La mission de numérisation et valorisation de l'INA des fonds télévisuels des outre-mer
Diffusion d'extraits d'archives audiovisuelles issues
Les années 1970 - Émission « Pulsations » - Diffusion sur l'ORTF le 3 décembre 1969. Réalisateur : Henri Carrier. - Émission « La Guyane » - Diffusion sur FR3-Guyane le 1 er janvier 1979. - Émissions « Antillaisement vôtre : générique » - Diffusion sur FR3-Martinique le 1 er avril 1979. Vous pouvez retrouver ces extraits sur le DVD ci-joint. |
Mme Anne Lefort, Responsable de la sauvegarde des Collections de l'INA
Nous venons de visionner quelques courts extraits sélectionnés parmi les archives les plus anciennes déjà collectées et numérisées, c'est-à-dire parmi les 13 000 heures du fonds dit historique qui provient des neuf stations ultramarines et du siège RFO de Malakoff. Cela représente relativement peu d'heures de programmes pour vingt-cinq années de diffusion. En effet, sept des neuf stations ultramarines ont été créées entre 1965 et 1967, 1958 pour la Nouvelle-Calédonie et 1986 pour Wallis et Mayotte.
Mais jusqu'en 1974, c'est-à-dire pendant la période ORTF, une minorité de sujets sont localement produits : les journaux télévisés sont envoyés par la métropole et les programmes arrivent parfois six mois plus tard. L'éclatement de l'ORTF, la création de RFO en 1982, celle de Télé Pays en 1988 jusqu'à la création en 1999 du Réseau France Outre-mer composent autant d'étapes qui ont permis aux productions propres de prendre leur place. L'actualité locale est alors plus étoffée, ainsi que les magazines locaux, et ils donnent la priorité à la proximité ainsi qu'aux programmes issus des autres stations ; ils traitent des problèmes sociaux et économiques des départements et territoires. Cela marque aussi l'émergence des informations en langue locale : le créole, le mahorais, le wallisien et le tahitien. Parmi les thèmes des magazines, on peut citer la cuisine, l'architecture, les savoir-faire, les traditions, les cérémonies traditionnelles, la nature magnifique et son corollaire, c'est-à-dire les catastrophes naturelles, l'histoire des peuples et des migrations, etc. Ce sont des actualités locales, mais qui présentent également une ouverture vers le bassin qui enserre la station : bassin de l'Océan Indien, du Pacifique, des Caraïbes, mais aussi de l'Amérique du Nord pour Saint-Pierre. Actualités locales donc, mais rayonnement mondial à travers ses écrivains, ses sportifs, ses musiciens.
Pour en revenir aux opérations de sauvegarde et de numérisation, il faut mentionner l'attente impatiente des personnels des stations ultramarines, mais également des populations, pour revoir ces documents anciens. Ces documents sont ressentis comme leur patrimoine et ils n'ont été ni revus, ni réutilisées, même si, ici et là, localement, des processus de recopie ont déjà débuté à petite échelle.
Il faut également rendre hommage aux documentalistes de ces régions éloignées de la métropole, ces documentalistes qui sont aussi éloignés les uns des autres, mais qui sont formidablement motivés et mus par une véritable vocation patrimoniale. Au sein de ces stations où la diffusion est une préoccupation permanente, ils ont su donner au service des archives une existence et une importance méritée. Une archive sans identification est une archive « morte » ; je veux donc souligner que c'est grâce à leur travail que ces archives vivent aujourd'hui encore.