c) Un système peu équitable
Le plan de recrutement de chaque université est contrôlé et visé par l'autorité éducative dont dépend l'université, c'est-à-dire soit un ministère, soit la commission éducative locale selon les cas.
Les critères pris en compte sont variés : région de l'université, capacité d'accueil, répartition locale du nombre d'admis, réputation, nombre de candidats par province, besoin social de diplômés par filière...
En principe les grands établissements admettent les étudiants originaires de toutes les provinces, d'autres établissements accueillent seulement les étudiants de certaines provinces et les derniers dans le classement (qui relèvent souvent, ainsi qu'il a été dit, de l'autorité éducative locale), uniquement les jeunes de leur province.
De façon générale, les universités recrutent un nombre beaucoup plus grand d'étudiants originaires de leur propre province. La sélection n'apparaît donc pas équitable. En effet, les grandes villes, comme Pékin et Shanghai, concentrent à la fois un grand nombre d'étudiants et les meilleures universités. Ainsi, en 2003, 52 % des jeunes en âge de passer le Gaokao de Pékin ont été admis dans l'enseignement supérieur, contre 17 % au niveau national. Face aux quotas d'admission et à la forte concurrence, les candidats de province doivent, par conséquent, obtenir une note beaucoup plus élevée que les candidats locaux pour être recrutés dans les universités des grandes villes.
Il est vrai qu'il n'est pas simple d'organiser l'affectation optimale d'un nombre croissant de jeunes souhaitant poursuivre des études supérieures dans un contexte d'offre de formation restreinte. La prise de conscience par les pouvoirs publics chinois de la priorité que constitue l'enseignement se traduit par une planification très ambitieuse, dont les effets commencent à se faire sentir.