B. LA PRISE EN COMPTE DE L'ENVIRONNEMENT PAR LES AUTRES ORGANISATIONS INTERNATIONALES : DES PROGRÈS À CONSOLIDER
Les organisations internationales en charge de l'économie et du commerce sont de plus en plus souvent amenées à se pencher sur les conséquences des interactions entre leur domaine de compétence et l'environnement. La question de l'articulation entre normes environnementales et règles de l'OMC est celle qui suscite le plus de controverses, et fera l'objet des plus longs développements.
1. Développement et environnement
Il est
indispensable que les institutions en charge du développement -
PNUD et Banque mondiale - intègrent pleinement l'environnement dans
leurs stratégies. L'environnement est, en effet, aux côtés
de l'économie et de la cohésion sociale, un des piliers du
développement durable.
Pour mémoire, il faut rappeler que le Fonds pour l'environnement mondial
participe au financement de projets du PNUD ou de la Banque mondiale, lorsque
ceux-ci ont une incidence sur la biodiversité, la protection des eaux
internationales, le changement climatique, ou la protection de la couche
d'ozone. Ces cofinancements et cette collaboration permettent d'intégrer
l'environnement à des projets portés par ces organisations, qui
ne sont pas spécifiquement en charge de l'environnement.
Il faut mentionner ensuite la
« réorientation
verte »
de la Banque mondiale. Principal acteur de l'aide
multilatérale, la Banque mondiale s'est progressivement engagée
sur le terrain du financement de projets environnementaux. Outre la lutte
contre les problèmes environnementaux internationaux, pour lesquels elle
est associée au FEM, la Banque mondiale intervient dans la protection de
l'environnement de la manière suivante :
• elle apporte son soutien à l'élaboration de politiques
environnementales ou de stratégies de développement durable
nationales, et renforce les institutions chargées du
développement durable ;
• elle veille à la complémentarité entre lutte contre
la pauvreté et préservation de l'environnement ;
• enfin, la protection de l'environnement fait partie des critères
pris en compte pour définir les modalités des prêts
accordés à des projets de développement.
EXEMPLES DE PROJETS ENVIRONNEMENTAUX
FINANCÉS PAR
LA BANQUE MONDIALE
Restauration des baies de Kartela et Trogir en Croatie
: ces
deux baies, situées sur la côte de la mer Adriatique, ont souffert
d'importants rejets industriels, qui ont décimé la vie marine et
dégradé la qualité des eaux. A la demande du gouvernement
croate, la Banque mondiale a accordé en 1998 un prêt de
36,6 millions de dollars destiné à financer un projet de
traitement des eaux usées. Le projet inclut également un
programme d'amélioration de la distribution et de la qualité de
l'eau potable.
Culture du café et protection de la biodiversité au
Salvador :
la Banque mondiale a financé un projet visant
à remplacer le mode traditionnel de culture du café, où
les plantes poussent en plein soleil, par un mode plus respectueux des
écosystèmes, dans lequel les plantes croissent à l'ombre
du couvert végétal. Le projet initial a nécessité
un modeste investissement de départ (750 000 dollars) mais a
été depuis reproduit à de multiples
reprises.