IV. LES RECOMMANDATIONS DE VOTRE RAPPORTEUR SPÉCIAL

Au moment d'examiner les points qui pourraient être améliorés dans notre approche budgétaire des organisations internationales, votre rapporteur spécial voudrait tout d'abord rappeler plusieurs éléments qui pourraient paraître paradoxaux, de prime abord, sous sa plume.

En premier lieu, en matière de multilatéralisme, il est vain d'espérer la perfection . La France ne décide pas seule : elle n'est qu'un acteur (certes, souvent éminent) parmi d'autres décideurs. Au vu de la composition et de la structure de certaines OI, un certain degré d'inefficience semble inévitable, même si le MAEE doit tout faire pour le réduire autant que possible.

En second lieu, malgré ses imperfections, il convient de garder à l'esprit que la France promeut le multilatéralisme et qu'elle a raison de le faire car elle en bénéficie largement :

- d'une part, en termes d'influence politique ; par exemple, le siège de membre permanent au conseil de sécurité de l'ONU de notre pays est sans aucun doute un réel attribut de puissance dans le concert des Nations ;

- d'autre part, en termes financiers car, pour coûteuses qu'elles soient, les OMP (dont, encore une fois, la France est l'un des premiers prescripteurs au conseil de sécurité) coûtent beaucoup moins cher qu'un déploiement équivalent de soldats français - qui ne seraient d'ailleurs pas assez nombreux pour assumer toutes ces missions.

Ces remarques liminaires ne devant toutefois pas éliminer l'objet-même d'un contrôle budgétaire, votre rapporteur spécial estime que les recommandations suivantes pourraient permettre de progresser dans notre recherche d'économies de gestion.

A. PAYER (SEULEMENT) NOTRE JUSTE PART DU FARDEAU COMMUN

Tout d'abord, s'il est normal que la France paye pour le multilatéralisme, elle ne devrait payer que sa juste part du fardeau commun .

1. Poursuivre notre politique de rigueur budgétaire
a) Une politique générale à maintenir

Comme cela a été souligné précédemment, le ministère des affaires étrangères et européennes (l'administration centrale comme les postes diplomatiques) poursuit déjà une politique de « saine pression » sur le budget des OI dont la France est membre, y compris dans les organisations dont tout indique qu'elles sont bien gérées.

La première chose à faire est donc de persévérer dans cette voie . D'une part, parce qu'en la matière, la crédibilité vient souvent de la continuité des actions dans le temps. D'autre part, parce que la maîtrise des dépenses est un effort de chaque instant, ce que votre commission des finances constate tous les jours pour ce qui concerne le budget national.

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