B. GARANTIR UNE FORMATION RENFORCÉE DE QUALITÉ LORS DES DEUX ANNÉES SUIVANT LE CONCOURS

1. S'assurer d'une formation suffisante pour les lauréats des concours titulaires d'un master ou en reconversion professionnelle

Le ministère a indiqué aux rapporteurs qu'un lauréat du futur concours titulaire d'un master 2 ne ferait qu'une année de formation. Pour les étudiants titulaires d'un master n'ayant aucune expérience dans le domaine de l'enseignement, les rapporteurs estiment nécessaire qu'ils suivent un parcours de formation professionnelle identique à un lauréat du concours titulaire d'une licence. Le cas échéant, des dispenses de certains modules disciplinaires correspondant à leur master pourraient leur être accordées.

Les rapporteurs appellent à une vigilance particulière pour les lauréats des concours en reconversion professionnelle. Les secondes carrières sont un atout pour l'éducation nationale. Dans certaines académies, elles peuvent représenter jusqu'à la moitié des lauréats du concours de professeur des écoles. Les rapporteurs notent que le ministère souhaite encourager les professeurs en deuxième carrière : lors de la session 2024, le nombre de places ouvertes au troisième concours - ouvert sans condition de diplôme, mais basé sur l'expérience professionnelle - a été fixé à 20 % des places offertes aux concours externes, contre 10 % les années précédentes.

Or, un nombre significatif d'entre eux n'ont aucune expérience professionnelle dans le domaine de l'enseignement : 18 % des lauréats du CRPE en 2022 sont en reconversion professionnelle issus du secteur privé ou du secteur public hors éducation nationale. Pour ceux-ci, les rapporteurs estiment qu'ils doivent également suivre les deux années de formation de master. Une telle recommandation allonge d'un an leur temps de formation : cette année supplémentaire indemnisée à hauteur de 900 euros mensuels présente un risque de décrochage salarial important par rapport au salaire perçu dans leur précédente carrière ainsi que par rapport à celui d'un enseignant stagiaire en 2ème année de master (1 800 euros). Afin de ne pas éloigner des concours un vivier important de candidats, les rapporteurs préconisent la mise en place d'une compensation financière partielle.

Recommandation (6) : Afin de conforter la formation des professeurs :

- Pour les lauréats du concours ne disposant pas d'expérience dans le domaine de l'enseignement, les intégrer dans la formation de deux ans post-concours au même titre que les lauréats titulaires d'une licence ; pour ceux en reconversion professionnelle prévoir le cas échéant une indemnité complémentaire lors de la première année afin de limiter la baisse de revenu par rapport à leur précédent salaire ainsi que celui d'enseignant stagiaire.

2. Sécuriser le temps de formation professionnelle par rapport à la mise en responsabilité devant élèves

Selon les informations transmises aux rapporteurs, en deuxième année de master, les lauréats devraient être en responsabilité devant une classe à 50 % de leur temps, soit 12 heures en primaire et 9 heures dans le second degré. Les rapporteurs constatent que ce ratio théorie/pratique en deuxième année est identique au schéma actuel. Or, il conduit pour l'étudiant de M2 - désormais professeur stagiaire dans le projet de réforme - à sacrifier son temps de formation théorique pour préparer ses classes et cours. Les rapporteurs estiment que le rapport idéal entre théorie et pratique doit être de 2/3-1/3 pendant les deux années de master.

Recommandation (7) : Afin de préserver la formation professionnelle face au temps nécessaire de préparation des cours et classes, articuler la deuxième année de formation post-concours autour d'un ratio 2/3 de temps de formation - 1/3 de temps en responsabilité devant élèves.

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