EXAMEN PAR LA DÉLÉGATION
La délégation a examiné, le mercredi 13 février 2002, le rapport d'activité 2001 présenté au nom de l'ensemble des vice-présidents par Mme Danièle Pourtaud, vice-présidente .
Après l'exposé de Mme Danièle Pourtaud, vice-présidente , qui a successivement porté sur l'activité de la délégation entre janvier 2001 et janvier 2002 et sur le thème particulier du programme TRACE, un débat s'est instauré.
Mme Gisèle Printz a craint que la recommandation relative à l'aide aux jeunes mères pour la garde de leurs enfants, pourtant si nécessaire, soit difficile à mettre en oeuvre.
Mme Danièle Pourtaud, vice-présidente , après avoir dit qu'il revenait à la délégation d'attirer l'attention sur les problèmes que rencontrent les femmes, a souligné que l'aide aux jeunes mères était une nécessité qui ne se limitait pas au public du programme TRACE et concernait l'ensemble des mères sur le marché du travail.
S'agissant de la recommandation visant à améliorer l'appareil statistique du programme TRACE, elle a, après Mme Gisèle Printz , souligné que, depuis la loi sur l'égalité professionnelle, les organismes publics devaient fournir des statistiques sexuées.
A propos de l'aide aux jeunes mères, Mme Sylvie Desmarescaux a souhaité la mobilisation des conseils généraux pour renforcer les effectifs d'assistantes maternelles pour accueillir les enfants y compris lorsque leurs mères travaillent la nuit. Elle a suggéré un élargissement en ce sens de la recommandation de la délégation, Mme Odette Terrade s'associant à sa proposition.
Mme Gisèle Printz a indiqué qu'elle avait, à plusieurs reprises, lancé l'idée de tickets halte-garderie qui pourraient être distribués par les entreprises en s'inspirant du dispositif applicable aux tickets restaurant. Mme Sylvie Desmarescaux a fait observer qu'une telle idée reviendrait une fois encore à se tourner vers les employeurs.
Mme Danièle Pourtaud, vice-présidente , a regretté la permanence, dans le monde du travail et dans les mentalités, d'une vision sexuée des métiers.
Mme Odette Terrade a déploré la propension des employeurs à préférer recruter des jeunes hommes, en évoquant des cas concrets de femmes à qui l'on avait promis une embauche sous réserve qu'elles ne soient pas enceintes dans les mois qui suivent.
Mme Danièle Pourtaud, vice-présidente , tout en citant des exemples dans le même sens, a insisté sur le fait qu'« être mère n'empêchait pas de travailler » et souligné la nécessité de développer des campagnes d'information sur ce thème. Elle a évoqué à ce propos les statistiques sur l'augmentation de la natalité en 2000 et 2001 en reliant cette progression à l'amélioration des conditions dans lesquelles les femmes peuvent, en France, concilier maternité et vie professionnelle.
Mme Sylvie Desmarescaux ayant fait part de la réticence des jeunes filles à accepter certains emplois en entreprise, Mme Danièle Pourtaud, vice-présidente , a estimé qu'il fallait travailler au changement des mentalités pour briser les stéréotypes professionnels et insisté sur la responsabilité que devaient assumer en la matière les médias et l'éducation nationale.
Mme Gisèle Printz a fait observer qu'il y avait très peu de filles dans certains lycées d'enseignement professionnel et y a vu une réticence de la part des familles ; elle s'est interrogée sur les facteurs de blocage des filles à l'égard de certains métiers -blocage qui peut tenir à des conditions d'accueil insuffisamment adaptées aux femmes, mais aussi à des phénomènes plus difficiles à cerner.
Mme Danièle Pourtaud, vice-présidente , a fait valoir qu'avec les stéréotypes professionnels on touche au problème central de l'égalité hommes/femmes qui est culturel. Elle a souligné à ce propos l'importance de la convention signée entre le secrétariat d'Etat aux droits des femmes et à la formation professionnelle et l'éducation nationale, en souhaitant que l'on dresse un bilan de son application ; elle a estimé que le principe de parité avait, de ce point de vue, une signification symbolique et devait permettre, par l'accession des femmes à des postes de responsabilité, de changer les stéréotypes.
Elle a noté que les enfants n'ont pas spontanément de comportements de jeux stéréotypés et en a conclu que c'est de la socialisation que naissent un certain nombre de conditionnements. En conséquence, a-t-elle souligné, l'enseignement constitue un des principaux leviers de transformation des mentalités sexistes et on doit se féliciter de la démarche contractuelle avec l'éducation nationale.
Mmes Gisèle Printz et Odette Terrade ont eu un échange sur la proportion plus ou moins grande de filles, selon les filières, dans l'enseignement professionnel.
Mme Danièle Pourtaud, vice-présidente , a relevé les vertus de la « pédagogie du questionnaire », les questions adressées par la délégation aux missions locales d'insertion ayant permis de stimuler la réflexion sur des aspects insuffisamment pris en compte dans le dispositif TRACE, comme la situation des jeunes mères.
Mme Sylvie Desmarescaux s'est interrogée sur l'existence de chiffres permettant d'analyser le bilan du programme TRACE par département et a regretté la sous-utilisation des crédits du Fonds d'aide aux jeunes dans le Nord, qu'elle a notamment attribuée, et Mme Odette Terrade après elle, à un défaut d'information des bénéficiaires potentiels.
Elle a insisté sur l'importance de la personnalisation de l'accompagnement et évoqué les difficultés particulières d'insertion rencontrées dans le monde rural.
Puis la délégation a adopté à l'unanimité le rapport annuel et les recommandations sur le programme TRACE .