2. Se trouver des alliés sur la question des quotes-parts
S'agissant des quotes-parts, l'expérience pratique de votre rapporteur spécial lui a clairement fait apparaître la complexité de l'opération. Dans un jeu à somme nul, les gains des uns sont, par définition, les pertes des autres.
Toutefois, à l'ONU, qui est, de loin, le principal enjeu en la matière, chacun s'accorde à reconnaître qu'une position (qui entre dans nos intérêts) visant à rapprocher la part de chacun de son poids réel dans la richesse mondiale est fondamentalement raisonnable. C'est déjà une bonne base de départ, même si cela ne saurait suffire, ce qu'ont bien montré les débats de 2009.
C'est donc essentiellement de tactique qu'il s'agit afin de trouver davantage d'alliés . Celle-ci relevant du pouvoir exécutif, votre commission des finances ne peut que donner des conseils qui lui semblent de bon sens.
Afin de progresser, il serait sans doute nécessaire de politiser la question budgétaire . En effet, si nos fonctionnaires dédiés déploient des efforts méritoires, nos préoccupations seraient sans doute mieux prises en compte si elles trouvaient plus souvent un relais au niveau ministériel . Si la maîtrise du budget et la question des quotes-parts pouvaient être abordées lorsque le ministre rencontre le secrétaire général de l'ONU ou, parfois, ses homologues, notre position aurait sans doute davantage de poids au moment de la négociation proprement dite.
Il nous faudrait aussi agir suffisamment tôt . L'expérience de 2009 montre que lorsque le « G 77 » a adopté une position, ses membres n'en dérogent pas, quels que soient les arguments employés. Il pourrait donc, par exemple, être envisagé d'agir en amont, auprès de pays membres de ce groupe suffisamment proches de nous, avant que la position commune ne soit définie , afin d'essayer de l'influencer. Cela ne sera pas facile. Mais il est probablement possible d'expliquer à certains Etats francophones qu'il serait dans l'intérêt de tous (y compris des intéressés) que les « grands » pays émergents assument une responsabilité financière correspondant à leur nouvelle puissance économique , qui n'est plus comparable à celle de certains de leurs alliés du « G 77 ».
Il faudrait enfin agir constamment de façon coordonnée avec le Royaume-Uni , très proche de nous sur ces sujets. M. Henry Bellingham, ministre britannique en charge de l'ONU, que votre rapporteur spécial a rencontré lors de ses travaux, est d'ailleurs très demandeur d'une stratégie commune entre nos deux pays afin d'agir de façon efficace. Peut-être les Anglais pourraient-ils, eux aussi, évoquer ces sujets de manière politique et entreprendre des démarches assez tôt auprès de certains Etats membres du Commonwealth.