CHAPITRE PREMIER
DES MOYENS CROISSANTS
MÉDIOCREMENT GÉRÉS
A partir
de 1987 et jusqu'au milieu des années 1990, l'enseignement
supérieur a dû faire face à une seconde vague
exceptionnelle d'accroissement du nombre des étudiants, après
celle qu'il avait déjà connue à la fin des années
1960, d'aucuns évoquant la démocratisation, voire la
massification de l'enseignement supérieur. La société a
alors dû relever ce « défi du nombre »,
d'abord par la construction de nouvelles universités, largement
cofinancées par les collectivités locales dans le cadre du plan
Universités 2000, mais surtout par des créations massives
d'emplois d'enseignants supportées par le budget de l'Etat.
Le contexte actuel est différent
, une inflexion durable de
tendance étant perceptible depuis 1996 en ce qui concerne
l'évolution des effectifs étudiants.
Désormais, l'enseignement supérieur est confronté à
des défis nouveaux, tant d'ordre qualitatif - forte diversification du
champ disciplinaire et des filières d'enseignement, développement
de l'effort de professionnalisation, modification des techniques d'enseignement
en lien avec les nouvelles techniques de l'information et de la
communication... - que d'ordre quantitatif, mais d'un type nouveau - la
moitié des fonctionnaires aujourd'hui en poste allant partir à la
retraite d'ici 2012. Les enseignants-chercheurs, comme les chercheurs, sont
d'autant plus concernés que de très importants recrutements
avaient eu lieu lors de la première explosion démographique aux
alentours de 1970.
La question est donc de savoir comment profiter de ce
choc démographique qui va affecter la communauté scientifique
pour améliorer la performance et l'efficacité de la recherche et
l'enseignement supérieur français.
Après avoir sommairement rappelé le poids des masses
budgétaires en jeu dans un contexte de forte croissance des emplois
d'enseignants
17(
*
)
, votre
rapporteur rappellera les dysfonctionnements constatés dans la gestion
des emplois et les tentatives actuelles d'amélioration de leur gestion
prévisionnelle.