IV. LES ACTIVITÉS
A. LES PRODUITS
La FDJ
commercialise deux gammes de produits :
1)
les jeux à tirage différé et pronostics sportifs,
jeux informatisés
qui représentent 46,4 % du CA
2)
les jeux instantanés
qui représentent 53,6 % du CA
Deux cents courtiers mandataires
(parties prenantes au capital social de
la FDJ pour 3 %) assurent la promotion et la diffusion de ces produits
auprès du réseau.
Après la création du Loto en 1976, les principales
évolutions et créations ont été :
-
1985 Naissance du premier jeu de pronostics sportifs
1989 Création des premiers jeux instantanés
-
1996 Création du Premier Super Loto
1997 Premier jeu instantané Evénementiel « France 98 » et Coupe du Monde de Football.
Chaque année, la FDJ soumet au ministre des finances un programme complet dans lequel elle propose des abandons de jeux en déclin ou vieillissants, les maintiens et les projets de création de nouveaux jeux.
Ces derniers exigent chaque fois l'autorisation expresse du ministre.
B. LA CLIENTÈLE
1. Données sociologiques
En 2000,
30,5 millions de personnes ont joué à un jeu de la FDJ, soit un
français (ou une française) sur deux ; 48 % étaient
des hommes et 52 % des femmes ; 44% avaient moins de 35 ans.
Ils ou elles jouent par semaine 27F à la FDJ, 92 F au PMU et 260 F au
casino.
Une étude IPSOS de 1999 montre que les joueurs de la FDJ
présentent les mêmes caractéristiques que le reste de la
population française; leur profil sociologique reflète la
diversité sociale du pays avec une discrète sur
représentation des ouvriers et des employés et une tout aussi
discrète sous représentation des retraités (la vogue des
machines à sous des casinos chez les retraités n'en est elle pas
la cause ?).
34 % ont joué au moins une fois par semaine
32 % " " " par an
Jeux préférés : le Millionnaire (46 %) le Loto (41 %) le
Banco (30 %)
PROFIL SOCIO PROFESSIONNEL DES JOUEURS
( Ipsos 1999----En % )
Catégorie S P |
Population française |
Joueurs à la FDJ |
Professions Libérales |
3 |
2 |
Cadres supérieurs |
7 |
6 |
Prof intermédiaires |
13 |
13 |
Employés |
16 |
18 |
Ouvriers |
13 |
15 |
Agriculteurs |
2 |
3 |
Retraités |
23 |
19 |
Inactifs |
22 |
24 |
La même étude IPSOS en 2000 donne des chiffres très comparables à ceux de 1999.
2. Les gagnants et leurs gains
Pour
les jeux informatisés
en 2000 la FDJ a récompensé
261.733.934 gagnants.
Sur 261 millions de gagnants, 1.180 ont touché le pactole (plus
d'un MF), soit 0,004 %.
Pour les jeux instantanés,
on compte, la même année,
582.121.107 gagnants, dont 35.109 gros.
Pour l'année 2000, la FDJ a redistribué 25 milliards de francs,
soit 59 % des enjeux.(+ 16% sur 1999).
Pour l'année 1999, c'était 21, soit 57,7% des enjeux.
Très important : au-delà de 1.000 F en loterie instantanée
et 3.000 F au Loto, tous les gains sont payés par chèque.
Face aux difficultés de tous ordres rencontrées par les perdants
et tout particulièrement par les joueurs en état de
dépendance, les gagnants ne sont pas dépourvus de
problèmes et certains éprouvent même de véritables
difficultés à assumer leurs succès.
Ceci étant, la FDJ en redistribuant 59 % des enjeux à ses clients
est bien moins généreuse que le PMU (72 %) ou que les machines
à sous des casinos (90 % au minimum ).
Le poids considérable des prélèvements de l'Etat est
responsable de cette (relative) faiblesse, mais nul doute que les joueurs se
réjouiront d'apprendre que l'Etat est servi le premier... et
copieusement !
Il est difficile de calculer exactement le taux de redistribution de la FDJ au
profit des gagnants car aucun des jeux qui leur sont offerts ne
bénéficie du même taux : ceux-ci sont variables d'un jeu
à l'autre.
La FDJ est visiblement très réticente à les faire
connaître ou du moins à les afficher explicitement car elle veut
éviter de trop gros déplacements entre les jeux et elle ne
souhaite pas « s'exposer à la concurrence ».
Ces précautions sont peut-être un peu dérisoires car on
peut faire confiance aux joueurs pour comprendre assez vite, et la concurrence,
quant à elle, ne doit pas ignorer grand chose de ces données.
3. Les perdants
Pas plus
que les autres industriels du jeu (Pmu - Casinos et Cercles) la FDJ ne semble
être obsédée par le sentiment de devoir se
préoccuper du sort des joueurs en difficultés et plus
particulièrement de ceux qui vivent en état de prévalence.
Les joueurs pathologiques, compulsifs, obsédés par le jeu,
courent sans cesse après leurs pertes pour « se
refaire ». Incapables de se dominer, de se ressaisir, ils sont
nombreux, très nombreux et ignorés pour la plupart par les
promoteurs de jeux.
Si certains sont (théoriquement) protégés contre
eux-mêmes par l'Interdiction de jeux qu'ils ont demandée ou qui
leur a été imposée par décision de justice, le plus
grand nombre reste exposé car si l'Interdiction est à peu
près gérée par l'Administration et les casinos pour les
jeux traditionnels, ce n'est pas le cas des machines à sous pour
lesquelles rien n'existe.
Or ces machines représentent, à l'heure actuelle 90% des
activités des casinos.
Les situations crées par la dépendance au jeu peuvent être
catastrophiques : déstabilisation de l'individu, perte d'emploi,
chômage, familles délaissées, réduites à la
misère, recours à l'alcool ou aux drogues, malversations et
délits pour se procurer l'argent nécessaire.
Pour sa part, la FDJ estime (et c'est vrai) que ses produits sont peu chers et
ne sont donc pas « addictifs », c'est-à-dire ne
créent pas de dépendance.
Le rapport traitera plus en détail ce problème en fin d'ouvrage,
mais il était essentiel que le lecteur, dès le début, soit
sensibilisé aux problèmes sociaux graves qui existent dans cet
univers souvent inhumain.
4. Le problème des mineurs
Là encore, la FDJ, connaissant parfaitement les
critiques qui
lui sont adressées et leurs origines, expose que les mineurs sont
interdits de jeux par définition, à la FDJ comme ailleurs,
qu'elle ne peut, en pratique, surveiller personnellement les dizaines de
milliers de points de vente et qu'elle fait confiance à ses
détaillants pour respecter et faire respecter la règle
jusqu'à 16 ans.
Pour sa part, elle rappelle qu'elle n'a conçu aucun jeu
spécifique pour les jeunes et ne fait pas de publicité
auprès d'eux.