b) L'apprentissage et l'artisanat
Particulièrement soucieuse de revaloriser toutes les activités qui reposent sur « l'intelligence de la main » et consciente des difficultés d'accès à la formation dans les petites entreprises, la mission d'information a notamment entendu M. Alain Griset, président de l'assemblée permanente des chambres de métiers (APCM).
(1) Le constat général
La formation professionnelle est un sujet essentiel pour l'artisanat, qui compte 900 000 entreprises, un chiffre en augmentation de 10 % par an depuis 2000, et crée environ 75 000 emplois chaque année.
Les chambres de métiers exercent une mission de formation initiale conformément à une loi du 25 juillet 1925, « dite Courtier », qui a permis de structurer l'apprentissage dans notre pays. Selon le sentiment exprimé par les représentants de l'artisanat, cette filière de formation efficace et qui permet aux jeunes de s'intégrer dans le monde du travail n'est pourtant redevenue un mode de formation reconnu que depuis trois ans.
M. Alain Griset a considéré comme essentielle la recherche d'efficacité de la formation des apprentis pour développer des compétences adaptées aux entreprises, seule réelle finalité pour les sections d'apprentissage, car « on ne forme pas pour former ». S'agissant de l'insertion des jeunes en difficulté, il a estimé que l'apprentissage accueille actuellement ceux que l'éducation nationale considère un peu comme ayant échoué. Or, les chambres de métier ne souhaitent pas se limiter à ce public, car on peut se former à un diplôme professionnel après le Bac ; d'ores et déjà, un quart des jeunes accueillis dans ces filières de formation ont le niveau du Bac.
(2) Les évolutions souhaitables
S'agissant des diplômes, M. Alain Griset a précisé qu'il existe une filière complète d'accès à l'artisanat, du niveau V au niveau II, par l'apprentissage, mais que les passerelles vers la filière académique sont malaisées, car l'éducation nationale ne reconnaît pas suffisamment les diplômes de la filière artisanale.
La mission souligne la pertinence de cette remarque et recommande d'améliorer l'articulation entre l'enseignement général et l'apprentissage. En outre, elle préconise que, conformément à leur souhait, les chambres de métiers soient davantage associées à l'information au niveau des collèges afin de permettre aux jeunes, dès quatorze ou quinze ans, d'être mieux éclairés sur les métiers offrant des perspectives d'emploi et sur leurs besoins de recrutement.