Clôture de la conférence débat
M. François-Xavier Guillerm, animateur des débats
Pour conclure cette conférence, j'invite à la tribune Mme Sophie Élizéon et M. le président Serge Larcher.
Mme Sophie Élizéon, Déléguée interministérielle pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer
Cette matinée de débats a été dense et riche et, personnellement, j'ai appris beaucoup de choses.
Je souhaiterais, Monsieur le sénateur, revenir sur la citation que vous avez faite de François Mitterrand : « on ne lance pas des fusées sur fond de bidonville ». On s'aperçoit pourtant, à travers les études et les actions qui nous ont été présentées, qu'il existe des inégalités sur nos territoires et que ces inégalités persistent au fil du temps.
Elles persistent malgré un certain nombre d'améliorations et malgré un IDH qui est au final assez proche de celui de la métropole. Cette persistance se comprend au regard des écarts qui ont été très bien relevés, notamment en matière d'éducation, d'accès au logement et de développement économique. C'est sur ces champs-là qu'il conviendra de travailler afin de relever le défi républicain de l'égalité des outre-mer et des ultra-marins.
Tout au long des différentes interventions, nous avons vu que cela passait par un exercice plus important du droit à l'expérimentation et par l'adaptation des textes et des dispositifs aux spécificités de chacun des outre-mer.
Nous avons également vu que ces inégalités existaient même à l'intérieur des régions et des départements, en particulier lorsque le territoire prend la forme d'un archipel.
Pour avancer, il faut faire confiance aux élus qui sont présents sur ces territoires parce qu'ils ont la connaissance du terrain et qu'ils sont à même d'imaginer et d'inventer des réponses à tous ces enjeux.
La cohésion sociale existe en outre-mer et les jeunes ont un avenir. En outre-mer comme dans l'Hexagone, il faut anticiper et l'AFD peut aider cette anticipation, que ce soit sur l'aspect financier ou sur la prise de décision. Il faut aussi innover, et le témoignage de la représentante du Conseil général de la Guadeloupe démontre que vous le faites.
Sur le champ de l'éducation, les offres doivent être corrélées avec les besoins du territoire et de sa région, ce qui pose la question de l'accès à des langues qui ne sont pas forcément proposées dans les programmes de l'Hexagone mais qui ont du sens au regard du contexte régional des outre-mer. Cela permettrait aux ultra-marins de rayonner dans les territoires périphériques, par exemple dans le cadre d'une coopération régionale renforcée.
De l'avenir de cette jeunesse ultra-marine dépend la solidarité intergénérationnelle qui est la condition sine qua non d'un bien vivre des populations vieillissantes puisque j'ai découvert que les deux prochains départements les plus vieux seraient les départements antillais. C'est pour moi une réelle découverte et je mesure pleinement l'enjeu que cela représente pour ces territoires.
Enfin, j'ai bien entendu ce qui a été rappelé concernant le respect de l'environnement et de la biodiversité. Cette dimension ne doit pas être négligée dans les actions mises en oeuvre pour favoriser le développement économique des territoires.
Merci à toutes et à tous pour votre présence. Merci aux panélistes pour les travaux, les analyses et les témoignages qui ont été présentés. Merci à la Délégation sénatoriale et à l'AFD pour cette initiative, et c'est précisément au président Serge Larcher qu'il revient maintenant de conclure formellement cette matinée.