2. Des premiers résultats encourageants
Près d'un an après le lancement des mesures correctrices, un premier bilan fait apparaître une très nette amélioration des déséquilibres interne et externe.
Le déficit budgétaire devrait évoluer autour de 6,4 % en 2007 , ce qui constitue le meilleur résultat depuis six ans. Cette évolution favorable est liée à une augmentation des recettes supérieure de 400 M€ (0,4 % du PIB) aux recettes planifiées, aussi bien qu'à une diminution des dépenses liée à la fois à une forte baisse des investissements et à une réduction des dépenses de fonctionnement. A cela devrait s'ajouter en 2007 une baisse sensible du service de la dette (320 M€, soit 0,3 % du PIB). Dans le même temps, le déficit du commerce extérieur, qui alourdit depuis plusieurs années le déficit de la balance courante, diminue progressivement. Ainsi, pour la première fois depuis 1997, la Hongrie a enregistré en mars dernier un léger excédent commercial et le déficit 2007 ne devrait pas dépasser 1 milliard d'euros (1,03 % du PIB, meilleur résultat depuis 17 ans), contre 2 milliards d'euros l'an passé (2,2 % du PIB). Au total, le déficit des paiements courants devrait, cette année, être d'environ un point inférieur à celui de 2006 (4,7 % du PIB au lieu de 5,8 %) et revenir ainsi à son niveau d'il y a dix ans.
3. Mais une croissance ralentie
Ces améliorations ne sont toutefois pas sans conséquences négatives sur l'activité globale de l'économie hongroise . Ainsi, la hausse des prix administrés, l'augmentation du taux intermédiaire de TVA de 15 à 20 %, les hausses de salaires successives ont relancé l'inflation qui a atteint 9 % en mars dernier et devrait évoluer autour de 7,6 % pour l'ensemble de l'année (3,9 % en 2006). Cette situation a contraint la Banque centrale à relever son taux directeur jusqu'à 8 % (situation mi-juin 8 ( * ) ) pour contrôler la hausse des prix avec l'objectif de ramener progressivement celle-ci à 3 % en 2009.
D'un autre côté, la hausse des prélèvements obligatoires sur les ménages, aussi bien que sur les entreprises, ont entraîné un ralentissement de la consommation et des investissements. Au total, le taux de croissance du PIB qui était de 3,9 % l'an passé ne devrait pas dépasser 3 % en 2007 (taux le plus bas depuis 10 ans).
Dans ce contexte, la Hongrie est, pour la première fois depuis le début des années 90, confrontée à un « arbitrage » entre inflation et croissance , la lutte contre la hausse des prix contraignant en effet la Banque centrale à maintenir un taux directeur élevé qui parallèlement pénalise les investissements ainsi que les exportations, notamment agroalimentaires 9 ( * ) . Pourtant, le ralentissement de la consommation et des investissements font des exportations un relais de croissance essentiel.
Si les ajustements en cours donnent des résultats globalement positifs, ils doivent être confortés par des mesures structurelles . Ce point a été souligné par les parlementaires hongrois rencontrés par la délégation dans le magnifique bâtiment néo-gothique, situé en bordure du Danube, qui abrite le Parlement à Budapest. M. György Podolák, vice-président de la commission des affaires économiques, député socialiste (MSZP) de la majorité gouvernementale, en est lui-même convenu devant la délégation sénatoriale avec laquelle il s'est entretenu. M. János Latorcai, vice-président de la même commission, mais membre de l'opposition 10 ( * ) , a pour sa part insisté devant votre délégation sur les faiblesses de la Hongrie, non seulement en matière de finances publiques, mais aussi de structure démographique vieillissante et de faible taux d'emploi 11 ( * ) .
* 8 Le taux directeur a été ramené à 7,75 % fin juin 2007.
* 9 Le taux directeur élevé a en effet contribué à renforcer le forint qui évolue depuis le début de l'année entre 245 et 255 HUF/euros contre plus de 280 HUF/euros au dernier trimestre de l'année passée.
* 10 Parti chrétien-démocrate (KDNP).
* 11 Le taux de chômage moyen en Hongrie atteint en effet 8 %, mais il est seulement de 3 % à Budapest, ce qui explique les difficultés de recrutement auxquelles sont confrontées les entreprises françaises implantées à Budapest, difficultés évoquées devant la délégation sénatoriale par les conseillers du commerce extérieur français.