II. LES OBSERVATIONS
A. LE BAAC CONNAÎT UNE PROGRESSION DE SES DÉPENSES QUI N'EST MAÎTRISÉE QU'EN APPARENCE
1. La poursuite de l'accroissement des charges de personnel
Le BAAC est, pour moitié, un budget de rémunérations. Les charges de personnel s'accroîtraient de près de 3,9 % par rapport à 1999 106( * ) après une augmentation moyenne de 5,6% au cours des deux dernières années (successivement 6 et 5 % entre 1997 et 1998 et 1998 et 1999)
Evolution des charges de personnel depuis 1995
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Evolution 2000/1995 |
Evolution
|
3.311,6 |
3.632,5 |
3.766 |
3.990,6 |
4.198,8 |
4.361,1 |
+ 31,7 % |
+ 3,9 % |
La
hausse des charges salariales s'explique largement par la négociation
périodique de protocoles sociaux triennaux qui donne lieu à des
tensions auxquelles les gouvernements successifs se sont toujours
montrés très soucieux d'apporter une réponse non
conflictuelle.
En 1998, dernière année de traduction budgétaire du
précédent protocole triennal du 3 novembre 1994, les charges de
personnel étaient supérieures d'1/5
ème
au
niveau atteint en 1995, première année d'application du protocole
triennal.
Le nouveau protocole conclu le 3 novembre 1997 provoque lui-même un
accroissement important des charges.
L'évolution du nombre des emplois entre 1995 et 2000 doit être
rappelée : ceux-ci sont passés de 9.917 en 1995 à
10.778 en 2000, soit une croissance de 8,6 %.
En s'en tenant aux seuls chapitres de rémunération
c'est-à-dire hors cotisations et prestations sociales, les
évolutions significatives suivantes se dégagent :
Evolution de la masse salariale du BAAC hors charges sociales
|
1995 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Ecart
1
|
Ecart
1
|
Rémunérations des titulaires et contractuels |
1.463,9 |
1.644,4 |
1.752,5 |
1.820,6 |
1.892,1 |
29,2 |
3,9 |
Rémunérations des personnels ouvriers |
170,7 |
186,3 |
191,9 |
199,5 |
201,2 |
17,8 |
0,08 |
Vacataires et divers |
12,7 |
19,2 |
18,9 |
15,9 |
18,3 |
44,1 |
15,1 |
Primes et indemnités |
886,3 |
1.074,8 |
1.164,6 |
1.264,2 |
1.328,8 |
49,9 |
5,1 |
Total |
2.533,6 |
2.924,7 |
3.127,9 |
3.300,2 |
3.440,4 |
35,8 |
4,2 |
(1)
En pourcentage
Rapportée au nombre d'agents, la masse salariale hors cotisations
sociales donnait un coût par agent de 255.000 francs en 1995, de
284.920 francs en 1997, de 301.000 francs en 1998, de
311.398 francs en 1999 et de 319.206 francs en 2000 soit un niveau de
rémunération individuelle supérieur de 25 % au
montant atteint en 1995.
L'essentiel de la progression de la masse salariale de la DGAC (35,8 %
au total) vient donc de la revalorisation des rémunérations
individuelles, le reste provenant de l'accroissement des effectifs.
Ce
n'est donc pas la nécessité de mettre en place des
capacités nouvelles de traitement du trafic qui explique à titre
principal le glissement de la masse salariale. Cette nécessité
reste d'ailleurs à démontrer compte tenu d'une évaluation
réaliste des conditions de travail des agents du contrôle
aérien mais bien le choix de revaloriser les traitements des agents.
Les conditions dans lesquelles est gérée la masse salariale du
BAAC débouchent sur
des évolutions évidemment peu
raisonnables au regard des contraintes financières du moment qui
s'imposent tant à la fonction publique qu'aux salariés des
entreprises du transport aérien
.