CHAPITRE II - LE DOUBLE DÉFI
Deux problèmes dominent la scène du Moyen-Orient et constituent pour l'Occident de difficiles défis : le premier est d'assurer l'avenir du peuple palestinien, sans compromettre l'existence d'Israël, le second est de convaincre l'Iran d'arrêter son programme nucléaire sans recourir à la force des armes - ni bombe, ni bombardement - et éviter ainsi la nucléarisation du Moyen-Orient. Relever ces deux défis était, hier encore, hors d'atteinte. Aujourd'hui, l'entrée en scène d'un nouveau Président des Etats-Unis d'Amérique a changé la donne.
I. PAIX ET SÉCURITÉ POUR TOUS: CRÉER L'ETAT PALESTINIEN
Il n'est guère possible de se déplacer au Moyen-Orient sans que le conflit israélo-palestinien soit évoqué. La résolution de ce conflit est en effet d'une importance capitale pour tous les pays de la région. Elle l'est évidemment pour la Syrie, dont le plateau du Golan est toujours occupé. Elle l'est pour le Liban, qui compte sur son sol plus de 400 000 réfugiés palestiniens. Elle l'est également pour l'Egypte, dont la diplomatie déploie des efforts considérables pour aider à un règlement pacifique. Mais, plus généralement encore, le conflit fait partie du discours politique quotidien des Arabes, chefs d'Etat, cadres supérieurs ou boutiquiers.
Le conflit est au coeur des relations entre l'Orient et l'Occident et nous concerne donc très directement. La grande majorité des musulmans est convaincue que l'Occident ne respecte pas l'Islam. Elle en veut pour preuve « cette politique injuste » qui fait deux poids, deux mesures entre Israël et le peuple palestinien, qui accepte qu'Israël se soit doté de la bombe atomique mais rejette cette perspective lorsqu'il s'agit de l'Iran, qui condamne les tirs de roquette du Hamas mais pas le blocus de Gaza qui en est la cause.
Pourtant personne n'a jamais réussi à sortir la région de l'impasse : ni le Président des Etats-Unis, Bill Clinton, qui a pourtant obtenu que Yasser Arafat et Yitzhak Rabin se serrent la main lors des accords d'Oslo en 1993, ni les membres du « Quartet » (Organisation des Nations unies, Union européenne, Etats-Unis et Russie) qui ont pourtant adopté la « feuille de route » en 2003 afin d'aboutir, par étapes, à un règlement du conflit basé sur le principe de deux Etats.
A chaque fois, l'espoir de paix s'est fracassé sur les mêmes questions : statut de Jérusalem, sort des réfugiés palestiniens, développement des colonies de peuplement israéliennes et enchaînement fatal des assassinats et des attentats qui ont ensanglanté chaque page de l'histoire des quinze dernières années de cette région, depuis l'assassinat de Rabin jusqu'à la tragédie de Gaza en passant par la seconde Intifada.
Pourtant, nul ne doute que la paix soit nécessaire pour assainir les relations entre l'Occident et le monde arabe. Encore faut-il s'entendre sur les mots. S'agit-il de la « sécurité », comme le réclament les Israéliens, ou de la « justice », comme le veulent les Palestiniens ?
C'est du reste en ces termes que la Déclaration de Venise du 13 juin 1980 envisageait la question, affirmant que : « le moment est venu de favoriser la reconnaissance et la mise en oeuvre des deux principes universellement admis par la Communauté internationale : le droit à l'existence et à la sécurité de tous les Etats de la région, y compris Israël, et de la justice pour tous les peuples, ce qui implique la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien. »
Trente ans après, la situation n'a pas changé. Elle a même régressé. Non seulement la paix n'est pas signée, mais il n'y a même plus de partenaires pour la négocier. Le mouvement palestinien s'est scindé en deux entités hostiles incapables de mandater un interlocuteur unique. Le Gouvernement israélien actuel n'accepte que du bout des lèvres le principe d'un Etat palestinien, même s'il n'était réduit qu'à un protectorat israélien. Quel chemin prendre pour sortir de l'impasse ?
L'ampleur du défi : vingt ans de « processus de paix » Le processus de paix israélo-palestinien a débuté en 1991, au lendemain de la première guerre du Golfe, avec la conférence de Madrid, lorsqu'Israël a accepté de reconnaître l'OLP comme partenaire de négociation. Ce processus regroupe l'ensemble des accords diplomatiques conclus depuis lors afin de trouver une solution au conflit. Les accords d'Oslo, signés le 13 septembre 1993 à Washington (entre Yasser Arafat et Itzhak Rabin, en présence de Bill Clinton), prévoient la reconnaissance mutuelle de l'OLP et d'Israël et l'autonomie palestinienne temporaire de 5 ans. Le processus d'Oslo est complété en 1994. Il investit la nouvelle Autorité Nationale Palestinienne de pouvoirs limités. Les accords d'Oslo II, signés en 1995, divisent la Cisjordanie en trois zones selon le degré de contrôle accordé à l'Autorité palestinienne sur chacune. Le sommet de Camp David a réuni, du 11 au 25 juillet 2000 , Ehud Barak et Yasser Arafat, en présence de Bill Clinton. Les deux parties ne purent trouver de compromis en raison d'un triple désaccord, sur l'importance des concessions territoriales, le statut de Jérusalem et le droit au retour des réfugiés. Toutefois, des principes furent convenus pour les futures négociations : la recherche d'une solution juste et durable ; l'engagement de résoudre les problèmes existants le plus rapidement possible et de créer un environnement propice à des négociations, sans pression ni intimidation, ni menace de violence ; l'engagement de s'abstenir de prendre des mesures qui préfigureraient unilatéralement les termes des futurs accords ; la reconnaissance des Etats-Unis comme un partenaire essentiel à la conduite du processus de paix. Le plan de paix de Bill Clinton du 23 décembre 2000 - énonciation des « paramètres Clinton » pour une solution au problème (Shlomo Ben-Ami - Saeb Erekat - Madeleine Albright). Ces paramètres ont été discutés au sommet de Taba en janvier 2001 et les délégations ont confié postérieurement qu'elles n'avaient jamais été aussi proches d'un accord. L'initiative arabe de paix de juin 2002 : la Ligue arabe réunie à Beyrouth présente, sous l'autorité du prince Abdallah d'Arabie saoudite, un plan appelant au retour aux frontières de 1967, y compris en Syrie et au Liban, en échange d'une reconnaissance mutuelle, de la normalisation des relations diplomatiques et d'un accord de paix entre Israël et l'ensemble des pays arabes. Le Gouvernement israélien refuse un retrait total de Cisjordanie et de Jérusalem-Est et s'oppose fermement au retour en nombre de réfugiés palestiniens en Israël. La feuille de route du 30 avril 2003 : le Quartet constitué du nouveau Président américain George W. Bush, de l'Union européenne, de la Russie et de l'ONU élabore la « feuille de route » pour la paix, qui appelle à la création d'un État palestinien avant 2005, sous réserve de l'arrêt des actes terroristes et de l'organisation d'élections démocratiques dans les Territoires palestiniens. L'initiative de Genève du 1er décembre 2003 : les principaux artisans en sont l'ancien ministre israélien Yossi Beilin et l'ancien ministre palestinien Yasser Abd Rabbo. Cet accord prévoit le partage de la souveraineté sur Jérusalem, l'évacuation par Israël de 98 % de la Cisjordanie et de la totalité de la Bande de Gaza ainsi que le règlement de la question de la circulation entre Cisjordanie et Bande de Gaza. Le problème du droit au retour des réfugiés est réglé par une indemnisation des réfugiés. Arafat reçut favorablement ce document et Sharon le rejeta. Le sommet de Sharm el-Sheikh du 8 février 2005 (Ariel Sharon-Mahmoud Abbas, en présence de Hosni Moubarak et d'Abdallah II de Jordanie) est essentiellement un accord de cessez-le-feu, mettant un terme à la seconde Intifada et prévoyant un échange de prisonniers. Le plan de désengagement unilatéral israélien de Gaza de 2005 , adopté le 6 juin 2004 par le Gouvernement israélien, prévoit que l'armée israélienne assurera la surveillance de la frontière entre l'Égypte et Gaza, continuera de contrôler les frontières autour de la Bande de Gaza, les côtes, l'espace aérien, et gardera le droit de mener des opérations militaires à l'intérieur de ce territoire. En outre, Gaza restera dépendante d'Israël pour la fourniture d'eau, les moyens de communication, la fourniture d'électricité et le réseau d'évacuation des eaux usées. Les importations dans le Territoire ne seront pas taxées, les exportations le seront. Israël collectera une taxe sur les produits étrangers importés à Gaza. Le shekel continuera d'avoir cours. La déclaration d'Annapolis du 26 novembre 2007 officialise, pour la première fois, la « solution de deux Etats séparés » afin de résoudre le conflit israélo-palestinien. |
A. LA DIFFICILE RÉCONCILIATION INTERPALESTINIENNE
Le mouvement politique palestinien est désormais scindé en deux organisations politiques antagonistes, qui ont chacune leur base territoriale : la Cisjordanie pour le Fatah, Gaza pour le Hamas.
1. Les origines de la discorde : la transformation du Hamas en mouvement politique
Pour comprendre la situation actuelle, un bref rappel historique est indispensable.
a) Le mouvement palestinien
Le mouvement palestinien n'a pas toujours été divisé. Depuis la création de l'OLP, en 1964, jusqu'en 1987, et sous la férule de Yasser Arafat, il a su préserver suffisamment d'unité pour mener des négociations. Tel n'est plus le cas aujourd'hui.
1° Le Fatah
Le Fatah ou « Mouvement national palestinien de libération » a été fondé clandestinement en 1959 au Koweït par Yasser Arafat et d'autres responsables, convaincus que le moyen le plus efficace de défendre la souveraineté du peuple palestinien était d'organiser un mouvement national révolutionnaire indépendant des pays arabes. C'est un appel à la lutte armée dans le but de « libérer tout le territoire palestinien de l'entité sioniste ».
Bien que la quasi-totalité des représentants de ce parti soient musulmans, le Fatah se déclare laïc et politiquement neutre, contrairement au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) d'obédience marxiste. L'objectif final est l'instauration d'un Etat palestinien indépendant et démocratique dont tous les citoyens, quelle que soit leur confession, jouiront de droits égaux.
2° L'Organisation de Libération de la Palestine
A l'initiative de la Ligue arabe et à la suite de la réunion du premier Congrès national palestinien (CNP), est créée, à Jérusalem en 1964, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) conduite par Ahmed Choukeiry. Contrairement au Fatah, l'objectif de l'OLP n'est pas la création d'un Etat palestinien, mais la libération de la Palestine dans le cadre plus vaste de l'avènement d'une République arabe. La nouvelle organisation est une fédération de différentes associations. A sa tête un « Conseil exécutif » prend les décisions, tandis que le Conseil national tient lieu d'assemblée représentative.
Après la défaite militaire face à Israël en 1967, l'OLP, trop liée aux régimes arabes, entre en crise et son président démissionne. En 1968, le Fatah et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), fondé en 1967 par Georges Habache et Ahmed Jibril, rejoignent l'OLP et obtiennent la moitié des sièges au CNP. Yasser Arafat fait modifier la charte de création de l'OLP dans le sens des objectifs du Fatah. Sous sa conduite, l'organisation s'engage dans la lutte armée et revendique de nombreux attentats terroristes en Israël et dans le reste du monde.
Lors du sommet de Rabat en 1974, l'OLP obtient la reconnaissance diplomatique de tous les Etats arabes, en tant que représentant unique du peuple palestinien puis, la même année, le statut d'« observateur » aux Nations unies. Yasser Arafat y prononce un discours à la tribune, tenant une arme dans une main et un rameau d'olivier dans l'autre. En 1976, l'OLP devient membre, au rang d'Etat, de la Ligue arabe. L'Espagne donne, la première, un statut diplomatique complet à une représentation de l'OLP. Elle sera suivie par le Portugal, l'Autriche, la France, l'Italie et la Grèce. Israël continue, pour sa part, à considérer l'OLP comme une organisation terroriste. Son armée la déloge de Beyrouth en 1982. Les partisans du Fatah migrent vers la Syrie et d'autres pays arabes. Arafat, entouré de ses plus proches fidèles, se réfugie à Tunis.
Peu à peu, l'OLP se désagrège. Sa disparition est imminente lorsqu'une révolte populaire spontanée éclate dans les territoires occupés par Israël : c'est la première Intifada. Elle débute le 8 décembre 1987 et durera jusqu'en 1992. Arafat récupère alors et réorganise l'OLP qui retrouve sa légitimité de représentant unique du peuple palestinien. En 1988, il proclame l'établissement d'un État palestinien ayant Jérusalem pour capitale. Il fait également adopter par le Conseil national palestinien une motion acceptant la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies de 1967 qui prévoit la « reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région, de leur droit de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues ».
Amendant l'article de sa charte proclamant la destruction d'Israël et renonçant à la lutte armée, Yasser Arafat écrit une lettre le 9 septembre 1993 au Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, dans laquelle il reconnaît, au nom de l'OLP, le droit d'Israël à vivre en paix. A son tour, Yitzhak Rabin reconnaît l'OLP. Tous deux signent, le 13 septembre 1993, sous les auspices du Président américain Bill Clinton, à Washington, les accords dits d'Oslo de reconnaissance mutuelle ainsi qu'une déclaration ouvrant la voie à une administration palestinienne dans les territoires occupés.
Lettres de reconnaissance mutuelle échangées entre M. Arafat et Rabin Lettre de Yasser Arafat, président de l'Organisation de libération de la Palestine, reconnaissant l'Etat d'Israël (Tunis, 9 septembre 1993). « Monsieur le Premier ministre, « La signature de la Déclaration de principes marque une nouvelle ère dans l'histoire du Proche-Orient. Dans cette ferme conviction, je voudrais confirmer les engagements suivants de l'OLP : « L'OLP reconnaît le droit de l'Etat d'Israël à vivre en paix et dans la sécurité. « L'OLP accepte les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies. « L'OLP s'engage dans le processus de paix du Proche-Orient et dans une résolution pacifique du conflit entre les deux parties et déclare que toutes les questions en suspens liées au statut permanent seront résolues par la négociation. « L'OLP considère que la signature de la Déclaration de principes constitue un événement historique inaugurant une époque nouvelle de coexistence pacifique, sans violence et sans autre acte qui pourrait mettre en danger la paix et la stabilité. « Ainsi, l'OLP renonce à recourir au terrorisme et à tout autre acte de violence et assumera la responsabilité sur l'ensemble des éléments et personnels de l'OLP, afin d'assurer le respect (de cet engagement), d'en prévenir les violations et de prendre des mesures disciplinaires contre les contrevenants. « Dans la perspective d'une ère nouvelle et de la signature de la Déclaration de principes, dans le cadre de l'acceptation palestinienne des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, l'OLP affirme que les articles et les points de la Charte palestinienne qui nient le droit d'Israël à exister, ainsi que les points de la Charte qui sont en contradiction avec les engagements de cette lettre sont désormais inopérants et non valides. « En conséquence, l'OLP va soumettre à l'approbation formelle du Conseil national palestinien (CNP-Parlement en exil) les modifications nécessaires dans la Charte palestinienne. « Sincèrement, « Yasser Arafat, Président de l'OLP » Lettre de Yitzhak Rabin, Premier ministre d'Israël, reconnaissant l'OLP comme représentant du peuple palestinien (Jérusalem, 10 septembre 1993). « Monsieur le Président, « En réponse à votre lettre du 9 septembre 1993, je souhaite vous confirmer qu'à la lumière des engagements de l'OLP qui y figurent, le Gouvernement d'Israël a décidé de reconnaître l'OLP comme le représentant du peuple palestinien et de commencer des négociations avec l'OLP dans le cadre du processus de paix au Proche-Orient. « Yitzhak Rabin, Premier ministre » |
En 1996, au terme de la mise en place de l'Autorité palestinienne prévue par les accords d'Oslo, les éléments du Fatah se fondent dans cette nouvelle administration et Yasser Arafat, chef du Fatah et président de l'OLP, est formellement élu à la tête de l'Autorité. La plupart des fonctionnaires de l'Autorité sont d'anciens membres du Fatah et les forces de sécurité palestiniennes sont formées des anciennes brigades de combattants du Fatah.
3° Le Hamas et les Frères Musulmans
Le mouvement des Frères Musulmans, fondé en Egypte dans les années 1920, s'est implanté dans la Bande de Gaza immédiatement après la guerre de 1967 et a profité de la vague islamiste qui, au lendemain de la défaite, s'est alimentée des échecs successifs du nationalisme arabe face à Israël 14 ( * ) .
Au départ, le mouvement est sociétal. Il ne vise pas à conquérir le pouvoir, mais à transformer la société. Dans les territoires occupés, les Frères bâtissent un dense réseau d'institutions sociales autour des mosquées : jardins d'enfants, bibliothèques, cliniques, clubs sportifs, etc. Créé en 1973, le Centre islamique de Gaza, dirigé par le Cheikh Ahmed Yassine, devient un centre important de la vie sociale. L'organisation reçoit un appui important de l'étranger, notamment de l'Arabie saoudite, qui lui fournit des moyens considérables.
La popularité des Frères Musulmans palestiniens ne tarde pas à s'effriter du fait de leur option quiétiste. Ils concentrent leur énergie sur le développement de la piété individuelle et la mise en conformité de la société aux préceptes religieux, d'où leur inertie dans le combat nationaliste et leur relative impopularité. De ce fait, les services de renseignement israéliens -le Mossad- font preuve de mansuétude à leur égard et les considèrent comme un utile contrepoids à l'OLP 15 ( * ) . A tel point qu'en 1980 une scission frappe le mouvement : le Jihad islamique reproche aux Frères Musulmans leur passivité et se lance dans l'action violente.
La décision de créer le mouvement Hamas est lié à la première Intifada, la « révolte des pierres », en décembre 1987. A ce moment, Cheikh Yassine campe sur sa ligne traditionnelle car il est convaincu qu'une confrontation avec Israël serait trop coûteuse pour son mouvement. Ce n'est qu'après le début du soulèvement et sous la pression des générations montantes qu'il change sa vision et fait circuler un tract appelant à rejoindre l'Intifada. C'est l'acte de naissance du Hamas, acronyme de harakat al-muqâwama al-'islâmiya (« mouvement de résistance islamique »). L'ensemble des Frères Musulmans palestiniens rejoignent le Hamas, donnant à cette organisation un développement considérable, en particulier dans la Bande de Gaza où ses membres s'attaquent aux soldats israéliens isolés et incendient des propriétés appartenant à des Israéliens.
Le Hamas adopte sa Charte, le 18 août 1988 16 ( * ) , dans laquelle il reconnaît sa filiation avec l'organisation des Frères Musulmans égyptiens et considère que la terre de Palestine est « une terre islamique pour toutes les générations de musulmans jusqu'au jour de la résurrection ». Malgré les rivalités et parfois les affrontements, le Hamas déclare à propos de l'OLP : « Notre patrie est une, notre malheur est un, notre destin est un et notre ennemi est commun. »
* 14 Voir sur ce point Amin Maalouf in : « Le dérèglement du Monde » - Ed. Grasset, février 2009 et en particulier le chapitre intitulé : « les légitimités égarées ».
* 15 Voir, notamment, sur cette question Charles Enderlin : « Quand Israël favorisait le Hamas » : Le Monde du 4 février 2009.
* 16 Voir annexe 2