INTRODUCTION
Il
est probable qu'on n'a jamais autant joué en France qu'à l'heure
actuelle.
Pour étayer cette affirmation nous manquons cruellement de statistiques
et d'études remontant suffisamment loin dans le temps mais les
évolutions des jeux, leur nombre important et sans cesse croissant, plus
encore leur extrême facilité d'accès pour les joueurs en
tous genres, expliquent aisément cet engouement.
L'expliquent aussi l'élévation du niveau de vie moyen de la
population, plus spécialement celui des personnes âgées,
l'émergence d'une société où les loisirs sont
nombreux, diversifiés et pour beaucoup bon marché, la
réduction des temps de travail et les aides conséquentes
apportées aux chômeurs.
Ainsi dans la France des années cinquante, pauvre en ressources et en
communications, les ruraux, qui constituaient à l'époque la
très grande majorité de nos concitoyens, n'avaient à leur
disposition pour jouer que les loteries de village, les casinos
n'étaient fréquentés que par les curistes et les
villégiaturistes des classes aisées et les citadins ne pouvaient
parier sur les courses de chevaux que sur les hippodromes et ce à des
heures de la journée impraticables pour la plupart des gens au travail.
Depuis cette époque et plus particulièrement depuis ces vingt
dernières années, les progrès technologiques des
matériels, les développements incroyables des
télécommunications ont rendu possibles à toute heure et en
tout lieu, les jeux, les enjeux, les mises et d'une manière
générale tous les rendez vous avec la chance et le hasard.
Ce Rapport tente de recenser la palette des jeux de hasard pratiqués en
France, de décrire l'organisation et le fonctionnement des principaux
promoteurs de jeux, et leurs perspectives d'avenir face à une
concurrence suraigue, dans un contexte en pleine mutation.
S'agissant du cadre législatif et réglementaire dans lequel
évoluent les jeux, le rapport précisera l'essentiel de l'arsenal,
ancien, très complet, précis (pour ne pas dire tatillon), des
textes qui enserrent les organisateurs.
Toute activité humaine donnant naissance tôt ou tard à des
dérives plus ou moins graves le rapport examinera les principales
transgressions existant dans le domaine de chacun des grands jeux légaux.
Il y a une délinquance des jeux ; il y eu, dans un passé proche,
une criminalité majeure dans les casinos et il y a des
résurgences criminelles très inquiétantes avec les
nouvelles machines à sous clandestines.
Face à cela il y a aussi une Police des Courses et des Jeux
compétente et efficace.
Les promoteurs de jeux, pour leur part, savent (ou devraient ne pas oublier)
que le respect de la Loi et celui de leurs propres intérêts
réclament une vigilance de tous les instants
L'Etat, dont les intérêts financiers sont évidents et
considérables en termes budgétaires, ne craint pas d'exploiter
massivement les produits des jeux par des prélèvements dont il
surveille jalousement le rendement.
De grands ministères, comme les Finances et l'Intérieur, assurent
une surveillance policière et administrative "rapprochées" de
tous les établissements et un contrôle de tous les instants
confié à des Institutions de haut niveau.
L'Etat est vertueux et rigoureux en apparence mais si âpre au gain que
son comportement apparaît ambigu.
L'étude des comportements des joueurs est importante : ils sont
variables dans les détails face à la diversité des jeux,
relativement homogènes pour ce qui concerne les aspects psychologiques,
peu différents d'une région française à l'autre.
Cet examen souffre, alors qu'il faudrait bien connaître les
conséquences sociales et économiques du phénomène,
de la pauvreté dans notre pays en études d'ensemble, en travaux
spécifiques, en colloques et débats nationaux sur le sujet.
Le rapporteur déplore ces lacunes et formulera des propositions
destinées à les combler.
Le rapport fera une place importante aux
emplois créés
et
aux
retombées économiques et financières
des
différents secteurs des jeux de hasard ; elles sont très
importantes qu'il s'agisse de la filière cheval, financée par le
PMU, des intérêts majeurs pour le tourisme et l'aménagement
du territoire de l'implantation des casinos, ou du niveau très
significatif des compléments de ressources que la FDJ apporte à
un petit commerce de distribution bien réparti sur le territoire.