C. D'IMPORTANTES INITIATIVES POUR REMETTRE LES ÉLÈVES EN ÉCHEC SCOLAIRE SUR LE CHEMIN DE LA RÉUSSITE

1. Un décrochage des élèves encore préoccupant, notamment au Québec

D'après les informations fournies par le ministère de l'éducation québécois, l'amélioration du niveau de diplômation - qui permet de classer le Québec au-dessus la moyenne de diplômation des pays de l'OCDE en 2006 - tient aux résultats des jeunes filles, ceux des jeunes québécois se situant juste au niveau de la moyenne.

Le décrochage scolaire au niveau secondaire s'est beaucoup réduit au Québec depuis 25 ans.

Néanmoins, en 2008, le ministère de l'éducation, du loisir et du sport du Québec s'inquiétait de l'importance du retard scolaire ainsi que du décrochage des élèves. Ainsi, à partir de l'âge de 17 ans, le décrochage des élèves s'accroît de façon régulière, si bien qu' à 19 ans , environ 1 jeune québécois sur 5 est en situation de décrochage scolaire , c'est-à-dire qu'il n'est pas en situation d'études alors qu'il ne dispose pas de diplômes.

Compte tenu de l'allongement des délais moyens pour l'obtention des diplômes, seulement 71 % des jeunes de moins de 20 ans détiennent un diplôme d'études secondaires.

Toutefois, le décrochage scolaire apparaît dans un certain nombre de cas comme une simple interruption entre deux périodes d'études.

Le Gouvernement québécois s'est donc fixé pour objectif de remédier à cette situation, plus préoccupante que dans les autres provinces canadiennes.

Par ailleurs, il faut relever que si les résultats sont globalement de très bon niveau en formation générale, le Québec affiche l'un des pires résultats en formation professionnelle , et ce, pour les deux sexes 5 ( * ) .

2. Des écoles modèles en Ontario
a) Un programme lancé en 2005 pour des familles en grande difficulté

Afin de ramener des jeunes en situation d'échec scolaire sur le chemin de la réussite, la province d'Ontario a développé des programmes particulièrement intéressants, présentés à votre délégation par le « Ontario institute for studies in education (OISE) ». Elle a ainsi développé un réseau d'une centaine d'écoles modèles, beaucoup de familles du Grand Toronto étant en situation sévère de pauvreté. Il n'est pas rare que des familles d'immigrants y partagent un même appartement et que les personnes concernées cumulent 4 ou 5 emplois à temps partiel.

Ce réseau a été créé suite à la prise de conscience, en 2005, de la très inégale assiduité scolaire des enfants issus de ces familles, de leurs fréquents problèmes de santé et de leurs médiocres résultats scolaires.

b) Des écoles au service des élèves et de leurs parents

Les responsables des programmes concernés ont exposé à votre délégation l'« importance d'éduquer d'abord les parents, ces derniers ne sachant pas toujours comment élever un enfant ». Il leur faut comprendre les moyens nécessaires pour que leurs enfants accèdent à l'enseignement. Beaucoup de services sont mis à leur disposition, afin de « rendre ces citoyens et leurs enfants productifs ».

A cette fin, ces écoles modèles sont organisées pour être au coeur de la communauté, afin de lui apporteur le plus de ressources possibles. Elles comportent des garderies à partir de 3 ans et proposent beaucoup de programmes pour les familles, concernant notamment la nourriture et les exercices physiques, la mise à disposition de livres pour l'instruction des parents (par exemple sur la nutrition), l'apprentissage de l'anglais pour parents et enfants, les premiers soins ou le traitement des problèmes d'ouïe et de vision. Par ailleurs, les parents peuvent être associés à la prise de certaines décisions, notamment au travers de comités assurant la prise en compte de l'avenir des enfants dans ces programmes.

La réussite de ces écoles modèles repose sur :

- un démarrage rapide du soutien scolaire lorsqu'une difficulté est identifiée ;

- la pleine association des familles et des parents ;

- la forte implication des professeurs et du directeur d'établissement ;

- des rencontres régulières entre enseignants et parents ;

- une approche globale de l'enfant (travail scolaire, activités extra-scolaires, santé, nutrition...) ;

- des efforts pour identifier un certain nombre de problèmes spécifiques :

. détection et traitement gratuit des problèmes de vue et d'ouïe des enfants. En effet, il a été constaté que 40 % des élèves scolarisés dans ces écoles en souffraient, en raison notamment semble-t-il, de déséquilibres alimentaires ;

. identification des problèmes liés à des grossesses, à la consommation de produits stupéfiants ou à des problèmes mentaux.

- une concentration de moyens ;

- le pragmatisme et un partage des bonnes pratiques.


* 5 Cf. « Les indicateurs de l'éducation » - éditions 2006.

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