D. LE BESOIN DE RÉFORMER LES POLITIQUES MIGRATOIRES EUROPÉENNES

Pour le rapporteur M. Ian Liddell-Grainger (Royaume-Uni - CE), la forte augmentation, ces dernières années, du nombre de réfugiés et migrants arrivant en Europe par la mer Méditerranée a provoqué une crise des migrations et des réfugiés sans précédent sur notre continent. D'où une énorme pression sur les pays d'accueil, notamment les pays de première arrivée et de destination, ainsi que sur les pays de transit. Le rapporteur préconise une approche européenne commune de la gestion des flux migratoires et des solutions durables, et appelle à un débat approfondi au niveau européen sur le phénomène migratoire dans une perspective à long terme et sur ses conséquences pour les sociétés d'accueil. Face à la persistance et à l'ampleur des flux migratoires mixtes, il propose un certain nombre de mesures et d'éventuelles solutions pour remédier aux problèmes et relever les défis en question.

M. Bernard Fournier (Loire - Les Républicains) a regretté l'absence de coordination et de solidarité, au sein même de l'Union européenne, pour faire face à la crise migratoire. Ainsi, l'Allemagne a accepté d'accueillir des réfugiés alors qu'au même moment d'autres pays fermaient leurs frontières. De plus, le règlement de Dublin prévoit que le pays de première entrée doit traiter la demande d'asile laissant l'Italie et la Grèce faire face à un afflux massif de demandes. Face à cette situation, l'Union européenne doit prendre en charge la protection de ses frontières extérieures et la gestion des demandes d'asile, laissant le soin à chaque pays de définir comment il souhaite participer à la résolution de la crise. Enfin, il a rappelé la nécessité de veiller à ce que les droits des migrants soient respectés.

M. René Rouquet (Val-de-Marne - Socialiste, écologiste et républicain), président de la délégation française , s'est inquiété du rapport dont le contenu est en opposition avec le slogan « Ni peur, ni haine ». Il s'est interrogé tout d'abord sur la pertinence des « centres de crise » établis hors d'Europe dans des pays tiers. En effet, la plupart de ces pays tiers ne présentent pas de garanties suffisantes en matière de droits de l'Homme et le rejet d'une demande d'asile ne dissuadera pas les migrants de vouloir gagner l'Europe. En outre, ce rapport stigmatise les migrants en mettant l'accent sur les actes terroristes commis par certains d'entre eux et les problèmes d'intégration. Or, ces difficultés sont le fait d'une minorité et s'il ne faut pas faire preuve d'angélisme, il ne faut pas tomber dans l'excès inverse. Enfin, il a rappelé le sort des personnes fuyant le nazisme durant la seconde guerre mondiale.

M. Pierre-Yves Le Borgn' (Français établis hors de France - Socialiste, écologiste et républicain) a expliqué que la crise migratoire a mis en évidence l'absence de vision européenne sur le sujet et que l'accord avec la Turquie n'a été qu'une solution de court terme. Il a plaidé pour que soient harmonisés entre les États les procédures et droits des personnes qui obtiennent le statut de réfugié. De même, les conditions de leur relocalisation sur la base de critères équitables et contraignants pour chaque État membre doivent être déterminées en commun. Enfin, il a dénoncé le refus de certains États membres d'accueillir des réfugiés, notamment en raison de leur religion. Il a appelé chacun à répondre à la détresse des réfugiés qu'il a pu voir à Calais notamment.

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