(2) Faire des DOM des modèles environnementaux
(a) Les initiatives en cours
(i) L'ambition du « Grenelle de l'environnement »
Le Grenelle de l'environnement a fixé des objectifs très ambitieux dans les DOM afin d'en faire de véritables modèles environnementaux . L'article 49 du projet de loi de programmation relatif à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement évoque notamment :
- en matière d'énergie : l'autonomie énergétique par le biais de la maîtrise des consommations et le recours aux énergies renouvelables à hauteur de 50 % au moins de ces consommations à l'horizon 2030 ;
- en matière de ressources naturelles et de biodiversité : la mise en oeuvre des outils permettant d'endiguer le recul de la biodiversité et de promouvoir sa préservation et sa valorisation ;
- pour les déchets, la résorption des décharges illégales existantes et, à l'horizon 2020, la maîtrise de la production de déchets et la mise en place des installations nécessaires pour optimiser les déchets produits par le recyclage et la valorisation énergétique ;
- en matière d'eau et de pollutions : un bon état écologique de l'eau , la sécurité de l'approvisionnement en eau potable à l'horizon 2015,...
À ces différents objectifs correspondent d'ailleurs des initiatives nationales . Ainsi en matière de pollutions, le Premier ministre a annoncé en janvier 2008 la mise en place d'un plan d'action chlordécone 2008-2010 aux Antilles. Visant à répondre à la contamination des sols et des eaux dans les départements antillais, ce plan vise à renforcer la surveillance de la santé de la population et la connaissance des problèmes cliniques et environnementaux liés au chlordécone, à continuer à réduire l'exposition de la population à ce produit ou encore à améliorer la surveillance des sols.
(ii) Des initiatives locales : l'exemple du projet GERRI
La mission a pu constater que La Réunion était à la pointe des initiatives en matière de développement durable , avec le lancement du programme « Grenelle de l'Environnement à La Réunion - Réussir l'innovation » (GERRI), qui vise à faire de l'île un territoire sans énergies fossiles d'ici 2030 , objectif bien plus ambitieux que celui porté par le Grenelle de l'environnement.
Ce programme, lancé par l'État, se situe dans la droite ligne des projets lancés dans les dernières années par les collectivités territoriales.
Dès 1999, le président du conseil régional avait fixé l'objectif d'autonomie énergétique de l'île à l'horizon 2025. La Région a mis en place un Plan régional des énergies renouvelables et d'utilisation rationnelle de l'énergie (PRERURE). Il résulte déjà de ce plan que 32 % de la population utilise des chauffe-eau solaires.
Le projet GERRI est conçu autour de cinq axes :
- les transports (individuels ou collectifs) : il s'agit de faire de La Réunion le premier territoire du monde où l'ensemble des déplacements motorisés s'effectue au moyen de modes de transports propres, sans recourir aux énergies fossiles ;
- la production d'énergie : La Réunion doit parvenir à atteindre l'autonomie énergétique, sans recourir au nucléaire ni être connectée à des gros réseaux continentaux, notamment par le développement de l'électricité photovoltaïque et la mise en chantier d'expérimentations ;
- le stockage de l'énergie : l'île doit constituer un espace d'expérimentation pour toutes les problématiques du stockage de l'énergie ;
- l'urbanisme : il s'agit d'initier et d'encourager l'émergence d'un mouvement urbanistique à haute qualité environnementale (HQE) et haute performance énergétique (HPE) ;
- le tourisme : La Réunion veut se forger une image d'île exemplaire afin d'être touristiquement attractive.