F. DÉBAT D'ACTUALITÉ : ESCALADE DE LA VIOLENCE AU PROCHE-ORIENT SUITE À L'ATTAQUE RÉCENTE DU HAMAS CONTRE ISRAËL
1. L'intervention de M. Claude Kern
Mes chers collègues,
Je condamne fermement l'attaque terroriste menée par le Hamas sur le territoire d'Israël, et je veux avant toute chose exprimer ma solidarité et mon soutien au peuple israélien.
Les nouvelles qui nous parviennent font état d'exactions atroces, de crimes barbares qui nous révulsent tous.
Comment ne pas condamner avec la plus grande force les meurtres à la chaîne de jeunes venus faire la fête dans une rave party ? Comment ne pas condamner les massacres de familles entières, enfants et bébés compris, dans leurs propres maisons ? Comment ne pas condamner les prises d'otages massives que le Hamas entend désormais exploiter ?
J'appelle évidemment à la libération immédiate de ces otages.
Quoi qu'on pense de la politique menée par le Gouvernement Netanyahou, qui peut évidemment être critiquée, rien ne justifie, rien ne saurait excuser les actions menées par cette organisation terroriste qu'est le Hamas. Cette violence aveugle et barbare ne sert pas les intérêts des Palestiniens, qui ont des aspirations légitimes : au contraire, elle les trahit.
Nous savons tous que la sécurité d'Israël est une condition non négociable de paix au Proche-Orient. Cette attaque terroriste n'a qu'un effet à court terme : éloigner encore un peu plus une perspective négociée, seule solution en vue d'une paix durable.
La situation ne concerne pas que Gaza : je m'inquiète également des tirs opérés depuis le sud du Liban et depuis la Syrie.
La France, aux côtés de l'Allemagne, de l'Italie, du Royaume-Uni et des États-Unis, a solennellement rappelé son soutien à Israël dans ses efforts pour se défendre et défendre son peuple contre ces atrocités ; elle a aussi affirmé qu'aucun autre acteur hostile à Israël ne doit chercher à tirer avantage de ces attaques, sans quoi nous risquons une véritable déflagration régionale.
La riposte israélienne s'organise : le Gouvernement israélien a promis une réponse forte, à la hauteur du traumatisme subi, en vue d'éradiquer le Hamas. Je comprends la détermination du Gouvernement israélien mais, dans cette enceinte dévolue aux droits de l'homme, nous ne pouvons pas ignorer le respect du droit international, ni de la dignité humaine.
Un blocus total de Gaza apparaît à cet égard contraire au droit international humanitaire, comme l'ont souligné à la fois l'Organisation des Nations Unies et l'Union européenne.
C'est la grandeur et l'honneur des démocraties de ne pas perdre leurs repères et leurs principes face à la barbarie. C'est particulièrement exigeant dans ces circonstances, où tout pousse à la vengeance, mais c'est une nécessité pour un avenir de paix et de sûreté.
Je vous remercie.
2. L'intervention de M. Didier Marie
Chers collègues,
Ce que nous avons découvert samedi nous a sidérés, et nous condamnons avec la plus grande force l'attaque terroriste perpétrée par le Hamas sur le sol d'Israël. Cette attaque est d'une ampleur sans précédent et s'accompagne d'un flot de crimes de guerre, de massacres, d'horreurs.
Les tueries en masse de civils, pour certains fauchés au moment même où ils faisaient la fête, les dernières nouvelles qui nous parviennent concernant des familles entières tuées dans des kibboutz, dont des bébés, sont tout simplement révoltantes. La prise massive d'otages est insupportable et je réclame : nous devons unanimement exiger leur libération immédiate, sans condition.
Chacun ici peut avoir son analyse concernant la politique menée par le Gouvernement israélien, et je considère pour ma part que celui de Benyamin Netanyahou, allié à l'extrême droite, mène une politique de remise en cause de l'État de droit, et que la poursuite de l'installation de colonies illégales en territoire palestinien n'est pas acceptable.
Mais là n'est pas le sujet aujourd'hui. Nos opinions sur la politique du Gouvernement Netanyahou ne sauraient en aucune façon conduire à relativiser l'horreur des massacres perpétrés par les terroristes du Hamas, et encore moins à trouver des justifications à de tels actes ignobles.
Le Hamas est à mes yeux le pire ennemi de la cause palestinienne en faveur d'une paix juste et durable. Il exploite la détresse du peuple palestinien et l'instrumentalise à une seule fin : la destruction de l'État d'Israël, qui reste son projet politique et militaire. Le Hamas, je veux le marteler, n'est pas l'armée de résistance qu'elle prétend être : c'est une organisation terroriste que nous devons condamner avec la plus grande fermeté, une organisation soutenue par des puissances étrangères qui doivent elles aussi être dénoncées et sanctionnées.
Les attaques déclenchées samedi dernier sont certainement le plus grand coup porté à la perspective de reconnaissance de deux États souverains vivant côte à côte en sécurité, qui apparaît pourtant la seule solution à ce conflit.
Aujourd'hui, Israël doit se défendre et faire face à la douloureuse problématique des otages capturés par le Hamas. Israël a évidemment le droit de riposter, mais la réponse ne doit pas se transformer en vengeance aveugle frappant les Palestiniens de manière indiscriminée. Dans cette enceinte, où Israël siège en tant que pays observateur, nous devons rappeler l'importance de la dignité humaine et du respect du droit international, notamment du droit international humanitaire. Même et surtout face à des terroristes, la barbarie ne doit pas l'emporter. L'ONU l'a souligné, nous devons le faire à notre tour.
Je m'inquiète enfin des risques de contagion régionale. J'appelle nos États, qui peuvent pour plusieurs d'entre eux exercer une influence significative dans cette région, à tout mettre en oeuvre pour limiter ce risque. Je forme également le voeu que l'Union européenne, en tant qu'acteur et bailleur de fonds, adopte une stratégie claire, les premières réactions ne l'ayant pas été.
Chers collègues,
Il y a toujours un chemin pour la paix, même s'il peut être long. À nous de l'emprunter pour aboutir à la seule solution possible : deux États souverains, la sécurité pour Israël et l'espoir pour la Palestine.
Je vous remercie.