Le résumé
Alors que la question de la « reproduction des élites » est présente dans le débat public, la commission des Affaires culturelles a souhaité s'interroger sur les résultats ambigus de l'incontestable démocratisation de l'accès à l'enseignement supérieur.
A la suite du dépôt d'une proposition de loi de M. Yannick Bodin, elle a créé en son sein une mission d'information, qui a ciblé son champ d'investigation sur la diversité sociale et l'égalité des chances dans l'accès aux classes préparatoires et aux grandes écoles.
En effet, si cette filière, qui repose sur une sélection explicite après le baccalauréatet sur le concours, n'a pas le monopole de la formation des élites de notre pays, du moins y contribue-t-elle en grande partie. Or, le constat est aujourd'hui partagé : à leur origine « fer de lance » du recrutement méritocratique des cadres de la Nation, les grandes écoles et les classes préparatoires - qui sont la « voie royale » pour y accéder - souffriraient d'une certaine forme de « consanguinité ». Les statistiques confirment la persistance d'inégalités sociales et territoriales dans l'accès à ces filières, ce qui nous interroge, bien en amont, sur la capacité de notre système éducatif à faire fonctionner l' « ascenseur social » afin de promouvoir les meilleurs élèves parmi les jeunes les moins favorisés.
Au-delà, ce diagnostic interpelle notre société. Alors qu'il a suscité, ces dernières années, un « fleurissement » d'initiatives en faveur de l'égalité des chances, notamment de la part des grandes écoles elles-mêmes, soucieuses d'élargir leur vivierde recrutement, il doit également conduire nos pouvoirs publics à se saisir de cette «urgence démocratique » par la mise en œuvre de mesures appropriées. En ce sens,le présent rapport dresse un état des lieux de la situation et formule des recommandations pragmatiques, destinées à mieux valoriser le potentiel de chacun de nos jeunes, en mettant fin à ce qui s'apparente, par certains aspects, à une forme de « délit d'initié ».