b) Le lancement d'un appel à projets pour mobiliser l'université
En parallèle de la mise en oeuvre de la charte susvisée, le Gouvernement a souhaité mobiliser plus spécifiquement les universités à la promotion de l'égalité des chances. En effet, celles-ci sont jusqu'alors restées en retrait par rapport aux initiatives lancées par les grandes écoles.
Ainsi, le 12 septembre 2005, MM. Azouz Begag, ministre délégué à la promotion et à l'égalité des chances, et François Goulard, ministre délégué à l'enseignement supérieur et à la recherche, ont décidé de faire appel à la créativité et au sens de l'initiative des acteurs de terrain. L'objectif, souligné par M. Azouz Begag, est de « redonner à l'université son rôle de creuset de la diversité et de l'égalité des chances à travers des projets qui visent à relever le défi de l'échec et du repli sur soi ».
Il s'agit d'inciter les universités à mettre en oeuvre des dispositifs innovants visant à mieux intégrer les lycéens, notamment ceux issus des quartiers difficiles, et à leur définir des parcours de réussite, pour, comme l'a souhaité M. François Goulard lors du lancement de l'opération, redonner « de l'espérance et des perspectives aux jeunes ».
Le 14 juin 2006, un jury, présidé par M. Louis Schweitzer, président de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) 43 ( * ) , a sélectionné 54 projets , qui se sont mis en place à partir de la rentrée 2006, dont une dizaine concernent des grandes écoles qui se sont portées candidates à l'appel lancé par les ministres.
Pour l'année universitaire 2006-2007, une aide globale de 3,7 millions d'euros a été inscrite au budget de l'Etat en faveur des établissements dont les projets ont été sélectionnés, sur un coût total des opérations estimé à 5,6 millions d'euros.
c) L'opération « 100 000 pour 100 000 » : étendre la démarche de tutorat aux élèves de l'éducation prioritaire
La mobilisation de « 100 000 étudiants pour 100 000 élèves » s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de la charte pour l'égalité des chances dans l'accès à l'enseignement supérieur, dont elle partage les objectifs, et de la relance de l'éducation prioritaire.
Ce plan d'action a été présenté en octobre dernier par M. Gilles de Robien, alors ministre en charge de l'éducation nationale.
30 000 étudiants ont été mobilisés dès la rentrée 2006.
Le principe est celui du tutorat d'élèves issus de l'éducation prioritaire , assuré par des étudiants de troisième année de licence ou de première année de grande école, volontaires et prêts à s'engager pour une action tout au long de l'année scolaire .
Le dispositif doit être « gagnant-gagnant », tant pour les élèves accompagnés - qui sont à la fois des collégiens et des lycéens - que pour les étudiants tuteurs.
La mise en oeuvre de l'opération s'est fondée sur un appel à projet lancé dans chaque académie par les recteurs, en direction des universités, des grandes écoles et des associations étudiantes, et sur la base des besoins identifiés par les établissements scolaires retenus.
Les actions s'inscrivent dans le cadre de conventions territoriales établies pour trois ans, entre les établissements partenaires et éventuellement des collectivités territoriales. Elles concernent les modalités de travail entre les partenaires et leurs obligations réciproques, les modalités financières (prise en charge des frais de déplacement des tuteurs ou des élèves, sorties culturelles...) et la formation des tuteurs. En outre, un correspondant « égalité des chances » est identifié au niveau de chaque établissement scolaire, pour servir d'interface et assurer la répartition des moyens.
Une enveloppe de 2,5 millions d'euros a été dédiée aux académies pour cette opération.
Une évaluation annuelle des actions et résultats doit être assurée au niveau académique, sur la base d'indicateurs à la fois quantitatifs (volume horaire consacré au tutorat, nombre de tuteurs et de « tutorés »...) et qualitatifs (orientation des élèves, résultats aux examens et concours, amélioration de la vie scolaire...).
* 43 Outre son président, ce jury était composé de : Mme Marie-Thérèse Geoffroy, directrice de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme, Mme Claire Lovisi, recteur de l'académie d'Orléans-Tours, M. Claude Boichot, inspecteur général de l'éducation nationale, M. Hakim El Karoui, président du Club XXI e siècle, M. Sylvain Lecoq, président du Cercle Vinci, M. Jean-Marc Monteil, directeur général de l'enseignement supérieur.