B. RÉALISATIONS ET PROJETS

1. Cartographie du risque de submersion marine consécutive au passage d'un cyclone à Mayotte

Afin de mieux prévenir les risques liés aux événements climatiques extrêmes, comme les cyclones, la DEAL de Mayotte a demandé en 2012 une étude au BRGM en vue d'établir une cartographie du risque de submersion consécutif au passage d'un cyclone.

L'objectif est de définir une démarche méthodologique présentant l'avantage de combiner les différents paramètres générateurs des submersions marines et de définir les valeurs de référence correspondantes.

L'étude, qui doit être livrée en mars 2016, comprend deux phases distinctes :

- une première phase de définition des valeurs de référence de la surcote et des vagues cycloniques, par façade, dans le lagon de Mayotte, au moyen d'un couplage de modèles numériques (vent, niveau d'eau, vague), en collaboration avec Météo France ;

- une seconde phase ayant pour objectif d'utiliser ces valeurs de référence pour la cartographie des submersions marines d'origine cyclonique en ayant recours à une modélisation numérique de submersion permettant le calcul du niveau extrême atteint par la mer sur la côte, suite au déferlement des vagues et en prenant en compte la montée du niveau de la mer liée au changement climatique.

Le travail réalisé dans le cadre de la phase 1 a permis de sélectionner puis de modéliser les vingt cyclones historiques les plus impactants de ces trois dernières décennies sur le littoral mahorais. Trois cyclones de synthèse ont également fait l'objet d'une modélisation.

L'analyse de ces travaux fait apparaître les comportements très hétérogènes des différentes façades de l'île vis-à-vis des forçages maritimes. Les façades ouest et nord sont fortement exposées aux houles du large, qui pénètrent dans le lagon au travers des larges passes situées à l'ouest du récif barrière. Ce milieu relativement ouvert préserve, en revanche, ces façades littorales des effets de surcote marine. A contrario , les façades est et sud sont bien abritées des houles mais plus exposées aux effets des surcotes.

La phase 2 du projet, en cours, a pour objectif de transformer cette base de connaissance en une information cartographiée de la submersion marine des zones littorales mahoraires en vue de son intégration dans les plans de prévention des risques naturels.

Source : DEAL Mayotte

2. Création de l'Observatoire de la dynamique côtière et colloque international sur les écosystèmes côtiers en Guyane

Afin de prévenir les risques naturels d'érosion et de submersion du littoral, la DEAL de Cayenne a lancé, le 10 avril 2015, un observatoire de la dynamique côtière de Guyane.

Le constat est effectivement sans appel : le littoral guyanais fait partie des côtes les plus instables au monde. Il est soumis à des phénomènes d'érosion très importants sous l'influence du passage successif de bancs de vase de l'embouchure du fleuve Amazone vers l'océan Atlantique. La côte guyanaise est en situation d'évolution constante. Les fluctuations du trait de côte peuvent atteindre jusqu'à 6 kilomètres en 50 ans dans certains secteurs, avec des variations annuelles comprises entre 100 et 300 mètres. Ces contraintes vont certainement s'accentuer dans l'avenir du fait du changement climatique et de l'augmentation du niveau moyen des mers.

La Guyane connaît par ailleurs une tendance à la concentration des activités humaines sur le littoral. Les problématiques liées à l'érosion des côtes sont donc amenées à devenir de plus en plus centrales (planification et aménagement du territoire, mise en sécurité des biens et des personnes, fonctionnalité des structures portuaires, amélioration des connaissances liées à la recherche et à la protection des milieux, gestion et conservation des espaces naturels).

Dans ce contexte, l'objectif de l'observatoire de la dynamique côtière est de comprendre, connaître et anticiper les évolutions littorales et leurs conséquences, d'appuyer les politiques publiques en matière de gestion du littoral en tenant compte du changement climatique et de l'élévation du niveau de la mer, et enfin de constituer une plateforme commune de partage et d'expertise pour tous les acteurs impliqués.

Signe que la problématique de la prévention de l'érosion des littoraux est aujourd'hui centrale en Guyane et que tous les acteurs sont mobilisés sur cette question, le groupement de recherche GDR LIGA (littoral de Guyane sous influence amazonienne) organisera du 24 au 28 novembre 2015 un colloque sur les écosystèmes côtiers.

Ce colloque, qui s'adresse aux scientifiques spécialisés dans ce domaine mais aussi aux gestionnaires et aux usagers des espaces littoraux guyanais, doit permettre de faire le point autour de cinq grandes thématiques :

- eaux côtières et estuariennes ;

- vasières et mangroves ;

- réseaux trophiques, contaminants et espèces bio-indicatrices ;

- vulnérabilité du littoral guyanais ;

- méthodes, outils et modèles.

Source : DEAL Guyane

3. Wallis-et-Futuna : le projet LITTOFORT

Le projet LITTOFORT s'inscrit dans la problématique de lutte contre les changements climatiques et de développement durable en s'intéressant particulièrement à la zone littorale.

Ce choix a été fait en raison du phénomène de littoralisation croissant des populations et des activités économiques et sociales observé au cours des dernières années. Cette zone de contact et d'interaction entre la mer et la terre concentre alors une accumulation d'activités diverses et concurrentielles, de populations, de besoins mais aussi de risques. Il y existe à la fois une concurrence pour l'occupation du sol et une recherche nécessaire de préservation des espaces naturels qui concourent à l'attractivité touristique et à l'économie qu'ils représentent. C'est d'autant plus vrai pour les milieux insulaires dans le Pacifique où les populations dépendent directement des activités sur le littoral. La nécessité de conserver l'intégrité des côtes face aux agressions naturelles et anthropiques est donc une évidence pour ces territoires.

Les facteurs de dégradations possibles de la zone littorale sont nombreux. Le réchauffement climatique a pour conséquence l'élévation du niveau de la mer, qui provoque une érosion des côtes. Les effets du réchauffement se conjuguent par ailleurs avec des phénomènes climatiques extrêmes tels que les ouragans ou encore les cyclones, qui se produisent régulièrement dans les zones tropicales et subtropicale et qui fragilisent d'autant plus les côtes.

Dans ce contexte, l'objet du projet LITTOFORT concerne la protection et la réhabilitation du littoral, adaptées à la zone Pacifique. Il s'appuie sur une méthode originale, fondée sur la formation d'un dépôt de consolidation du littoral, par application d'un faible courant électrique à travers une armature métallique plongée dans l'eau de mer. Ce dépôt minéral, ou « dépôt calcomagnésien », réalisé à partir des éléments calcium et magnésium présents naturellement dans l'eau de mer, sert alors de mortier en englobant le sable, coquillages et autres débris à proximité de l'armature, réalisant ainsi un béton naturel. Ce système doit permettre de limiter l'érosion de berges fragilisées ou encore de renforcer des digues existantes.

L'application d'un tel procédé présente de nombreux intérêts. Tout en étant peu onéreux et simple à mettre en place, et donc utilisable par des structures aux moyens limités, il est respectueux de l'environnement, car il ne met en jeu que des éléments présents dans l'eau de mer.

Source : Ministère des affaires étrangères, Fonds de coopération économique, sociale et culturelle
pour le Pacifique

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