II. DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS À NE PAS MANQUER POUR NOURRIR UN PARTENARIAT STRATÉGIQUE

A. DES FONDS EUROPÉENS POUR DES SECTEURS PROMETTEURS : TRANSPORTS, ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE

1. Une manne européenne riche d'opportunités pour les entreprises françaises

Certes, l'essentiel des privatisations est désormais achevé. Restent encore à venir quelques opérations totales ou partielles : groupe de transport Volan, poste hongroise Magyar Posta, loterie nationale, société nationale d'électricité MVM...

Mais les plus grandes opportunités viendront des importants financements européens dont la Hongrie bénéficiera, pour la période 2007-2013, pour lui permettre de combler son retard par rapport aux autres pays de l'Union, de développer ses infrastructures et d'améliorer son attractivité. Alors qu'elle avait bénéficié de 1,5 milliards d'euros pour la période de pré-adhésion et de 2,8 milliards d'euros pour la période 2004-2006, elle devrait en effet bénéficier de 22,4 milliards d'euros pour 2007-2013 (soit 3,5 milliards d'euros par an).

En cofinancement, la Hongrie ajoutera 15 % de ces montants, ce qui dégagera une enveloppe totale de 26,2 milliards d'euros , consacrée aux priorités de développement de la Hongrie : transport (construction de 2.000 km d'autoroutes, rénovation de 1.500 km de vois ferrées), énergie, environnement, ressources humaines. En effet, selon les propos de M. Istvan Kovacs, vice-président de l'agence nationale de développement, rapportés par M. Pierre Lequiller, député, dans un récent rapport d'information 27 ( * ) , « la Hongrie souhaite consacrer environ 50 % des fonds structurels alloués pour 2007-2013 aux objectifs de Lisbonne. »

Après une pause dans l'attribution de grands contrats, la Hongrie devrait donc, courant 2008, redevenir un marché dynamique.

Ainsi, devraient être construits et financés :

- une deuxième unité de traitement des eaux usées qui sera construite dans le sud de Budapest (250 M€, appel d'offres probable courant 2008) ;

- 1.500 km de voies ferrées (rénovation) ;

- 2.000 km d'autoroutes (par tranches à partir de la fin 2007) ;

- la ligne 5 du métro de Budapest dont le tracé est par ailleurs déjà réalisé ; les études de faisabilité sont en cours d'examen. Les premiers appels d'offres seront lancés probablement à partir de 2008 ;

- deux tranches supplémentaires de 600 ou 1.300 KW (les deux options sont en cours d'examen) dans la centrale nucléaire de Paks (puissance actuelle 1800 MW) pour une mise en service à l'horizon 2020 ;

- trois tramways à Debrecen, Miskolc (nord-est du pays) et Szeged (sud-est). Alstom est particulièrement actif sur ces dossiers et affrontera la concurrence de Bombardier (Canada) et Siemens (Allemagne).

Les projets envisagés dans les secteurs des transports et de l'environnement ouvrent de nouvelles opportunités aux entreprises françaises . Celles-ci devraient être compétitives dans ces secteurs dans la mesure où elles sont désormais largement installées en Hongrie grâce aux contrats remportés dans ces mêmes domaines entre fin 2005 et 2006. Elles manifestent en outre très activement leur intérêt pour les nouvelles opérations de privatisations qui sont en cours ou envisagées par l'Etat.

Il reste que, pour pérenniser la position des entreprises françaises sur les grands contrats hongrois, la France doit rester mobilisée. Comme cela fut souligné lors de la réunion tenue à la mission économique de Budapest, il serait utile, dans ce but, que de grands patrons français, voire la présidente du MEDEF, viennent en Hongrie rencontrer leurs homologues, par exemple dans le sillage d'un déplacement, attendu en Hongrie, de Mme le Ministre de l'économie, des finances et de l'emploi. Les avantages acquis risquent en effet d'être volatiles, tant est sensible le lobbying intensif de l'Allemagne, dont la réunification le 3 octobre est d'ailleurs fêtée chaque année en Hongrie et sponsorisée par un land, des Etats-Unis, qui utilisent le thème de la lutte contre la corruption (« transparency ») pour revenir sur le marché hongrois, de l'Italie...

* 27 Rapport d'information Assemblée nationale n°248 « Un nouveau traité pour une relance de l'Union européenne », de M. Pierre Lequiller et plusieurs de ses collègues au nom de la Délégation pour l'Union européenne, paru en octobre 2007.

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