COMMISSION DES FINANCES |
BILAN STATISTIQUE
Chaque année, le Sénat publie un rapport sur le contrôle de la mise en application des lois. Depuis 2012, ce rapport est réalisé au nom de la commission sénatoriale pour le contrôle de l'application des lois , instituée en novembre 2011 avec pour mission d'informer le Sénat sur la mise en oeuvre des lois.
Malgré la création de cet organisme ad hoc , les commissions permanentes demeurent en charge d'établir un bilan de la parution des textes réglementaires d'application des lois adoptées par le Parlement dont elles ont été saisies au fond . Ce bilan fait traditionnellement l'objet d'une communication dans chaque commission. Tel est l'objet du présent document.
Le précédent rapport annuel sur l'application des lois au 31 décembre 2011 prenait en compte les lois adoptées définitivement entre le 1 er octobre 2010 et le 30 juin 2011 (autrement dit, la période de la session ordinaire 2010-2011 stricto sensu ).
Le présent rapport a pour objet d'examiner l'application des lois promulguées entre le 14 juillet 2011, date de la fin de la session extraordinaire de juillet 2011 , et le 30 septembre 2012, date de la fin de la session extraordinaire de septembre 2012 . Le contrôle des commissions permanentes porte en réalité sur la mise en application de ces textes entre le 14 juillet 2011 et le 31 mars 2013 90 ( * ) .
En raison du calendrier retenu, neuf lois envoyées à la commission des finances, dont deux adoptées postérieurement aux élections législatives de juin 2012, font l'objet du suivi de la mise en application des lois du présent rapport :
- loi n° 2011-859 du 20 juillet 2011 de règlement des comptes et rapport de gestion pour l'année 2010 ;
- loi n° 2011-900 du 29 juillet 2011 de finances rectificative pour 2011 ;
- loi n° 2011-1117 du 19 septembre 2011 de finances rectificative pour 2011 ;
- loi n° 2011-1416 du 2 novembre 2011 de finances rectificative pour 2011 ;
- loi n° 2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012 ;
- loi n° 2011-1978 du 28 décembre 2011 de finances rectificative pour 2011 ;
- loi n° 2012-354 du 14 mars 2012 de finances rectificative pour 2012 ;
- loi n° 2012-926 du 31 juillet 2012 de règlement des comptes et rapport de gestion pour l'année 2011 ;
- loi n° 2012-958 du 16 août 2012 de finances rectificative pour 2012 ;
À ces lois récentes s'ajoutent les lois antérieures au 14 juillet 2011 , faisant toujours l'objet d'un suivi, qui sont au nombre de douze , la plus ancienne étant la loi de finances rectificative pour 1999 91 ( * ) . Au total , la commission des finances est donc chargée de contrôler la mise en application de vingt et une lois (contre vingt l'année dernière).
Nombre de lois promulguées par année parlementaire dans les secteurs relevant au fond de la commission des finances (deux dernières législatures)
2002-2003 |
2003-2004 |
2004-2005 |
2005-2006 |
2006-2007 |
6 |
3 |
5 |
4 |
4 |
2007-2008 |
2008-2009 |
2009-2010 |
2010-2011 |
2011-2012 |
3 |
6 |
5 |
5 |
9 |
TROISIÈME PARTIE
LES BILANS DES COMMISSIONS PERMANENTES
-197-
______________________________________________________________________________________
Tableau statistique sur la mise en application des lois dont la commission des finances a été saisie au fond
N° de la loi |
Mesures attendues initialement |
Mesures attendues lors du dernier contrôle |
Nouvelles mesures (Lois de l'année parlementaire) |
Mesures prises dans l'année |
Devenues sans objet |
Restent en attente |
Taux de mise en application global |
|
99-1173 |
19 |
4 |
0 |
0 |
4 |
79 % |
||
2006-1666 |
28 |
3 |
0 |
0 |
3 |
89 % |
||
2006-1771 |
36 |
6 |
2 |
4 |
0 |
100 % |
||
2007-1824 |
33 |
1 |
0 |
1 |
0 |
100 % |
||
1. Lois antérieures |
2008-1425 |
24 |
4 |
0 |
0 |
4 |
83 % |
|
2009-594 |
24 |
4 |
1 |
0 |
3 |
87,5 % |
||
2009-1673 |
20 |
2 |
1 |
0 |
1 |
95 % |
||
2009-1674 |
21 |
1 |
1 |
0 |
0 |
100 % |
||
2010-476 |
30 |
3 |
1 |
0 |
2 |
93 % |
||
2010-1249 |
31 |
11 |
9 |
2 |
0 |
100 % |
||
2010-1657 |
74 |
16 |
9 |
2 |
5 |
93 % |
||
2010-1658 |
53 |
24 |
11 |
0 |
13 |
75 % |
||
Total 1 |
393 |
79 |
35 |
9 |
35 |
91 % |
||
2011-859 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
||
2011-900 |
18 |
18 |
15 |
3 |
0 |
100 % |
||
2011-1117 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
||
2011-1416 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
||
2. Lois de la session |
2011-1977 |
50 |
50 |
32 |
7 |
11 |
78 % |
|
2011-1978 |
32 |
32 |
14 |
2 |
16 |
50 % |
||
2012-354 |
10 |
10 |
8 |
1 |
1 |
90 % |
||
2012-926 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
||
2012-958 |
8 |
8 |
7 |
1 |
0 |
100% |
||
Total 2 |
118 |
118 |
76 |
14 |
28 |
76 % |
||
Total général |
511 |
79 |
118 |
111 |
23 |
63 |
87,7 % |
NB : Ces statistiques ne comprennent pas les demandes de rapport du Gouvernement au Parlement figurant dans les lois.
Pour l'ensemble des lois contrôlées par la commission des finances, on constate que 134 textes d'application ont été pris ou sont devenus sans objet au cours de la période considérée, soit une légère diminution en volume par rapport à l'année précédente (150 mesures prises lors de l'année 2010-2011).
Ce chiffre équivaut à 68 % des 197 mesures en attente au début du contrôle (soixante-dix-neuf mesures anciennes, concernant les lois antérieures, et 118 nouvelles, relatives aux lois de la période considérée) 92 ( * ) . Le taux d'application global de l'ensemble des 511 mesures attendues (stock et lois en cours) s'établit à 87,7 %.
Le taux de mise en application des lois promulguées lors de la période progresse par rapport aux années précédentes ( 76 % contre 68 % en 2010-2011, 65 % en 2009-2010 et 63 % en 2008-2009) ce qui permet de réduire le stock global des textes réglementaires en instance de parution par rapport aux années précédentes (soixante-trois mesures contre soixante-dix-neuf mesures en 2011).
La résorption du stock de mesures anciennes reste, quant à elle, dans une moyenne constante (quarante-quatre mesures prises ou devenues sans objet dans l'année sur soixante-dix-neuf, soit près de 56 % du total, contre 59 % en 2010-2011). Il est vrai que la loi de finances initiale et la dernière loi de finances rectificative de l'année sont toujours des textes nécessitant un très grand nombre de mesures d'application, ce qui rend difficile la résorption de l'intégralité du stock des mesures en instance (cinquante mesures d'application attendues pour la seule loi de finances pour 2012, trente-deux pour le collectif budgétaire de fin d'année 2011).
I. LA MISE EN APPLICATION DES NEUF LOIS DE L'ANNÉE PARLEMENTAIRE 2011-2012
A. UN TAUX DE MISE EN APPLICATION GLOBAL EN AUGMENTATION SENSIBLE
Au titre des satisfactions, on peut relever l'augmentation du taux global de mise en application des lois de l'année.
Mise en application des dispositions des lois
promulguées
au cours de la période juillet 2011 - septembre
2012 (à l'exclusion des rapports)
Nombre de dispositions pour lesquelles un texte réglementaire est prévu par la loi |
118 |
entrées en application |
76 |
devenues sans objet |
14 |
restant à mettre en application |
28 |
Taux de mise en application global |
76 % |
Sur les neuf lois examinées au fond par la commission au cours de la période, seules cinq ont nécessité des mesures d'application . Au total, les mesures réglementaires prévues sont au nombre de 118 , soit un chiffre élevé mais en retrait par rapport aux 161 textes attendus l'an dernier (dont 102 avaient été pris).
Le tableau ci-après détaille, pour chacune des lois adoptées définitivement entre le 14 juillet 2011 et le 30 septembre 2012 appelant des mesures réglementaires, les mesures prises et leur taux de mise en application au 31 mars 2013 :
Lois promulguées entre juillet 2011 et septembre 2012 |
Nombre de mesures prévues (hors rapports) |
Nombre de mesures prises ou devenues sans objet (hors rapports) |
Taux de mise en application |
Loi n° 2011-900 du 29 juillet 2011 de finances rectificative pour 2011 |
18 |
18 |
100 % |
Loi n° 2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012 |
50 |
39 |
78 % |
Loi n° 2011-1978 du 28 décembre 2011 de finances rectificative pour 2011 |
32 |
16 |
50 % |
Loi n° 2012-354 du 14 mars 2012 de finances rectificative pour 2012 |
10 |
9 |
90 % |
Loi n° 2012-958 du 16 août 2012 de finances rectificative pour 2012 |
8 |
8 |
100 % |
TOTAL |
118 |
90 |
76 % |
La période de référence, marquée cette année par un allongement 93 ( * ) et par un changement de majorité présidentielle et législative, se caractérise par le plus fort taux de mise en oeuvre enregistré depuis dix ans ( 76 %) .
Pour mémoire, les taux de mise en application des lois de chaque année parlementaire, à l'issue de celle-ci, pour les deux législatures précédentes, étaient les suivants :
Année parlementaire |
2002-2003 |
2003-2004 |
2004-2005 |
2005-2006 |
2006-2007 |
2007-2008 |
2008-2009 |
2009-2010 |
2010-2011 |
2011-2012 |
Taux de mise en
application
|
8 % |
57 % |
49 % |
46 % |
47 % |
53 % |
40 % |
65 % |
68 % (*) |
76 % |
Nombre de mesures restant en attente |
110 |
28 |
45 |
34 |
46 |
29 |
38 |
28 |
52 |
28 |
(*) Le taux était calculé l'an dernier au 31 décembre de l'année, et au 30 septembre les années précédentes.
B. TROIS LOIS EN ATTENTE DE MISE EN APPLICATION COMPLÈTE
Trois lois sont partiellement mises en application :
- Loi n° 2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012 : sur les cinquante mesures attendues ( soit 42 % du total des mesures attendues pour la période du suivi d'application des lois), trente-deux ont été prises, sept sont devenues sans objet et onze restent en attente :
•
à l'article 57
(
Redevance relative aux contrôles renforcés à
l'importation des denrées alimentaires d'origine non animale
),
un arrêté
qui détermine le montant de la
redevance pour chaque type de produits. La rédaction de cet
arrêté serait en cours de finalisation par la direction
générale des douanes et des droits indirects (DGDDI) et la
direction générale de la consommation, de la concurrence et de la
répression des fraudes (DGCCRF) ;
•
à l'article 58
(
Perception de redevances sanitaires liées à la certification
des animaux et des végétaux
),
un
décret
qui fixe les conditions d'acquittement de la redevance
de l'article L. 251-17-1,
un arrêté
qui fixe les
tarifs de la redevance de l'article L. 236-2 en fonction de la nature des
marchandises et, le cas échéant, en fonction des espèces
animales et
un arrêté
qui établit une
grille de tarification qui détermine le montant de la redevance
applicable dans chaque cas. Ces mesures poseraient pour l'instant des
problèmes de rédaction juridique et se heurteraient à
certaines réticences de la part des professionnels de la
filière ;
•
à l'article 81
(
Révision des aides à l'amélioration de la performance
énergétique
),
un décret
qui
précise les travaux pour lesquels est exigé, pour l'application
du crédit d'impôt développement durable (CIDD), le respect
de critères de qualification de l'entreprise ou de qualité de
l'installation. Ce décret est en cours de rédaction, avec un
objectif d'entrée en vigueur fixé par le Gouvernement à
mi-2014 ;
•
à l'article 108
(
Rapport du Gouvernement sur la structure et l'évolution des
dépenses ainsi que l'évolution de la dette des
collectivités territoriales
),
un décret en
Conseil d'État
qui fixe les conditions de dépôt et
de publication d'un rapport réalisé par les collectivités
territoriales et destiné au représentant de l'État, en vue
de l'établissement du rapport prévu en annexe du projet de loi de
finances. Mais l'article 18 du projet de loi n° 497 de
développement des solidarités territoriales et de la
démocratie locale, présenté en Conseil des ministres le 10
avril 2013 (soit postérieurement à la date limite du champ du
présent contrôle) propose l'abrogation de cet article ;
•
à l'article 114
(
Exonération de cotisations sociales des employeurs relevant du
régime de la protection sociale agricole
),
deux décrets sont prévus :
l'un
fixe le coefficient multiplicateur qui, appliqué à la
rémunération annuelle du salarié, détermine le
montant de l'exonération précitée ; l'autre
détermine les conditions d'application de l'article L. 741-15-1 du code
rural et de la pêche maritime. Néanmoins, cet article a vocation
à être abrogé, la Commission européenne jugeant ce
dispositif non conforme au droit communautaire et, en particulier, au
régime des aides d'État ;
•
à l'article 134
(
Licences de vente du tabac dans les départements d'outre-mer
),
un décret
qui définit les règles
générales d'implantation en fonction desquelles sont
accordées les licences par département. L'article 17 de
la loi 2012-1270 du 20 novembre 2012 relative à la régulation
économique outre-mer et portant diverses dispositions relatives aux
outre-mer a reporté l'entrée en vigueur des dispositions
relatives aux débits de tabac à 2014. Dès lors, le
décret devrait être prêt pour la fin de l'année 2013
;
•
à l'article 162
(
Modalités de répartition de la pension de réversion
entre ayants droit
),
un décret en Conseil d'État
qui définit les conditions d'application de l'article ;
•
à l'article 163
(
Déplafonnement de la majoration pour enfants pour les
pensionnés bénéficiaires d'une rente viagère
d'invalidité
),
un décret en Conseil d'État
qui définit les conditions d'application de l'article.
- Loi n° 2011-1978 du 28 décembre 2011 de finances rectificative pour 2011 : trente-deux mesures étaient initialement attendues. Seize doivent encore être prises :
•
à l'article 7
(
Création du compte d'affectation spéciale
« Financement des aides aux collectivités pour
l'électrification rurale » (FACÉ)
),
deux
arrêtés
qui fixent la répartition annuelle des
aides pour le financement de travaux effectués par l'autorité
organisatrice d'un réseau public de distribution
d'électricité et le taux de la contribution versée pour le
financement des aides aux collectivités pour l'électrification
rurale. Leur publication est annoncée pour la fin du deuxième
trimestre 2013 ;
•
à l'article 13
(
Création d'un second taux réduit de taxe sur la
valeur ajoutée (TVA)
),
un décret
qui
prévoit de fixer la liste des prestations de services exclusivement
liées aux gestes essentiels de la vie quotidienne des personnes
handicapées et des personnes âgées dépendantes qui
sont dans l'incapacité de les accomplir, fournies par des associations,
des entreprises ou des organismes déclarés et
trois
arrêtés
qui fixent la liste des appareillages pour
handicapés, la liste des équipements spéciaux,
dénommés aides techniques et autres appareillages qui sont
conçus exclusivement pour les personnes handicapées en vue de la
compensation d'incapacités graves et les caractéristiques des
ascenseurs et matériels assimilés, spécialement
conçus pour les personnes handicapées ;
•
à l'article 52
(
Création d'une redevance sur les gisements d'hydrocarbures
en mer
),
deux décrets
, dont l'un
fixe le taux qui permet le calcul de la redevance et l'autre
précise les modalités d'application de l'article, notamment les
garanties assurées au titulaire du titre d'exploitation en ce qui
concerne la détermination de la base de calcul de la redevance.
L'entrée en vigueur de cette redevance est fixée en 2014 et
aucune exploitation de gisement d'hydrocarbures en mer n'est prévue
avant 2020 ;
•
à l'article 53
(
Modernisation du recouvrement
),
trois décrets
en Conseil d'État
, dont deux déterminent les
modalités d'établissement du procès-verbal de constatation
des infractions. Le dernier précise la liste des actes ainsi que les
modalités de signature numérique ou électronique des
procès-verbaux et les personnes qui peuvent y recourir ;
•
à l'article 57
(
Mise
à disposition des contribuables d'informations relatives aux
transactions immobilières par voie électronique
),
un
décret
en Conseil d'État
qui
définit les modalités d'application de l'article, notamment les
conditions de communication d'informations par voie électronique. Selon
le Gouvernement, ce décret est en cours de rédaction et devrait
être transmis au Conseil d'État lors du premier semestre 2013 ;
•
à l'article 59
(
Mise en
conformité communautaire de procédures d'assistance
administrative
),
trois décrets
en Conseil
d'État
qui fixent les modalités selon lesquelles les
fonctionnaires des administrations des autres États membres de l'UE
peuvent être présents dans les bureaux où les agents
exécutent leurs tâches, assister aux procédures
administratives conduites sur le territoire français, interroger les
contribuables et leur demander des renseignements ;
•
à l'article 61
(
Jaugeage des navires
),
un décret
en Conseil d'État
qui fixe les conditions de
délivrance des certificats de jauge par l'autorité administrative
ou par des sociétés de classification habilitées. Le
projet de décret a été examiné par la section des
travaux publics du Conseil d'État le 12 mars 2013. La transmission du
projet de texte au contreseing du ministre de l'écologie et du ministre
chargé des transports devrait intervenir prochainement.
- Loi n° 2012-354 du 14 mars 2012 de finances rectificative pour 2012 : sur les dix mesures attendues initialement, une seule reste en attente :
•
à l'article 6
(
Modalités du rachat d'actions pour les
sociétés non cotées
),
un décret en
Conseil d'État
qui définit les conditions dans
lesquelles l'assemblée générale ordinaire d'une
société statue, sur l'acquisition d'actions, au vu d'un rapport
établi par un expert indépendant. Ce décret est en cours
d'élaboration au ministère de la justice ;
C. DEUX LOIS TOTALEMENT MISES EN APPLICATION
La loi n° 2011-900 du 29 juillet 2011 de finances rectificative pour 2011 . Dix-huit mesures étaient en attente d'application. Elles ont toutes été prises (ou devenues sans objet) parmi lesquelles :
•
à l'article 48
(
Imposition des plus-values latentes lors du transfert par les
contribuables de leur domicile fiscal hors de France- Exit tax),
le
décret en Conseil d'État n° 2012-457
du 6 avril 2012 en fixant les conditions d'application ;
•
à l'article 50
(
Facturation des dépenses de l'Aide médicale
d'Etat),
l'arrêté du 14 décembre 2011
fixant le mode de calcul des ressources des établissements de
santé pour la prise en charge des patients bénéficiant de
l'AME ;
•
à l'article 54
(
Réforme du financement de l'aide juridictionnelle
),
le
décret en Conseil d'Etat n° 2011-1202
du 28 septembre
2011 relatif au droit affecté au fonds d'indemnisation de la profession
d'avoué près les cours d'appel et à la contribution pour
l'aide juridique fixant les modalités d'application de l'article et
notamment les conséquences du défaut de paiement des
bénéficiaires de l'aide juridictionnelle ;
•
à l'article 57
(
Indemnisation des victimes du benfluorex -Mediator
), le
décret en Conseil d'Etat
n° 2011-932
du 1
er
août
2011 relatif à l'indemnisation des victimes du benfluorex
déterminant notamment les conditions de saisine de l'office national
d'indemnisation des accidents médicaux.
La l oi n° 2012-958 du 16 août 2012 de finances rectificative pour 2012 est désormais intégralement mise en application. Les huit mesures attendues initialement ont été prises, parmi lesquelles :
•
à l'article 1
er
(
Abrogation de la TVA dite sociale
), le
décret n° 2012-1074
du 21
septembre 2012 relatif à la réduction
générale de cotisations patronales de sécurité
sociale et à la déduction forfaitaire de cotisations patronales
sur les heures supplémentaires ;
•
à l'article 3
(
Suppression des allègements sociaux attachés aux
heures supplémentaires et complémentaires de
travail
),
le
décret
n° 2012-1074
du 21 septembre 2012 fixant les
conditions d'application ;
•
à l'article 38
(
Majoration du montant minimal des contributions perçues
par trois Fonds d'Assurance Formation
),
l'arrêté du 6
septembre 2012
fixant le montant du solde à verser aux fonds de
l'assurance formation de non-salariés au titre de la contribution
visée aux premier et deuxième alinéas de l'article L.
6331-48 du code du travail, afférent à l'année 2011.
Deux lois ont donc été complètement mises en oeuvre au cours de la période du suivi retenue pour l'établissement du présent document. Ce constat est assez décevant dès lors que certaines lois ne nécessitaient qu'une dizaine de mesures d'application.
Bien que pouvant figurer dans la catégorie des lois totalement mises en application, les lois d'application directe doivent être distinguées afin de ne pas fausser les statistiques.
Sur les neuf lois examinées au fond par la commission, quatre lois sont d'application directe et ne nécessitent donc aucune mesure règlementaire pour leur mise en oeuvre. Il s'agit de la loi n° 2011-859 du 20 juillet 2011 de règlement des comptes et rapport de gestion pour l'année 2010 , de la loi n° 2011-1117 du 19 septembre 2011 de finances rectificative pour 2011 , de la loi n° 2011-1416 du 2 novembre 2011 de finances rectificative pour 2011 et de la loi n° 2012-926 du 31 juillet 2012 de règlement des comptes et rapport de gestion pour l'année 2011 .
D. DES DÉLAIS DE PUBLICATION QUI PEUVENT S'AMÉLIORER
S'agissant des délais de parution des mesures attendues pour les lois de l'année, il peut être relevé que 62 % des mesures publiées l'ont été dans les six mois suivant la promulgation de la loi qu'elles appliquent, conformément au délai prescrit par la circulaire primo-ministérielle du 1 er juillet 2004.
Délais de parution des mesures prises en application des lois adoptées définitivement au cours de l'année parlementaire 2011-2012
Nombre de mesures prises dans un délai : |
Soit |
|
- inférieur ou égal à 1 mois |
15 |
62% |
- de plus d'1 mois à 3 mois |
12 |
|
- de plus de 3 mois à 6 mois |
20 |
|
- de plus de 6 mois à 1 an |
29 |
38 % |
Total |
76 |
100 % |
Ces délais de parution des mesures réglementaires attendues pour les lois de l'année parlementaire 2011-2012 augmentent par rapport à l'an dernier (64 % des mesures prévues étaient prises dans un délai de moins de 6 mois) et, là encore, ce constat est d'autant plus décevant que le moindre nombre de mesures réglementaires à traiter par les administrations (118 mesures attendues cette année contre 161 en 2010-2011) aurait pu avoir une incidence positive sur le délai de leur publication .
II. LA MISE EN APPLICATION DES LOIS ANTÉRIEURES
A. UN TAUX DE MISE EN APPLICATION GLOBAL STABLE
Deux remarques peuvent être formulées :
- toutes les lois partiellement mises en application le sont à plus de 75 % ;
- le taux global de mise en application est stable à 91 % (92 % en 2010-2011).
B. LE SUIVI DES LOIS ANTÉRIEURES : UNE RÉSORPTION DU STOCK TOUJOURS LENTE EN DÉPIT D'EFFORTS CONSTANTS
Sur la période considérée, trente-cinq mesures réglementaires sont parues en application de lois promulguées avant le 14 juillet 2011 et neuf sont devenues sans objet , soit un total de quarante-quatre mesures , volume stable voire en hausse par rapport aux années antérieures (quarante-et-une mesures publiées en 2010-2011 et trente-cinq mesures en 2009-2010).
Mais le stock des mesures anciennes s'établit à trente-cinq mesures toujours en attente (contre vingt-huit mesures en attente lors de la session précédente) en raison, mécaniquement, de l'importance du volume des textes attendus lors de la session précédente.
1. Quatre lois entièrement mises en application dans l'année
Quatre lois adoptées antérieurement à la période de suivi ont été pleinement mises en application (contre six lors de la session précédente).
- Loi n° 2006-1771 de finances rectificative pour 2006 du 30 décembre 2006 :
Quatre mesures sont devenues sans objet suite à l'abrogation du 2 de l'article 207 du code général des impôts par la loi n° 2011-1978 du 28 décembre 2011 de finances rectificative pour 2011 :
•
à l'article 88
(
Diverses dispositions fiscales dans le domaine de l'assurance
),
trois décrets en Conseil d'État
et
un
décret simple
étaient attendus pour l'application du 2
de l'article 207 du code général des impôts. Après
de nombreux échanges et en l'absence d'accord avec la Commission
européenne, le dispositif relatif à l'exonération
d'impôt sur les bénéfices a finalement été
abrogé par la loi de finances rectificative pour 2011.
Deux mesures ont été prises :
•
à l'article 115
(
Transfert du recouvrement des produits et redevances du domaine au
réseau comptable de la direction générale de la
comptabilité publique
),
le décret en Conseil
d'État
n° 2012-1247 du
7 novembre
2012
portant adaptation de divers
textes aux nouvelles règles de la gestion budgétaire et comptable
publique a fixé les modalités et le contentieux du recouvrement
(articles L. 2323-1 et L. 2323-12 du code général de la
propriété des personnes publiques) et a appliqué les deux
mesures attendues.
- Loi n° 2007-1824 de finances rectificative pour 2007 du 25 décembre 2007 :
Une mesure est devenue sans objet :
•
à l'article 88
(
Garantie de l'État pour la mise en place d'une
facilité de trésorerie au profit de la Société
anonyme de la raffinerie des Antilles
)
,
le tarif de la taxe
envisagée afin de rembourser la facilité de trésorerie de
19,5 millions d'euros consentie par l'Agence française de
développement (AFD) à la SARA devait faire l'objet d'un
arrêté
. L'AFD ayant été
remboursée en décembre 2011, cette taxe n'a plus lieu
d'être et a été abrogée par la loi
n° 2012-1510 du 29 décembre 2012 de finances rectificative
pour 2012.
- Loi n° 2009-1674 de finances rectificative pour 2009 du 30 décembre 2009 :
•
à l'article 32
(
Ajustement des dispositifs de la « taxe poids
lourds »
)
,
le décret en Conseil
d'État n° 2011-991 du 25 août 2011
précise les modalités d'application des articles 276 et
285
septies
du code des douanes.
- Loi n° 2010-1249 de régulation bancaire et financière du 22 octobre 2010 :
Onze mesures d'application restaient en attente au 1 er janvier 2012, plus d'un an après la promulgation de cette loi. Depuis, neuf mesures ont été prises :
•
à l'article 36
(
Renforcement des obligations des professionnels des services financiers
à l'égard de leur clientèle
), les
sept
mesures attendues
qui
prévoyaient notamment
les conditions d'exercice de l'activité d'intermédiaire en
opérations de banque et en services de paiement, les catégories
de personnes habilitées à exercer cette activité, le
respect de règles de bonne conduite ou les conditions d'immatriculation
sur le registre unique ont été prises suite à la
publication du
décret en Conseil d'État
n° 2012-101 du 26 janvier 2012
relatif aux
intermédiaires en opérations de banque et en services de
paiements ;
•
à l'article 65
(
Création de comités des rémunérations dans les
établissements financiers
), suite à la publication du
décret n°2012-67 du 20 janvier 2012
fixant
les seuils imposant la création d'un comité des
rémunérations dans les établissements de crédit,
entreprises d'investissement et sociétés de capital-risque, il
n'y plus de mesure en attente ;
•
à l'article 36
(
Renforcement des obligations des professionnels des services financiers
à l'égard de leur clientèle
),
l'arrêté
fixant les frais d'inscription annuels
que doivent régler les intermédiaires en opérations de
banque, les conseillers en investissements financiers avant leur
immatriculation sur le registre unique prévu à l'article L. 512-1
du code des assurances a été pris le
20 décembre
2012.
Deux mesures sont devenues sans objet :
•
l'article 27
(
Limitation des
ventes à découvert et réduction du délai de
règlement-livraison des titres
) qui nécessitait
un
décret en Conseil d'État
(modalités d'application
du présent article) et
un décret simple
(conditions de dérogation) a été
profondément réécrit par la
loi
n° 2013-100 du 28 janvier 2013 portant diverses
dispositions d'adaptation de la législation au droit de l'Union
européenne en matière économique et
financière.
2. Cinq lois qui ont enregistré de nouveaux textes d'application dans l'année
Cinq lois anciennes ont fait l'objet de mesures d'application ou ont connu une abrogation de certaines de leurs dispositions dans l'année :
- Loi n° 2009-594 pour le développement économique des outre-mer du 27 mai 2009 :
Sur les quatre mesures en attente à la fin du dernier contrôle, une seule a été prise :
•
à l'article 60
(
Élaboration d'un schéma minier en
Guyane
)
,
le décret en Conseil d'État
n° 2011-2105 du 30 décembre 2011 portant approbation du
schéma départemental d'orientation minière (SDOM) de la
Guyane
a été publié.
Les trois mesures toujours en attente sont les suivantes :
•
à l'article 35
(
Création d'un groupement d'intérêt public
visant à la reconstitution des titres de propriété pour
les biens fonciers qui en sont dépourvus
)
,
un
décret en Conseil d'État
devait préciser les
modalités d'application du présent article.
Le rapport remis en mai 2011 par la mission de préfiguration préconisait la création d'un Groupement d'intérêt public (GIP) par collectivité en plusieurs étapes. Mais selon les informations fournies par les services en charge de l'outre-mer, le Gouvernement a l'intention de modifier l'article 35 de la loi de façon à prévoir que la reconstitution des titres de propriété ne soit plus confiée à un GIP, mais, dans chaque territoire, à un organisme local existant. Cette modification pourrait intervenir dans le futur projet de loi relatif au logement. Dès lors, le décret d'application ne serait pris qu'après l'adoption de ce texte ;
•
à l'article 50
(
Création d'un fonds de continuité
territoriale
)
,
un décret
fixant les
conditions dans lesquelles les transporteurs aériens fournissent des
données statistiques sur les coûts et sur les prix
pratiqués est attendu. Ce texte est en cours de rédaction par le
ministère des transports ;
un autre décret
fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des groupements
(GIP) qui assurent la gestion déconcentrée des dispositifs de
mobilité et de continuité territoriale est toujours en attente.
- Loi n° 2009-1673 de finances pour 2010 du 30 décembre 2009 :
Sur les deux mesures en attente, une mesure a été prise :
•
à l'article 97
(
Modernisation du régime de la taxe de
balayage
)
,
le décret n° 2012-559 du 24
avril 2012
a été publié en application de
l'article 1528 du code général des impôts et
précise les conditions d'application et de recouvrement de la taxe de
balayage.
Reste une mesure en attente d'un texte d'application :
•
à l'article 77
(
Affectation de ressources aux catégories de
collectivités territoriales, répartition du produit fiscal entre
collectivités et mesures de coordination
)
,
un
décret
doit préciser les modalités d'application
de l'article 1647-0 B
septies
du code général des
impôts. Il est en cours de rédaction.
- Loi n° 2010-476 relative à l'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard en ligne du 12 mai 2010 :
Trois mesures restaient en attente de textes d'application. Seule une mesure a été prise :
•
à l'article 61
(
Conditions du blocage de l'accès à un site
illégal de paris ou de jeux d'argent et de hasard
)
,
le
décret n° 2011-2122 du 30 décembre
2011
précise les modalités d'arrêt de
l'accès à une activité d'offre de paris ou de jeux
d'argent et de hasard en ligne non autorisée.
Deux mesures sont toujours attendues :
•
à l'article 28
(
Procédure d'agrément des organismes proposant un
service d'information et d'assistance aux joueurs excessifs
)
,
un décret
précisera les informations devant
figurer dans le rapport adressé au Comité consultatif des
jeux ;
•
à l'article 65
(
Missions des sociétés de courses de
chevaux
)
,
un décret en Conseil
d'État
doit actualiser les modalités d'application de
l'article 5 de la loi du 2 juin 1891 ayant pour objet de réglementer
l'autorisation et le fonctionnement des courses de chevaux. Ce décret,
relatif aux conditions d'organisation du pari mutuel par les
sociétés-mères, était jusqu'alors suspendu dans
l'attente d'une réponse de la Cour de justice de l'Union
européenne (CJUE) à une question préjudicielle. Suite
à l'avis favorable sur le monopole rendu le 30 juin 2011 par la
Cour, le décret devait être pris dans les meilleurs délais.
Néanmoins, la direction du budget estime aujourd'hui que ce
décret serait inutile sauf à être plus restrictif que la
loi elle-même.
- Loi n° 2010-1657 de finances pour 2011 du 29 décembre 2010 : sur les soixante-quatorze mesures attendues initialement, seize mesures restaient en attente au 1 er janvier 2012. Neuf mesures ont été prises depuis cette date :
•
à l'article 38
(
Aménagement des réductions d'impôt sur le revenu et
d'impôt de solidarité sur la fortune au titre de la souscription
au capital de PME et d'entreprises innovantes
),
les
décrets
n° 2011-924
du 3 août
2011 et
n° 2012-465
du 10 avril 2012 relatifs
à l'encadrement et à la transparence des frais et commissions
prélevés directement ou indirectement par les fonds et
sociétés mentionnés aux articles 199
terdecies
-0
A et 885-0 V
bis
du code général des impôts et
l'
arrêté
du 10 avril 2012 portant application du
décret n° 2012-465 ont été pris pour l'application de
cet article ;
•
à l'article 42
(
Création d'une taxe de risque systémique sur les
banques
),
l'arrêté
fixant la liste des taxes
étrangères concernées a été signé le
6 février 2012
et publié le 11 février
2012 ;
•
à l'article 95
(
Modalités d'imposition à l'impôt sur le revenu des
couples qui se constituent ou se séparent
), le
décret n° 2012-448 du 3 avril 2012
précise les modalités d'application pour l'imposition en 2012 des
revenus de 2011 ;
•
à l'article 137
(Assujettissement des auto-entrepreneurs à la formation
professionnelle),
un arrêté
déterminant la rémunération des organismes
chargés du recouvrement de la contribution était attendu.
Le décret n° 2012-528 du 19 avril 2012
relatif au fonds d'assurance formation des chefs d'entreprise exerçant
une activité artisanale l'a remplacé ;
•
à l'article 152
(
Extension du bénéfice de la prime de feu aux marins-pompiers
de Marseille
), le
décret en Conseil d'État
n° 2012-505 du 17 avril 2012
fixe les conditions
d'application de l'article ;
•
à l'article 157
(
Dispositif de cessation anticipée d'activité pour les agents
du ministère de l'écologie, de l'énergie, du
développement durable et de la mer exposés à
l'amiante
), le
décret en Conseil d'État
n° 2012-1149 du 12 octobre 2012
fixe les
conditions d'application de l'article ;
•
à l'article 208
(
Transfert de compétences à l'Association de gestion du fonds
pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées
(AGEFIPH)
),
une
convention
déterminant les modalités du transfert était attendue. Le
décret n° 2012-362
du 14
mars 2012
tire les conséquences dans le code du travail des
dispositions de l'article 208 de la loi de finances pour 2011.
Deux mesures sont devenues sans objet :
•
à l'article 94
(
Conséquences de l'expiration du dispositif « Pass foncier
»
),
un décret
déterminant les
conditions d'application de cet article est devenu caduc par expiration du
délai d'entrée en vigueur prévu par la loi ;
•
à l'article 101
(
Encadrement de l'activité des cabinets de conseil en
défiscalisation
),
un décret en Conseil
d'État
est devenu sans objet en raison de la modification en
profondeur de l'article 242
septies
du code général des
impôts, par l'article 85 de la loi n° 2011-1977 du 28
décembre 2011 de finances pour 2012 ;
Deux ans après sa promulgation, cinq mesures sont toujours en attente pour que cette loi de finances soit complètement applicable :
•
à l'article 104
(
Déconcentration de la procédure de contrôle de la
défiscalisation des investissements productifs en outre-mer
),
un décret en Conseil d'État
fixant les
conditions d'application de l'article L. 45 F du Livre des procédures
fiscales est en cours d'examen par les services concernés et devrait
être publié dans les deux mois à venir ;
•
à l'article 124
(Modification du mécanisme de péréquation de recettes
départementales et régionales de cotisation sur la valeur
ajoutée des entreprises (CVAE)),
deux décrets en
Conseil d'État
fixant les conditions d'application sont
attendus. Le projet de décret relatif aux dotations de l'État aux
collectivités territoriales et à la péréquation des
ressources fiscales a été présenté au Comité
des finances locales du 12 février 2013. Sa publication devrait
intervenir très rapidement ;
•
à l'article 126
(Modification du régime de déduction des redevances de
concession de brevets),
un décret
fixant
les
conditions d'établissement de la documentation
présentant l'économie générale de l'exploitation de
la licence ;
•
à l'article 175
(Réforme du dispositif d'exonération de cotisations sociales
accordées aux jeunes entreprises innovantes),
un
décret
fixant les conditions de détermination
du plafond annuel de cotisations éligibles pour les
établissements créés ou supprimés en cours
d'année. Ce texte, élaboré sous l'ancienne majorité
mais resté en attente, devrait être à nouveau soumis pour
arbitrage dans l'année.
- Loi n° 2010-1658 de finances rectificative pour 2010 du 29 décembre 2010 : cinquante-trois mesures étaient initialement attendues. Sur les vingt-quatre en attente au 1 er janvier 2012, onze mesures ont été prises sur la période du suivi :
•
à l'article 28
(
Réforme des taxes locales d'urbanisme : taxe d'aménagement
et versement pour sous-densité
), les
quatre mesures dont
trois décrets
en Conseil d'État
qui fixent la liste des constructions et des équipements
exonérés ont été pris suite à la publication
du
décret en Conseil d'État n° 2012-87 du 25
janvier 2012
relatif aux exonérations de la taxe
d'aménagement prévues par l'article L. 331-7 du code de
l'urbanisme et du
décret n° 2012-88 du 25 janvier
2012
pris pour la mise en oeuvre de la réforme de la
fiscalité de l'aménagement ;
•
à l'article 32
(
Dispositions fiscales relatives aux transports en commun en
Île-de-France
), le
décret en Conseil d'État
n° 2012-463 du 6 avril 2012
fixe la liste des
communes mentionnée au 2° de l'article L. 2531-4 du code
général des collectivités territoriales ;
•
à l'article 34
(
Révision des valeurs locatives foncières des locaux
professionnels
), l'
arrêté du 18 février 2013
relatif au modèle de déclaration à souscrire dans
le cadre de la mise en oeuvre de la révision des valeurs locatives des
locaux professionnels définit l'obligation déclarative incombant
aux propriétaires d'un ou plusieurs locaux à usage commercial ou
professionnel ;
•
à l'article 50
(
Création d'un régime de consolidation du paiement de la TVA
au sein d'un groupe
), le
décret en Conseil d'État
n° 2012-239 du 20 février 2012
relatif aux
modalités d'application du régime optionnel de consolidation au
sein d'un groupe du paiement de la taxe sur la valeur ajoutée et des
taxes assimilées fixe les conditions de remboursement en cas de solde
négatif et un
arrêté
du 20
février 2012
détermine les dates de dépôt
des déclarations de taxe sur la valeur ajoutée et des taxes
assimilées du redevable du groupe et des assujettis membres du groupe
ayant opté pour le régime de consolidation du paiement de la taxe
sur la valeur ajoutée et des taxes assimilées ;
•
à l'article 52
(
Simplification des procédures douanières et fiscales
),
le
décret en Conseil d'État n° 2012-247 du 21
février 2012
relatif à la garantie du titre des ouvrages
en métaux précieux permet de fixer les conditions de marquage
d'un poinçon attestant la garantie du titre ;
•
à l'article 55
(
Harmonisation des procédures de recouvrement forcé au sein
de la DGFiP
), alors qu'
un arrêté
déterminant le montant des frais de recouvrement des créances
était attendu, c'est le
décret en Conseil
d'État n° 2011-2036
du 29
décembre 2011
relatif aux modalités de recouvrement des
produits locaux qui a finalement été publié ;
•
à l'article 75
(
Aménagements des régimes SIIC
), le
décret n° 2012-46 du 16 janvier 2012
pris
pour l'application des dispositions de l'article 210 E du code
général des impôts fixe le pourcentage maximal de la valeur
des immeubles pris à bail.
Pour ce texte, il reste par conséquent treize mesures d'application qui n'ont pas été publiées au 31 mars 2013 :
•
à l'article 34
(
Révision des valeurs locatives foncières des locaux
professionnels
),
cinq décrets en Conseil
d'État
,
un décret
simple et
un
arrêté
sont toujours en cours de finalisation avant leur
passage en comité des finances locales. Leur publication devrait
intervenir avant l'été 2013 ;
•
à l'article 47
(
Dispositif de taxation des sacs plastiques
),
deux
décrets
fixant les caractéristiques des sacs de caisse
à usage unique et la constitution des sacs de caisse unique
biodégradables, en attente de publication. Les décrets ne
devraient paraître qu'à l'issue d'un travail de consultation
préalable des partenaires institutionnels et des représentants de
la filière, au plus tard à l'été 2013. La seule
contrainte temporelle, fixée par l'article 266
sexies
du
code général des impôts, dispose que ces sacs de caisse
seront assujettis à la taxe générale sur les
activités polluantes à compter du 1
er
janvier
2014 ;
•
à l'article 49
(
Modification des dispositions relatives à l'éco-taxe poids
lourds
),
un décret en Conseil d'État
précisant notamment les modalités selon lesquelles à titre
dérogatoire, la taxe nationale sur les véhicules de transport de
marchandises est liquidée et communiquée par anticipation ;
•
à l'article 55
(
Harmonisation des procédures de recouvrement forcé au sein
de la DGFiP
),
un décret en Conseil d'État
fixant les modalités d'application de l'article, reste en
attente. Selon les informations recueillies l'an dernier, ce texte était
en cours de signature par les ministres concernés avant transmission au
Secrétariat général du Gouvernement pour signature du
Premier ministre. Il semblerait aujourd'hui que le Gouvernement estime sa
publication non nécessaire ;
•
à l'article 85
(
Ajustement des modalités du transfert de la compétence
relative à la formation professionnelle à la collectivité
départementale de Mayotte
),
un arrêté
qui
détermine la liste des services en charge
de la formation professionnelle ayant vocation à être
transférés à Mayotte, en attente de publication. Aucune
convention n'ayant été signée au plan local dans le
délai de trois mois suivant l'entrée en vigueur de la loi,
l'arrêté attendu devrait être pris d'ici la fin de
l'année, après avis de la commission nationale de conciliation
(CNC) ;
•
à l'article 106
(
Exonération de la redevance annuelle domaniale relative à
l'utilisation des fréquences de communication
radioélectrique
),
un arrêté
qui
fixe les modalités d'application du IV de l'article (personnes
exonérées du paiement de la redevance annuelle domaniale due en
application des articles L. 41-1, L. 42-1 et L. 42-2 du code des postes et
des communications électroniques). Cet arrêté est en
attente de publication par la direction générale de la
sécurité civile (ministère de l'intérieur), qui
doit proposer un texte conjoint avec le ministère chargé du
budget fixant la liste des exonérés.
3. Deux lois qui n'ont fait l'objet d'aucune nouvelle mesure d'application
On déplorera le fait que deux lois n'ont reçu aucun texte d'application dans l'année. Il s'agit des lois suivantes :
- Loi n° 2006-1666 de finances pour 2007 du 21 décembre 2006 :
Trois mesures d'application sont toujours attendues :
•
à l'article 25
(
Allègement de la taxation des jeux automatiques installés
dans les lieux publics
), aucune évolution n'a été
constatée depuis le précédent contrôle.
Trois arrêtés
sont toujours attendus, chacun
devant préciser les caractéristiques et modalités de
fonctionnement des appareils automatiques installés (article 613
septies
du code général des impôts), le
modèle et les modalités de dépôt de la
déclaration à l'administration
(article 613
nonies
du CGI) et le modèle de
déclaration des recettes lors d'un dépôt chez un tiers
(article 613
undecies
du CGI). Mais en pratique, cette
absence de texte n'empêche pas l'application du
dispositif car ces dispositions sont « couvertes »
par un arrêté antérieur, dans lequel seule une
référence pourrait être actualisée pour la forme.
Dès lors, il semble peu probable que ces mesures soient prises un jour.
- Loi n° 2008-1425 de finances pour 2009 du 27 décembre 2008 :
•
à l'article 153
(Instauration d'une taxe due par les poids lourds à raison
de l'utilisation de certaines infrastructures),
Quatre
mesures d'application sont toujours en attente
: un
décret en Conseil d'État
concernant
les conditions d'autorisation à percevoir des frais de dossier
ainsi que
trois arrêtés
fixant les
modalités d'affectation de la taxe et la date d'entrée en vigueur
de l'affectation de la taxe, nécessaires pour la pleine application de
ce dispositif. Il est à noter toutefois que le dernier
arrêté, prévoyant la date d'entrée en vigueur de
l'article 285
septies
du code des douanes, devrait être
abrogé par le projet de loi portant diverses dispositions en
matière d'infrastructures et de services de transports, en cours
d'examen par le Parlement.
4. Une mesure définitivement abandonnée ?
- Loi n° 99-1173 de finances rectificative pour 1999 du 30 décembre 1999 :
Sur les quatre décrets (dont deux en Conseil d'État) en attente à l'article 18, relatif aux droits d'accises et actualisant le code général des impôts (articles 302 F bis , 302 F ter , 568 et 570 du code général des impôts, aucune évolution notable n'a été enregistrée depuis le dernier contrôle .
En 1999, la transposition dans le droit interne national des dispositions concernant la suppression du duty free entre États membres avait conduit, à l'issue d'un arbitrage complexe, à finalement retenir le principe de continuité territoriale entre les DOM et la métropole, empêchant d'inscrire juridiquement dans le code général des impôts l'exonération de TVA ou d'accises des biens acquis par des voyageurs de métropole vers les DOM.
Depuis lors, la direction générale des douanes et des droits indirects (DGDDI) ainsi que la direction de la législation fiscale (DLF) avaient essayé de revenir sur cet arbitrage. Interrogée par votre commission, la DGDDI estimait que les décrets devaient être pris avant la fin de l'année 2010 . Plus de deux ans après, aucune mesure n'a cependant été prise.
La commission des finances a donc plusieurs fois formulé le souhait que les situations de blocage portant sur les textes les plus anciens puissent connaître leur épilogue et qu'une initiative gouvernementale ou parlementaire permette l'abrogation de dispositifs abandonnés de fait.
Il semblerait aujourd'hui, selon les réponses fournies par le ministère de l'économie et des finances, que les deux décrets concernant les modalités d'application des articles 302 F bis et 302 F ter du CGI soient en cours de finalisation et que le Conseil d'État en soit saisi dans le courant de l'été 2013.
III. LA PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE : LA NORME POUR LES LOIS DE FINANCES
Tout l'enjeu de la mesure comparative des taux de mise en application entre les lois examinées selon la procédure accélérée et les autres lois réside dans le fait de vérifier que les lois dont un délai d'examen resserré est imposé au Parlement sont, en contrepartie, mises en application rapidement.
Mais cette analyse est dénuée de sens en ce qui concerne l'essentiel des travaux de la commission des finances puisque l'article 47 de la Constitution encadre strictement les délais d'examen des lois de finances 94 ( * ) . On peut donc considérer que la procédure accélérée est de droit pour la majorité des textes pour lesquels elle est compétente au fond (sept des neuf lois adoptées entre juillet 2011 et septembre 2012) puisque seules les lois de règlement ne sont pas soumises de droit à la procédure accélérée 95 ( * ) .
Néanmoins, cette procédure a tout de même été engagée par le Gouvernement pour l'examen de la loi n° 2012-926 du 31 juillet 2012 de règlement des comptes et rapport de gestion pour l'année 2011.
Ainsi, au cours de la période du suivi, seule la loi n° 2011-859 du 20 juillet 2011 de règlement des comptes et rapport de gestion pour l'année 2010 a été examinée selon la procédure normale. On doit toutefois observer que cette loi est d'application directe.
IV. PUBLICATION DES MESURES D'APPLICATION SELON LEUR ORIGINE
Au cours de l'année écoulée quarante-quatre mesures anciennes ont été publiées, portant le stock des mesures issues des lois anciennes toujours en attente à trente-cinq.
Comparaison par origine des mesures d'application prises par rapport aux mesures attendues (stock des lois anciennes)
Texte |
Mesures attendues
|
Mesures prises
|
Mesures encore en attente |
||||||
Total |
Gouvernement |
AN |
Sénat |
Total |
Gouvernement |
AN |
Sénat |
||
LFR 1999 (1999-1173) |
4 |
4 |
- |
- |
0 |
- |
- |
- |
4 |
LF 2007 (2006-1666) |
3 |
- |
3 |
- |
0 |
- |
- |
- |
3 |
LFR 2006 (2006-1771) |
6 |
2 |
4 |
- |
6 |
2 |
4 |
- |
0 |
LFR 2007 (2007-1824) |
1 |
1 |
- |
- |
1 |
- |
1 |
- |
0 |
LF 2009 (2008-1425) |
4 |
4 |
- |
- |
0 |
- |
- |
- |
4 |
LODEOM (2009-594) |
4 |
3 |
- |
1 |
1 |
- |
- |
1 |
3 |
LF 2010 (2009-1673) |
2 |
- |
2 |
- |
1 |
- |
1 |
- |
1 |
3 ème LFR 2009 (2009-1674) |
1 |
- |
1 |
- |
1 |
- |
1 |
- |
0 |
Jeux en ligne (2010-476) |
3 |
2 |
1 |
- |
1 |
1 |
- |
- |
2 |
Régulation bancaire et financière (2010-1249) |
11 |
7 |
4 |
- |
11 |
8 |
3 |
- |
0 |
LF 2011 (2010-1657) |
16 |
11 |
3 |
2 |
11 |
7 |
2 |
2 |
5 |
LFR 2010 (2010-1658) |
24 |
19 |
1 |
4 |
11 |
10 |
- |
1 |
13 |
TOTAL |
79 |
53 |
19 |
7 |
44 |
28 |
12 |
4 |
35 |
S'agissant des lois de la session, 90 mesures sur 118 attendues ont été prises. L'analyse par origine des mesures attendues (selon que l'article concerné est issu du texte ou d'un amendement du Gouvernement ou d'une initiative parlementaire) révèle que près de 80 % des mesures attendues proviennent de l'initiative gouvernementale (94 mesures sur 118 au total), soit un taux en augmentation (67 % pour la session ordinaire 2010-2011).
Pour cette session, le Gouvernement n'a pas appliqué davantage les mesures qu'il a lui-même introduites (le taux de mise en application des mesures d'origine gouvernementale est de 74,5 % ) que celles issues d'amendements de l'Assemblée Nationale ou du Sénat (83 %).
Comparaison par origine des mesures d'application prises par rapport aux mesures attendues (période du suivi des lois : 14 juillet 2011- 30 septembre 2012)
Texte |
Attendues |
Prises ou devenues sans objet |
Encore en attente |
||||||
Total |
Gouvernement |
AN |
Sénat |
Total |
Gouvernement |
AN |
Sénat |
||
LFR 2011 (2011-900) |
18 |
10 |
6 |
2 |
18 |
10 |
6 |
2 |
0 |
LF 2012 (2011-1977) |
50 |
40 |
9 |
1 |
39 |
32 |
7 |
- |
11 |
LFR 2011 (2011-1978) |
32 |
29 |
1 |
2 |
16 |
13 |
1 |
2 |
16 |
LFR 2012 (2012-354) |
10 |
9 |
1 |
- |
9 |
9 |
- |
- |
1 |
LFR 2012 (2012-958) |
8 |
6 |
1 |
1 |
8 |
6 |
1 |
1 |
0 |
TOTAL |
118 |
94 |
18 |
6 |
90 |
70 |
15 |
5 |
28 |
En outre, le calcul des mesures appliquées comptabilise aussi bien l'application positive (les mesures prises) que l'application négative (les mesures devenues sans objet, au sein desquelles un certain nombre le sont par « abandon »), ce qui tempère quelque peu l'analyse de la célérité avec laquelle le Gouvernement pourrait appliquer les lois adoptées.
V. LES RAPPORTS DU GOUVERNEMENT À REMETTRE AU PARLEMENT
Seuls 70 des 175 rapports attendus pour les lois promulguées depuis 2001 ont été effectivement remis au Parlement, soit moins de la moitié (40 % précisément).
La demande croissante de rapports du Gouvernement au Parlement que l'on constate notamment depuis la session 2006-2007 ( cf . tableau ci-après) résulte en partie des difficultés qu'éprouvent les parlementaires à légiférer dans un contexte juridique contraint notamment par l'application de l'article 40 de la Constitution.
À cet égard, parmi les trente-quatre rapports introduits au cours de l'année parlementaire 2008-2009 , vingt-quatre concernent la seule loi n° 2008-1425 de finances pour 2009 . Seuls sept d'entre eux ont fait l'objet d'un dépôt au 31 mars 2013.
Dispositions législatives prévoyant le
dépôt d'un rapport
(deux dernières
législatures)
Nombre de dispositions législatives imposant le dépôt d'un rapport |
Rapports déposés |
Rapports non déposés à la date prévue (devenus sans objet) |
Rapports devenus sans objet en raison de l'abrogation de la disposition législative qui les prévoit 96 ( * ) |
Rapports en attente |
Taux de mise en application |
|
2001-2002 |
15 |
7 |
4 |
3 |
1 |
47 % |
2002-2003 |
9 |
5 |
1 |
2 |
1 |
55,5 % |
2003-2004 |
7 |
3 |
2 |
1 |
1 |
43 % |
2004-2005 |
7 |
3 |
0 |
2 |
2 |
43 % |
2005-2006 |
7 |
4 |
3 |
0 |
0 |
57 % |
2006-2007 |
16 |
6 |
6 |
0 |
4 |
37,5 % |
2007-2008 |
16 |
7 |
4 |
- |
5 |
44 % |
2008-2009 |
34 |
11 |
8 |
- |
15 |
32 % |
2009-2010 |
20 |
9 |
6 |
- |
5 |
45 % |
2010-2011 |
18 |
9 |
5 |
- |
4 |
50 % |
2011-2012 |
26 |
6 |
0 |
- |
20 |
23 % |
Total |
175 |
70 |
39 |
8 |
58 |
40 % |
L'article 69 de la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011 de simplification et d'amélioration de la qualité du droit, modifié par l'article 92 de la loi n° 2011-1978 du 28 décembre 2011 de finances rectificative pour 2011, a complété l'ordonnance n° 58-1100 du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires 97 ( * ) en instituant l'abrogation au bout de cinq ans de toute mesure législative prévoyant la remise régulière d'un rapport sans condition de délai, tout en prévoyant une série d'exceptions à cette règle.
Tous les rapports du Gouvernement au Parlement ne sont donc pas concernés mais seulement ceux dont la remise est périodique.
À la fin de la session extraordinaire de septembre 2012, cette mesure concerne huit des rapports 98 ( * ) qui n'avaient pas été déposés depuis 2001 ( cf. colonne 5 du tableau).
VI. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES LORS DU CONTRÔLE DE LA MISE EN APPLICATION DES LOIS
A. EN RAISON DES LACUNES DE L'OUTIL DE CONTRÔLE (LÉGIFRANCE)
L'existence sur le site Légifrance d'un échéancier de parution des textes réglementaires, établi par le Secrétariat général du Gouvernement, permet de faciliter le contrôle de la mise en application des lois. Pour autant, on peut regretter que cet échéancier soit incomplet, pour deux raisons principales :
- l'absence de comptabilisation des arrêtés au seul profit des décrets simples ou pris en Conseil d'État ;
- l'irrégularité de mise à jour des dates prévisionnelles de publication des textes lorsque l'échéance est dépassée et que les mesures n'ont toutefois pas été prises.
B. EN RAISON DES TEXTES EUX-MÊMES
Les visas des décrets ou des arrêtés omettent - certes de moins en moins souvent - de citer l'article du code qu'ils mettent en application et visent seulement, par exemple, le code monétaire et financier ou le code général des impôts, ce qui rend la recherche difficile.
En revanche, la mention de l'objet résumé en en-tête du décret et d'une notice précisant son contenu et sa base juridique , apparue l'an dernier, constitue une réelle avancée dans la lisibilité des textes réglementaires qui mérite d'être soulignée.
Reste que le suivi de l'application des lois demeure une activité incertaine lorsque des textes pris ultérieurement viennent abroger ou rendent sans objet des dispositions pour lesquelles sont attendues des mesures d'application. Seule la coopération des administrations ministérielles permet en réalité de « tracer » de manière fiable les dispositions réglementaires en attente sur les lois promulguées.
VII. CONCLUSION : LES PISTES D'AMÉLIORATION PROPOSÉES PAR LA COMMISSION DES FINANCES
La commission des finances proposait l'an dernier plusieurs pistes d'amélioration pour le contrôle de l'application des lois.
Si le Gouvernement a fait suite à la suggestion de transmettre en amont les échéanciers prévisionnels de publication des mesures réglementaires et s'efforce de faire figurer la mention des références précises des dispositions législatives (article et numéro de la loi) dans l'intitulé ou les visas des décrets et arrêtés pris pour leur application, il n'a pas répondu aux demandes suivantes :
- la demande de transmission par le Gouvernement des projets de décrets correspondants au moment du dépôt d'un projet de loi n'est que très partiellement satisfaite dans les études d'impact des projets de loi « ordinaires » soumis à la commission des finances ;
- par ailleurs, la commission n'a pas noté d'amélioration dans l'information spontanée de la commission saisie au fond et la justification des retards des échéanciers prévisionnels de publication des mesures réglementaires attendues.
Des progrès sont toujours attendus dans ces domaines.
COMMUNICATION DU PRÉSIDENT DE LA COMMISSION
Mercredi 17 avril 2013
Au cours d'une séance tenue l'après-midi , la commission entend d'abord une communication de M. Jean-Pierre Caffet, vice-président, sur le contrôle de l'application des lois, en remplacement de M. Philippe Marini, président.
M. Jean-Pierre Caffet, président . - Le premier point de notre ordre du jour - saisine pour avis et désignation d'un rapporteur sur le projet de loi portant sur les métropoles - étant reporté à la semaine prochaine, je vous présente maintenant la traditionnelle communication du président de la commission sur l'application des lois.
Chaque année, les commissions permanentes établissent le bilan de la parution des textes règlementaires d'application des lois dont elles ont été saisies au fond. Après communication en commission, ces bilans sont consolidés et publiés sous forme d'un rapport qui connaît un certain retentissement médiatique. Cette année, un débat sera organisé en séance publique, à l'initiative de la commission pour le contrôle de l'application des lois, lors d'une semaine de contrôle du mois de juin.
Au cours de l'exercice 2011-2012, la commission des finances a contrôlé l'application de 21 lois, dont 12 sont antérieures au 13 juillet 2011 : 134 textes d'application ont été pris ou sont devenus sans objet (68 % des 197 mesures en attente). Si les lois récentes sont mieux mises en application, le stock de mesures anciennes en attente ne se résorbe que lentement : seules 44 sur 79 ont été prises, ce qui porte néanmoins le taux d'application du stock à plus de 90 % et a permis de rendre quatre lois - dont une de 2006 - entièrement applicables. En 2012, les textes adoptés juste avant et juste après l'alternance ont été mis en oeuvre rapidement et intégralement ou presque (90 % de textes parus pour le collectif de mars 2012, 100 % pour le collectif de juillet). Certaines lois n'ont reçu aucun texte d'application dans l'année. La plus ancienne figurait dans la loi de finances rectificative pour 1999 : il serait hautement souhaitable que le Gouvernement la rende totalement applicable ou l'abroge...
M. Richard Yung . - De quoi s'agit-il ?
M. Jean-Pierre Caffet, président . - De la transposition de dispositions concernant la suppression du duty free entre Etats membres, qui avait conduit à retenir le principe de continuité territoriale entre les DOM et la métropole.
Quatre des neuf lois examinées au fond par la commission des finances en 2011-2012 sont d'application directe : les deux lois de règlement de 2010 et de 2011, et les deuxième et troisième collectifs pour 2011. Deux lois ont été rendues complètement applicables : il s'agit des lois de finances rectificatives du 29 juillet 2011 et du 16 août 2012.
Le taux de publication des textes d'application est élevé pour les mesures dont le gouvernement est à l'origine (74 %) comme pour celles issues d'amendements des parlementaires (83 %). De plus, 62 % des mesures ont été publiées dans les six mois suivant la promulgation de la loi, en conformité avec le délai prescrit par la circulaire du Premier ministre du 1 er juillet 2004. En revanche, seuls 70 des 175 rapports attendus par les lois adoptées depuis 2001 ont été effectivement remis au Parlement.
Plusieurs pistes de rationalisation de ce contrôle pourraient de nouveau être proposées : transmission des projets de décret au moment du dépôt d'un projet de loi, transmission des échéanciers prévisionnels de publication des mesures réglementaires ou des justifications en cas de retard. Je vous encourage, dans le cadre de vos prérogatives de rapporteurs au fond ou de rapporteurs spéciaux, à identifier les difficultés et à interroger les administrations défaillantes, soit par courrier, soit lors de vos missions de contrôle.
La commission donne acte à M. Jean-Pierre Caffet, vice-président, de la communication.
* 90 Les taux de mise en application des lois lors des années parlementaires antérieures à la session 2010-2011 étaient constatés du 1 er octobre de l'année N au 30 septembre de l'année N+1. Un changement de méthode de comptabilisation des mesures réglementaires est intervenu l'an dernier : le contrôle portait sur les mesures prises du 1 er octobre 2010 au 31 décembre 2011, soit une période prolongée de trois mois afin d'estimer la mise en application de la dernière loi de la session au terme d'une période de six mois après sa promulgation.
Pour le présent rapport, la date retenue permet là encore d'apprécier la mise en application de la dernière loi adoptée lors de la session extraordinaire de septembre 2012 au terme d'un délai de six mois suivant sa promulgation.
* 91 Le suivi de la mise en application des lois antérieures au 14 juillet 2011 a débuté au 1 er janvier 2012. En effet, ces lois faisaient déjà l'objet d'un contrôle dans le précédent rapport, contrôle dont le bilan s'achevait le 31 décembre 2011.
* 92 Les chiffres du présent document excluent les demandes de rapports du Gouvernement au Parlement. Ces demandes de rapport font l'objet d'un examen spécifique dans une sous-partie ci-après. Seules figurent les mesures réglementaires nécessaires à l'entrée en vigueur de dispositifs législatifs.
* 93 Cette année, le taux de mise en application des lois résulte d'un suivi des mesures prises du 14 juillet 2011 jusqu'au 31 mars 2013 soit une période de 20 mois (au lieu de 15 mois lors du contrôle sur la session 2010-2011 et 12 mois lors des contrôles précédents).
* 94 Art. 47. - Le Parlement vote les projets de loi de finances dans les conditions prévues par une loi organique.
Si l'Assemblée nationale ne s'est pas prononcée en première lecture dans le délai de quarante jours après le dépôt d'un projet, le Gouvernement saisit le Sénat qui doit statuer dans un délai de quinze jours. Il est ensuite procédé dans les conditions prévues à l'article 45.
Si le Parlement ne s'est pas prononcé dans un délai de soixante-dix jours, les dispositions du projet peuvent être mises en vigueur par ordonnance.(...)
* 95 Décision du Conseil constitutionnel n° 85-190 DC du 24 juillet 1985.
* 96 « Art. 4 ter.- Toute disposition législative prévoyant la remise régulière par le Gouvernement d'un rapport au Parlement sans préciser la durée de son application est abrogée à l'expiration d'un délai de cinq ans suivant l'année de son entrée en vigueur. » Cette disposition ne s'applique toutefois pas aux rapports visés à l'article 69 de la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011 de simplification et d'amélioration du droit et à l'article 92 de la loi n° 2011-1978 du 28 décembre 2011 de finances rectificative pour 2011.
* 97 Cf. 1.
* 98 Parmi ces 8 rapports, on compte 2 rapports prévus par des dispositions législatives de l'année parlementaire 2001-2002, 2 rapports prévus par des lois promulguées lors de l'année parlementaire 2002-2003, 1 rapport prévu par une loi promulguée lors de l'année parlementaire 2003-2004, 3 rapports prévus par des lois promulguées lors de l'année parlementaire 2004-2005.