(2) Des initiatives locales doivent permettre de soutenir le développement de l'agriculture et de la pêche
Du fait de la place centrale de l'agriculture et de la pêche dans les DOM et face à la fragilité de ce secteur, il revient aux acteurs locaux de prendre un certain nombre d'initiatives afin d'en soutenir le développement.
(a) L'amélioration des infrastructures dans le secteur de la pêche
Le manque d'infrastructures notamment dans le domaine de la pêche, est aujourd'hui criant dans les DOM et freine le développement de ce secteur économique.
Le plan de développement des pêches des DOM, lancé en janvier 2007 par le ministre de l'agriculture et de la pêche sur trois ans, prend en compte cette situation. En Guadeloupe, outre 34 % des crédits mobilisés afin de venir en aide aux entreprises de pêche et afin de moderniser la flottille, 24 % sont destinés à améliorer les infrastructures des ports de pêche.
Plusieurs témoignages recueillis par la mission dans ses déplacements illustrent la gravité de la situation. Sur l'île de Marie-Galante, le développement de la pêche est freiné par l'absence d'infrastructures appropriées, notamment d'une chambre froide sur le port qui permettrait le stockage du poisson.
Le manque d'infrastructures est également flagrant en Guyane. La DRAM reconnaît elle-même la déficience des infrastructures portuaires actuelles : le port du Larivot, devenu port d'intérêt national, connaît régulièrement des problèmes d'envasement et présente des risques en matière de sécurité ; les ports de pêche artisanale sont quasiment inexistants (La Crique à Cayenne, Saint-Laurent-du-Maroni), très sommaires (Iracoubo) ou même squattés (marina de plaisance du port de Degrad des Cannes) ; enfin, la réhabilitation des points de débarquement est une nécessité urgente à Cayenne, Kourou ou Iracoubo.
Face à cette situation qui constitue un obstacle au développement de la pêche dans les DOM, il revient aux acteurs locaux, collectivités territoriales et chambres consulaires, de prendre des initiatives, en lien avec les acteurs économiques.
Un certain nombre de projets ont d'ailleurs été lancés, à l'image du projet de la Chambre de commerce et d'industrie de la Guyane (CCIG) pour le port du Larivot : ce projet vise à réaliser d'ici décembre 2010 un appontement destiné à la pêche artisanale.
Proposition n° 29 : Inciter les acteurs locaux à développer les infrastructures en matière de pêche |
(b) La mise en place d'interprofessions et l'organisation des filières
Les filières agricoles et piscicoles sont aujourd'hui largement sous-organisées dans les DOM , comme l'ont souligné l'ensemble des acteurs locaux rencontrés par la mission d'information lors de ses déplacements.
La structuration doit passer par la constitution d'interprofessions c'est-à-dire d'une chaîne intégrée de la production à la commercialisation, avec, par exemple, la constitution de structures d'achat groupé ou la constitution de caisses de solidarité entre producteurs.
La filière animale à La Réunion fournit l'exemple d'une structuration réussie . La filière a pris la forme d'une union des coopératives, l'URCOOPA (Union réunionnaise des coopératives d'approvisionnement) et d'une interprofession rassemblant les producteurs, les transformateurs, les importateurs et les distributeurs. Une caisse de solidarité entre les producteurs a également été instituée.
L'organisation de la filière animale à La Réunion constitue un exemple pour d'autres filières dans ce département mais aussi dans les autres DOM.
Différentes initiatives ont ainsi été lancées dans les autres DOM telles que :
- l'organisation de la filière « viande bovine » martiniquaise, en lien avec la grande distribution et avec l'objectif de développer la production qui ne représente que 1 200 tonnes par an pour des besoins estimés à près de 5 000 tonnes ;
- dans le domaine de la pêche, l'organisation de la filière en Guyane ou la constitution d'une interprofession à La Réunion, qui est une priorité pour la DRAM de La Réunion. Cependant cette dernière indique avoir échoué « dans ses efforts de rationalisation des pratiques des opérateurs réunionnais du fait de leur individualisme » .
Il revient aux acteurs locaux, et notamment aux acteurs économiques des secteurs de l'agriculture et de la pêche, d'oeuvrer à une meilleure structuration de leurs filières.
Proposition n° 30 : Encourager la structuration des filières et l'organisation des interprofessions. |