B. LES OBJECTIFS D'ÉGALITÉ D'ACCÈS AU DISPOSITIF ET DE MIXITÉ DES EMPLOIS

Il a été assigné au programme TRACE, grâce à un amendement du Sénat, d'« assurer l'égalité d'accès » des jeunes gens et des jeunes filles aux actions d'accompagnement personnalisé et renforcé et « la mixité des emplois », selon une formulation inspirée de la circulaire Aubry relative aux emplois-jeunes 7 ( * ) .

Un autre amendement du Sénat a permis d'ajouter à la liste des structures appelées à signer des conventions avec l'Etat les bureaux d'accueil individualisé vers l'emploi des femmes. Ces bureaux sont des structures internes aux centres d'information sur les droits des femmes -tous les CIDF n'en sont cependant pas dotés, on en compte une cinquantaine- qui, dédiées au problème de l'insertion, sont plus particulièrement à même d'apporter une réponse aux femmes sans emploi en prenant en compte la spécificité de leur situation et de leurs difficultés.

Se trouvaient, à l'origine de ces amendements, un certain nombre de constats :

- les femmes ont tout autant besoin que les hommes d'accéder à la formation professionnelle et à l'emploi si l'on considère que leur taux de chômage est supérieur, qu'elles représentent 60 % des titulaires de minima sociaux et que, parmi elles, nombreuses sont celles qui perçoivent l'allocation de parent isolé ;

Le chômage hommes/femmes 8 ( * )

« Le taux de chômage des hommes s'élève à 8,4 %, celui des femmes à 11,9 %.

Le taux de chômage des jeunes hommes de moins de 25 ans s'élève à 18,4 %, celui des jeunes femmes de moins de 25 ans à 23,7 %.

L'ancienneté moyenne au chômage est de 15,4 mois pour les hommes et de 16,3 mois pour les femmes »

Source : INSEE - Enquête emploi 2000

- les mentalités évoluent lentement et l'insertion professionnelle des jeunes gens continue d'être considérée comme plus importante que celle des jeunes filles ; certes de manière non-délibérée, les professionnels de l'insertion ont tendance à privilégier les premiers dans la mise en oeuvre des dispositifs ; ce ne sont pas spontanément vers les jeunes filles qu'ils vont ;

- l'exclusion féminine s'exprime différemment : alors qu'il n'est pas rare que les jeunes gens manifestent avec violence le sentiment de rejet qu'ils éprouvent, les jeunes filles ont tendance à l'intérioriser, allant, pour certaines d'entre elles, jusqu'à cacher leur mal de vivre dans la dépression, la drogue, voire la prostitution.

* 7 Circulaire DGEPF 97/25 du 24 octobre 1997 relative au développement d'activités pour l'emploi des jeunes -Programme « nouveaux services-nouveaux emplois ».

* 8 « Etat des crédits qui concourent aux actions en faveur des droits des femmes » - Projet de loi de finances pour 2002.

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