2. Un corps fortement féminisé
En
quelques années, le corps de la magistrature s'est
largement
féminisé
, la proportion de femmes magistrats passant de 28,5
% en 1982 à 50,5 % en 2001.
Cette évolution a tendance à s'amplifier, comme en
témoigne le graphique ci-dessous :
Nombre
de femmes
admises au concours d'entrée à l'ENM depuis
1989
(en pourcentage)
Source : Ecole nationale de la magistrature
M. Claude Hanoteau, directeur de l'Ecole nationale
de la
magistrature a indiqué à la mission au cours de son
déplacement à Bordeaux, que le profil type de l'auditeur de
justice était en réalité celui d'
une jeune auditrice
dont les caractéristiques sont les suivantes :
- elle est issue du premier concours, après avoir suivi une
préparation à l'Institut d'études judiciaires (IEJ) de
Paris II ;
- elle est titulaire d'un diplôme d'études approfondies ;
- elle est originaire de la région parisienne ;
- elle est âgée de 23 ans.
Comme le soulignait M. Dominique Matagrin, président de
l'Association professionnelle des magistrats, «
en ce qui concerne
le métier en tant que tel, la considération du sexe doit
être tenue pour indifférente pour des raisons de principe
évidentes, et parce qu'il ne semble pas que la féminisation,
sinon en des temps très anciens, [...] ait jamais soulevé de
difficultés notables.
»
Toutefois, cette évolution n'est pas sans conséquences pratiques
sur la gestion du corps en raison des congés maternité et des
vacances de poste temporaires pouvant en résulter.
Ainsi que l'a regretté la Conférence nationale des premiers
présidents de cour d'appel : «
la féminisation
est malheureusement insuffisamment prise en compte par la création de
postes de juges placés qui permettent d'assurer des remplacements en
particulier lors des congés maternité
».
On observe d'ailleurs une augmentation des demandes d'aménagement du
temps de travail ces dernières années
17(
*
)
. La fonction de juge d'instruction est
la moins féminisée (49,4 % de femmes), celle de juge des
enfants la plus féminisée (67,6 % de femmes).