2. L'opposition du « commerce indépendant»
L'Union professionnelle artisanale (UPA) a vivement réagi au décret du 7 octobre 2003 qu'elle a considéré comme « tout à fait inacceptable ».
Selon elle, la possibilité ainsi offerte aux grandes enseignes leur conférera un atout concurrentiel de plus vis-à-vis du petit commerce indépendant et une nouvelle augmentation de la part de marché de la grande distribution, déjà l'une des plus importantes en Europe, aurait un impact « catastrophique » sur le tissu des petites entreprises.
3. Les inquiétudes des fournisseurs
Les grandes marques (alimentaire, entretien, cosmétiques) n'ont pas pris officiellement position sur le sujet. Les industriels de ce secteur sont en réalité partagés .
D'un côté, ces grands annonceurs sont solidaires de la grande distribution sur le principe d'une publicité libre .
De l'autre, ils semblent nourrir plusieurs craintes :
- le risque inflationniste d'une hausse des prix de la publicité télévisée à laquelle ils recourent si l'ouverture devait se produire dans un contexte de saturation de l'offre de publicité en télévision : les prix réels augmenteraient pénalisant les gros annonceurs. Ils trouvent dans ce risque un argument supplémentaire pour demander un assouplissement du contingent de la publicité télévisée pour faire baisser ses prix ;
- le risque de dégâts sur les marques et l'augmentation des « marges arrière ». Les grandes marques se disent souvent « otages » de la grande distribution, qui possède, il est vrai, une position de renégociation favorable étant donné sa puissance d'achat. La grande distribution peut ainsi engranger des « marges arrière » en facturant notamment les mises en avant des produits en magasin et dans les catalogues qui sont diffusés dans les boîtes aux lettres. Si la publicité promotionnelle était autorisée sur les chaînes hertziennes, les grandes marques craignent que certains annonceurs ne mettent de la même façon leurs produits en avant au risque d'abîmer leur image.