D. LA GESTION DURABLE DES ESPACES VERTS ET LA PRÉSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ
La gestion écoresponsable des espaces verts des pouvoirs publics participe grandement à la protection de l'environnement, des sols et de la biodiversité locale.
1. L'Assemblée nationale : des espaces verts au coeur d'une démarche globale de développement durable
Avec 20 360 m² de surfaces extérieures et 11 150 m² d'espaces paysagers, les espaces extérieurs de l'Assemblée nationale constituent un atout majeur du site. Afin de les valoriser de façon durable une étude a été commandée en vue d'engager une réflexion d'ensemble sur les usages des espaces extérieurs dont les résultats sont attendus pour la fin de l'année.
Ces derniers permettront d'établir un schéma pluriannuel de travaux et certaines opérations concerneront plusieurs espaces extérieurs tels le jardin de l'ensemble immobilier de Broglie ou encore la cour d'Aguesseau ou la cour Molé avec la rénovation de la zone Colbert.
Enfin, eu égard au degré de technicité et de spécialisation requis pour répondre à ce besoin, un assistant à maîtrise d'ouvrage spécialisé a été recruté.
2. La présidence de la République : une démarche associant l'arrêt des pesticides et des mesures en faveur de la biodiversité
S'appuyant sur une démarche de « zéro utilisation de produits phytosanitaires » dans l'entretien de ses espaces verts, la présidence de la République a également développé des actions en faveur de la biodiversité notamment à travers l'installation d'hôtels à insectes sur le site de l'Alma et de ruchers sur le site du Palais de l'Élysée.
Par ailleurs, une stratégie systématique de remplacement des matériaux d'entretien électrique a également été élaborée. L'institution est d'ores et déjà équipée à 65 % par des outils électriques (hors tracteur).
Enfin, afin de valoriser l'ensemble des efforts fournis, un projet d'éco-labellisation des jardins de l'Élysée est à l'étude afin de les inscrire, sur le modèle des jardins de l'Hôtel de Matignon, comme jardins d'exception.
3. Le Conseil constitutionnel : une action en faveur de la biodiversité
Souhaitant également s'inscrire dans une démarche durable en faveur de la biodiversité, le Conseil constitutionnel a souhaité exploiter ses toits en installant quatre bacs potagers et un rucher.
4. Le Sénat : des efforts engagés en matière d'exemplarité environnementale du Jardin du Luxembourg
Le Sénat s'est résolument engagé à réduire son empreinte environnementale à travers notamment la gestion du Jardin du Luxembourg. À cet égard, plusieurs efforts ont été entrepris.
Les pratiques de culture écoresponsable et la mise en place du tri sélectif des déchets contribuent au respect de l'environnement
Dans ce cadre, un certain nombre d'actions ont été entreprises ces dernières années ou vont l'être prochainement.
a) La mise en place du tri sélectif des déchets dans le Jardin
L'optimisation de la gestion des déchets a été au coeur de la démarche durable du Jardin du Luxembourg
À l'issue d'une expérimentation, le Conseil de Questure a approuvé la mise en oeuvre du tri sélectif dans le Jardin du Luxembourg. Le Jardin a été équipé d'un total de 16 abris-bacs permettant le tri « trois flux » (papiers et cartons, déchets organiques et autres déchets), entre les mois de décembre 2021 et mars 2022, à proximité des onze portes d'entrées du Jardin, ainsi que sur la terrasse des Reines et aux débouchés des escaliers des grands parterres. Ces abris-bacs ont représenté une dépense de 202 00010(*) euros sur l'exercice 2022.
En outre, des actions d'animation ont été organisées au printemps 2022, et un dispositif d'information des visiteurs sur les résultats du tri a été mis en place afin de sensibiliser ces derniers.
Le rapporteur salue non seulement l'initiative de la mise en place du tri sélectif mais aussi l'action des services du Sénat en charge de faire appliquer ces nouvelles règles qui ont permis une appropriation rapide par les usagers de ces nouveaux modes de gestion des déchets.
b) La préservation de la biodiversité
La préservation de la biodiversité constitue un axe fort de la gestion du Jardin du Luxembourg, depuis de nombreuses années, qui se traduit notamment par l'abandon du désherbage chimique depuis presque dix ans, l'utilisation d'engrais organiques, et non d'engrais chimiques, et de produits homologués « agriculture biologique », le développement de la présence de la faune auxiliaire (oiseaux, insectes, petits mammifères) ou encore la diversification de la gamme végétale. Des affiches mettant en évidence ces pratiques permettent d'informer les visiteurs du Jardin.
En 2021, les opérations d'abattage et de dessouchage de 16 arbres morts ou présentant un haut niveau de dangerosité ont été compensées par la plantation de 21 arbres. Le choix des essences procède d'un double objectif : planter des arbres de grande hauteur, destinés à terme à compenser la perte des vieux arbres du Jardin du Luxembourg (érables et marronniers centenaires), et des essences rares et de collection afin de maintenir la richesse botanique du Jardin.
c) La maîtrise de la consommation d'eau
De nombreuses actions ont été engagées pour maîtriser la consommation d'eau dans le Jardin du Luxembourg, avec notamment la mise en oeuvre de techniques culturales adaptées (paillage...), le choix d'essences peu consommatrices en eau, la récupération des eaux pluviales pour assurer une partie de l'arrosage des serres, ou encore le recours à des équipements performants (logiciel de gestion technique centralisée de l'arrosage, système de vannes...).
En 2021, le logiciel de gestion technique centralisée (GTC) de l'arrosage utilisé depuis 2013 pour piloter les saisons d'arrosage a été remplacé par une version plus performante. Tout comme la version précédente, le nouveau logiciel permet de comparer la consommation en eau constatée avec la consommation théorique nécessaire pour répondre aux justes besoins des plantes et arbres du Jardin et des serres en intégrant les besoins hydriques des végétaux, les données climatiques et les caractéristiques physiques des sols où ils sont implantés. Le nouveau logiciel offre par ailleurs de nouvelles fonctionnalités, en particulier la possibilité de séquencer finement les différents programmes d'arrosage, et ainsi d'en améliorer l'efficience.
Concernant l'utilisation de l'eau de Seine plutôt que du réseau d'eau potable pour l'arrosage du jardin, les conclusions de l'étude présentée en juin 2022 au Conseil de Questure l'ont conduit à y renoncer dans l'immédiat, au vu de l'ampleur et du coût des travaux à réaliser pour rendre cette solution viable.
d) Une maîtrise des dépenses énergétiques
Des efforts en matière de maîtrise de la dépense énergétique ont été effectués afin d'améliorer le chauffage des serres. À ce titre, une étude sur l'opportunité d'installer des panneaux solaires est actuellement en cours.
D'une manière générale, le rapporteur spécial considère que le jardin du Luxembourg constitue une vitrine pour le Sénat qu'il convient de continuer à mettre en avant, ce qui a été fait à travers toutes les actions mentionnées mais aussi en lui dédiant récemment un site internet propre11(*).
Le jardin du Luxembourg en chiffres
6,2 millions de visiteurs en 2022 : c'est le record d'affluence dans l'histoire du Jardin. À titre de comparaison, l'affluence était d'un peu plus de 5 millions en 2021.
Une diversité botanique exceptionnelle : 3000 arbres d'essences diverses, 5 000 m² de massifs floraux, un verger conservant plus de 500 variétés anciennes de poiriers et de pommiers, une collection d'orchidées exceptionnelles
1er au classement du plus beau jardin d'Europe : en 2022, le Jardin du Luxembourg a été désigné plus beau jardin d'Europe par les internautes1 et se classe par ailleurs à la troisième place mondiale.
25,72 hectares : c'est la taille du Jardin du Luxembourg. En détails, ce sont 21,75 hectares ouverts au public et 1,18 hectares rien que pour le Palais du Luxembourg. Le Jardin du Luxembourg est composé de jardins à la française (symétrie et perspective) et de jardins à l'anglaise (impression d'une nature sauvage).
102 statues : le Jardin du Luxembourg héberge notamment une série unique de statues de reines de France et de femmes illustres. Il est possible d'y croiser Anne de Bretagne, la reine Margot, Sainte Geneviève, Marie Stuart, etc. On y trouve également la célèbre fontaine Médicis, commandée par la reine Marie de Médicis, veuve du roi de France Henri IV et dont une statue en pied se trouve également dans le Jardin.
4 517 sièges "Sénat" et "Luxembourg" : le Jardin du Luxembourg dispose aussi de bancs offrant l'équivalent de 3500 places assises.
12,35 millions d'euros : ce sont les dépenses du Jardin sur l'exercice 2022, soit une baisse de 5,76 % par rapport à 2021. Les dépenses d'investissement se sont élevées à 1,64 million d'euros et celles de fonctionnement à 10,71 millions d'euros.
Source : site internet du sénat et rapport d'information sur les comptes du Sénat de l'exercice 2022
* 10 Les comptes du Sénat de l'exercice 2022, rapport d'information n° 608 (2022-2023).