B. LA FRANÇAISE DES JEUX
11.-
L'Etat qui interdit tous les jeux, puis
délivre des dérogations et contrôle de manière
rigoureuse leur fonctionnement, pourrait assouplir les règles
applicables aux loteries, lotos et autres manifestations caritatives, sportives
ou populaires.
Par contre, il devrait interdite la « concession » de
telles loteries à des particuliers qui grugent souvent les
bénéficiaires et les organisateurs initiaux.
12.-
La Cour des comptes relève « l'ambivalence du
rôle de l'Etat à la fois acteur à travers la FDJ et
régulateur dans un domaine aussi sensible », cela ne
plaide-t-il pas en faveur, d'une part, d'un assouplissement des règles
de prohibition et de monopole en matière de loteries et, d'autre part,
d'une régulation des jeux dans leur ensemble par une autorité
indépendante ?
13.-
Dans les années à venir,
l'Etat,
déjà possesseur de 72 % du capital
de la FDJ
,
devrait, à l'occasion de la prise de possession des 20 %
appartenant encore aux émetteurs historiques, augmenter la part de
capital des salariés et réserver quelque 10 % pour des
partenaires français ou étrangers utiles à la
stratégie de la FDJ du moment.
14.-
La Française des jeux s'est vu reprocher d'avoir
abusé de sa position dominante pour certaines prestations.
Entreprise d'Etat, elle se doit, sans défaillance, de donner l'exemple.
15.-
De même qu'il n'y a pas de politique des jeux en France,
il n'y a pas d'amorce d'une
politique des loteries en Europe
, alors
même qu'elles sont toutes, ou presque, des monopoles d'Etat.
La France devrait prendre l'initiative de proposer une réelle
régulation avant que le Conseil ou la Commission européenne ne
s'en mêle. La position de leader de la FDJ en Europe, sinon dans le
monde, lui en fournit un excellent moyen.
16.-
La FDJ ne peut se dispenser de veiller à ce que ses
distributeurs respectent
l'interdiction légale de vendre des jeux aux
mineurs
.
Elle est suffisamment organisée et proche de son réseau pour
obtenir ce résultat. Les moyens existent et elle peut les mettre en
place.
17.-
La FDJ, parce qu'elle est société d'Etat,
doit, comme les autres opérateurs, se préoccuper du sort des
joueurs dépendants.
Il lui faut initier ou participer à la réalisation des
études nécessaires de ce grave problème de santé
publique ; elle se doit aussi de participer au financement et au soutien
aux organismes, services ou associations qui aident ou aideront les joueurs en
difficulté.