3. La Chine continentale
a) Les chiffres clés
La montée de la Chine continentale dans le secteur des semiconducteurs est fulgurante.
Alors qu'en 2000, la part de la Chine dans la production globale s'élevait à 2 % seulement, elle représente 7 % en 2007. Actuellement, la Chine compte une centaine d'unités de production soit en fonctionnement soit en prévision.
Depuis 2006, trois fondeurs chinois (SMIC, Hua Hong NEC et HEJIAN) font partie des 10 premiers fondeurs mondiaux.
De même, dans le domaine de l'encapsulage et du test, la part de la Chine est passée de 5% en 1999 à 23 % en 2007.
b) La stratégie de la Chine
Le gouvernement chinois a essayé dès les années 60 de développer sa propre industrie des semiconducteurs à partir d'entreprises d'Etat. Toutefois, faute des technologies suffisantes, le gouvernement a infléchi sa politique en privilégiant l'importation d'équipements et de technologies liés aux semiconducteurs et en autorisant les sociétés intégrées étrangères à réaliser des joint ventures avec des entreprises nationales, voire à implanter leurs propres unités de production.
Jusqu'à la fin des années 90, les implantations ont essentiellement concerné les opérations d'assemblage et de tests portant sur des générations anciennes de composants.
En 2000, la société chinoise SMIC fut fondée pour développer une activité de fonderie en Chine. Fortement subventionnée par le gouvernement chinois, SMIC détient désormais 7,6 % des parts de marché dans la fonderie.
Par ailleurs, depuis 2005, la Chine s'est progressivement dotée d'entreprises couvrant toute la chaîne de valeur (équipement, matériaux, fonderies, assemblage et test, conception et sociétés intégrées).
Faute de savoir-faire suffisant, de manque d'expérience et de capital, mais aussi en raison des restrictions imposées par les Etats-Unis à l'exportation de technologies sensibles dans le secteur des semiconducteurs, la Chine continentale reste positionnée dans le bas de gamme/moyenne gamme, que ce soit en matière de sous-traitance, de design, d'assemblage et de test.
Ainsi, en matière de design, 97 % de la production chinoise porte sur des procédés dont la résolution est supérieure à 180 nm.
Néanmoins, il est évident que les entreprises chinoises chercheront à monter dans la chaîne de valeur afin d'augmenter leurs marges. A cet égard, elles bénéficieront du savoir faire des industries taiwanaises qui, conscientes de la montée inexorable de la Chine continentale dans le secteur des semiconducteurs, investissent massivement en Chine pour augmenter leur compétitivité. Ainsi, la fonderie chinoise CSMC a été créée par un ancien dirigeant de TSMC.
Jusqu'à présent, les Taiwanais exportaient la technologie la plus ancienne vers la Chine afin de conserver un avantage compétitif. Selon un responsable du bureau du développement industriel, il semblerait que désormais, compte tenu de la taille du marché chinois, ils souhaitent investir dans des technologies plus modernes.