D. PROTÉGER LES ENFANTS TOUCHÉS PAR DES CONFLITS ARMÉS
Lors de sa deuxième séance du jeudi 25 janvier 2018, l'Assemblée parlementaire a adopté, sur le rapport de Mme Sevinj Fataliyeva (Azerbaïdjan - CE), une résolution sur la protection des enfants dans les conflits armés. À l'appui de sa démonstration, la rapporteure a fait valoir que, dans tout conflit armé, les enfants constituent le groupe le plus vulnérable en tant que témoins et victimes de graves violences et de morts, ou parce qu'ils sont contraints d'y prendre part. Les violences risquent de les séparer de leurs parents ou des autres personnes en ayant la charge et les traumatiser à vie, marquant ainsi leurs propres perceptions et habitudes de comportements violents. Même si de nombreux conflits semblent se dérouler dans des endroits éloignés, l'Europe est totalement concernée, notamment en raison de ses propres conflits dits non résolus ou gelés ou des situations de post-conflit. Les États membres du Conseil de l'Europe peuvent aussi être impliqués dans des conflits en dehors de l'Europe en tant que membres d'organisations internationales, parties au conflit, partenaires économiques de parties en conflit, ou comme pays d'accueil de réfugiés.
La rapporteure a également estimé que l'Assemblée parlementaire devrait exprimer ses préoccupations sur les conséquences des conflits armés sur les enfants, ainsi que sur le non-respect des obligations internationales en la matière. L'APCE devrait appeler les États membres à contribuer à mettre fin aux conflits en cours, à protéger et à soutenir les enfants touchés par la guerre et à leur offrir une éducation fondée sur des approches non violentes. Les États membres devraient également améliorer les opportunités et conditions socio-économiques des enfants et des familles dans les pays en conflit et les pays accueillant des réfugiés, et faciliter le travail mené par les organisations internationales et les ONG sur le terrain.
M. Frédéric Reiss (Bas-Rhin - Les Républicains) , s'exprimant au nom du groupe PPE/DC, a commencé par rappeler combien il était difficile pour des enfants de vivre dans la peur en période de guerre. Il a ensuite évoqué les mineurs isolés qui arrivent en Europe et qui ont besoin d'une prise en charge spécifique. Il a également mentionné les dangers qui guettent ceux qui entreprennent seuls le voyage vers l'Europe. Gérer le plus humainement possible ce flux d'enfants et d'adolescents isolés représente un défi considérable pour les États européens. En outre, il a évoqué la question des enfants déplacés à la suite des conflits gelés ou du conflit au Donbass. Pour finir, il s'est félicité de l'attribution du prix du Musée de l'Europe au musée de Sarajevo sur l'enfance dans la guerre.
M. Sylvain Waserman (Bas-Rhin - Mouvement démocrate et apparentés) , s'exprimant au nom du groupe ADLE, a indiqué que son groupe soutenait sans réserve la résolution. Pour lui, la communauté internationale a le devoir de protéger les enfants face à des conflits de plus en plus complexes. En effet, la violence dont sont victimes ces enfants porte en elle le germe des conflits de demain.