d) D'autres initiatives originales
Les initiatives se sont multipliées depuis quelques années. Votre mission ne pouvant les évoquer toutes, elle en citera quelques unes.
C'est ainsi, par exemple, qu'à la rentrée 2007, l'école HEC a participé, en partenariat avec l'éducation nationale, à l'ouverture - au lycée Michelet de Vanves - d'une classe préparatoire économique et commerciale « voie technologique », à destination d'un public recruté parmi les meilleurs bacheliers STG (sciences et techniques de gestion), issus de milieux défavorisés, de zones urbaines sensibles ou de territoires en relégation économique. Une trentaine d'élèves sont concernés.
L'enseignement dans le cadre de cette CPGE sera complété par un séminaire intensif avant la rentrée, sur le campus d'HEC, assorti de modules de renforcement en langues étrangères, en culture générale et en histoire, tout au long de la scolarité.
En outre, un tutorat complètera le dispositif de soutien. En partenariat avec l'association étudiante « Fleur de bitume », l'initiative d'HEC vise à accompagner des lycéens issus de ZEP, de la seconde au premier cycle de l'enseignement supérieur, grâce au soutien d'étudiants d'HEC de première et de deuxième années. Les principaux objectifs de ce tutorat sont l'ouverture culturelle, la curiosité et la motivation, par le biais d'un programme mettant l'accent sur la méthodologie, la culture et l'orientation professionnelle.
Cette année, HEC accueille une cinquantaine de jeunes issus de quatre lycées de la région parisienne (Trappes, Plaisir, Mantes-la-Jolie et Massy).
Par ailleurs, en moyenne, dans cette grande école, près de 10 % des frais de scolarité sont redistribués sous forme de bourses sociales tous les ans à destination d'une centaine d'étudiants.
Le « dispositif OPTIM », lancé à l'initiative de l'Ecole nationale supérieure d'arts et métiers (ENSAM) , porte sur l'accompagnement d'élèves de terminale par un tuteur élève-ingénieur ainsi que par un jeune ingénieur, dans la perspective d'une orientation en IUT, prélude à l'entrée à l'ENSAM. On assure ainsi aux étudiants une professionnalisation à court terme par un diplôme intermédiaire (le DUT). Le recrutement dans cette école se fait à l'issue de tests d'aptitude cognitive.
e) Les opérations de mécénat du monde de l'entreprise
Les entreprises se mobilisent également fortement en agissant dans deux directions principales : d'une part, l'accompagnement et le soutien des élèves et étudiants en vue d'intégrer une classe prépa puis une grande école, et d'autre part, la formation en apprentissage ou en alternance.
(1) L'accompagnement des élèves et étudiants en amont
Le 7 janvier dernier, votre mission a organisé une table ronde à laquelle ont participé un certain nombre de représentants de fondations d'entreprises impliquées dans l'encouragement à la diversité des origines des jeunes diplômés et, par conséquent, de leurs futurs cadres. Souvent moins médiatisées que les initiatives des acteurs de l'éducation, leurs actions n'en sont pas moins très intéressantes et de portée réelle.
C'est ainsi, par exemple, que la fondation Accenture développe des initiatives en ce sens depuis près de quatre ans. En 2004, elle a créé un poste de chargé de mission en charge de la diversité (une jeune femme issue des quartiers, passerelle et maillon précieux vers les jeunes concernés) et décidé d'être partenaire de l'opération « une prépa, pourquoi pas moi ? », avec HEC et des lycées ZEP de la région, ainsi que dans l'opération engagée par le lycée Henri IV 38 ( * ) . En 2005, elle a lancé une opération intitulée « Accent sur la diversité » : à travers le bénévolat des salariés du groupe, il s'agit d'accompagner dans leur projet professionnel des jeunes diplômés mais pourvus d'emplois déqualifiés.
La fondation Elior a lancé, voici 10 ans, un programme « Agir pour l'éducation », destiné à aider les jeunes à réussir leurs études supérieures. Elle a aidé, à ce jour, 448 élèves en attribuant près de 800 bourses, pour un montant total de 1,25 million d'euros. Ouverte à tous les métiers, elle est destinée aux jeunes à bac +2, dont les parents travaillent dans une entreprise de restauration collective.
Agissant notamment au plan du soutien financier, la fondation Télémaque attribue à des lycéens des bourses au mérite (à hauteur de 2 300 euros par élève et par an). En outre, ces jeunes bénéficient d'un tuteur venant de l'entreprise (qui lui ouvre notamment des réseaux). L'établissement scolaire, qui désigne un référent scolaire, gère la bourse et sélectionne les élèves, avec la fondation.
La fondation Euris s'inscrit, elle aussi, dans cette volonté d'aider des jeunes défavorisés à suivre des études supérieures. Elle alloue 50 bourses par an - d'un montant maximum de 7 630 euros - à des étudiants issus de ZEP dont les dossiers ont été sélectionnés par leurs lycées, à condition qu'ils aient obtenu une mention bien ou très bien au baccalauréat. Elle tente ainsi de concilier des pratiques de discrimination ciblées avec les mécanismes méritocratiques traditionnels.
Mentionnons également le « Passeport ingénieur Télécoms » (en liaison avec l'entreprise SFR ). Il s'agit d'accompagner des étudiants qui souhaitent rejoindre la voie de CPGE « adaptation aux techniciens supérieurs » (ATS) réservée aux titulaires d'un BTS ou d'un DUT, l'objectif étant qu'ils puissent ensuite intégrer dans les meilleures conditions une école d'ingénieurs, grâce à une consolidation des connaissances scientifiques, un renforcement de l'expression en français et en langues étrangères...
Ce « passeport » doit être étendu à d'autres types de formation (classes préparatoires « technologie et sciences industrielles » et « économiques et commerciales, option technologique ») par un élargissement du mécénat à d'autres entreprises. Ces classes ont été choisies en fonction de la sociologie de leur recrutement.
* 38 Précisons que l'opération lancée par le lycée Henri IV bénéficie du partenariat de plusieurs fondations et entreprises : les fondations HEC, ACCENTURE et TELEMAQUE, la FNAC, les éditions Armand COLIN, PUF et la Documentation Française.