3. Airbus était accaparé par le programme A380
Incontestablement, les capacités d'Airbus étaient fortement sollicitées par le programme A380.
Selon certains interlocuteurs des rapporteurs, l' « effet d'éviction » joué, en matière d'expertise technique, par le programme A380 sur le programme A400M, pourrait expliquer une partie des difficultés rencontrées par ce dernier. L'existence d'un tel effet d'éviction n'a pas été démontrée. Il n'en reste pas moins que l'A380 constituait la priorité des priorités et accaparait toute l'attention des dirigeants.
4. L'insuffisance de la provision pour risque
Sur le plan financier, l'affirmation d'EADS selon lequel une révision en sa faveur des modalités d'indexation du prix de l'appareil lui serait nécessaire pour ne pas perdre de l'argent sur le programme semble traduire une insuffisance de la provision pour risque.
EADS s'est engagé à réaliser un type d'avion qu'il n'avait jamais fait, sans se doter de la meilleure organisation pour le faire et tout en faisant autre chose.
Il a de surcroît formalisé cet engagement dans un type de contrat inadapté pour la fabrication d'une arme complexe et dans un calendrier beaucoup trop ambitieux.