B. UN SYNDICALISME ÉCLATÉ DONT RÉSULTE UN DÉFICIT DE REPRÉSENTATIVITÉ

Il existe deux syndicats de casinos :

Le syndicat des casinos de France : 80 adhérents dont les groupes Barrière et Tranchant plus quelques casinos indépendants.
Présidente : Mme Schwoerer.

Le syndicat des casinos modernes de France composé du groupe Partouche, plus quelques casinos indépendants.
Président : M. Benhamou.

Quarante-six casinos sur 170, dont ceux des groupes de l'Européenne de casinos et Moliflor sont restés hors syndicats.
La cause la plus importante de cette division est la virulence de la compétition qui oppose les groupes entre eux et plus particulièrement les groupes Partouche et Barrière. Mais il ne faut pas sous-estimer les séquelles des manoeuvres de débauchage de personnel qui se sont produites, par le passé, quand tel ou tel casino voulait d'urgence compléter ses effectifs devant l'expansion des établissements.

En effet, cette profession n'a aucune école, aucune structure de formation des personnels et la tentation est grande de se servir en personnel chez le voisin.

Pour votre rapporteur, les conséquences les plus défavorables de cette dispersion sont au nombre de deux.

Tout d'abord, il y a incontestablement un déficit de représentativité pour cette profession.

De plus, cette situation est nettement préjudiciable aux intérêts de l'ensemble d'une profession qui doit gérer son évolution interne, faire face à la concurrence étrangère et présenter aux pouvoirs publics une structure cohérente, car il n'existe pas vraiment de dialogue digne de ce nom à l'heure actuelle entre les casinos et leur tutelle.

Comment les casinos se feraient ils entendre puisqu'ils ne s'entendent pas entre eux ?

Or, leurs griefs sont nombreux à l'encontre de l'Etat et si certains sont mineurs, beaucoup reflètent des préoccupations réelles.

En face, le ministère de l'intérieur, héritier de la très longue histoire d'un pouvoir totalement régalien, se comporte en rigoureux protecteur d'un ordre établi par un Etat soucieux de la morale publique et de ses intérêts financiers.

Quand on parle avec les hauts fonctionnaires d'Etat en charge de ce difficile secteur, ils ne manquent pas de rappeler que dans la réglementation il existe différentes voies de recours contre les avis de la CSJ ou les décisions du ministre .

« Certes » répondent les casinos mais ils ajoutent qu'aucun d'entre eux ne se risquerait à les mettre en oeuvre car « on ne contrarie pas une autorité devant laquelle les casinos sont contraints de repasser tous les 5 ans pour obtenir le renouvellement de leurs autorisations ! ».

L'administration répond à son tour que, « face à la compétence discrétionnaire du ministre, peu de contentieux et de recours étaient possibles jusqu'ici mais que, demain, il existera une probabilité de plus en plus large d'aller devant le tribunal administratif ».

Le lecteur appréciera sans aucun doute ce « dialogue » à fleuret mouchetés, révélateur d'un rapport de force peu propice à une bonne concertation.

Aujourd'hui, confrontés aux profonds changements internes qui affectent le profession, les syndicats étudient l'adaptation de leurs statuts : le syndicat des casinos de France a commencé la sienne.

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