VI. PRINCIPALES OBSERVATIONS
A. LE RECENTRAGE DU SGDN SUR SES MISSIONS :
Si
le
SGDN est l'instrument privilégié du Premier ministre
pour
l'exercice des responsabilités qu'il tient, en matière de
direction générale de la défense, de l'article 21 de la
Constitution, il est également
conduit à travailler
en
liaison étroite et permanente
avec la Présidence de la
République
.
Au travers de son nouveau format,
concentré autour de cinq directions
et recentré sur ses missions et attributions
fondées sur
l'ordonnance de 1959 et le décret de 1978, le Secrétariat
général assure des tâches de gestion permanentes. Il
s'agit, pour l'activité interministérielle, de la veille, du
secrétariat et de la coordination dans tous les domaines de la
défense et de la sécurité. Au titre des
responsabilités du Premier ministre, le SGDN est également en
charge de la sécurité des systèmes d'information, du
contrôle des transferts d'armement et de la protection du secret de
défense.
Cependant, dans la lignée de son prédécesseur, Jean Picq,
le nouveau Secrétaire général, Jean-Claude Mallet
,
s'attache à centrer l'activité prioritaire du SGDN dans
des
tâches de conception et d'impulsion
. Il est ainsi constitué
des équipes " à la demande " à l'instar des
cellules créées pour la crise du Kosovo ou pour le passage
à l'an 2000.
Plus concrètement, la remontée en puissance des missions du SGDN
s'articule autour de quatre axes de travail :
- le suivi et le développement des réformes concernant la
politique de défense ;
- le dossier des nouvelles technologies d'information et de
télécommunication sous l'angle de la sécurité et de
la défense ;
- le contrôle des transferts d'armement et la lutte contre la
prolifération ;
- les questions relatives à la sécurité
européenne et à l'Europe de la défense.
B. UN RÔLE MAINTENANT RÉAFFIRMÉ ET CONFIRMÉ :
Le
SGDN a traversé
, ces dernières années,
une crise
d'identité
transparaissant dans la diminution continue de ses moyens
et la succession de ses responsables, puisque quatre secrétaires
généraux se sont succédés à sa tête en
quatre ans.
Son rôle est maintenant réaffirmé et
confirmé
, tant par les nouveaux moyens mis à sa disposition
que par les appels renouvelés à sa compétence dans des
domaines importants pour la défense et la sécurité. Le
SGDN, qui assure la préparation et le secrétariat du
Comité interministériel du renseignement (CIR), est, en effet,
sollicité au travers de cette mission dans la gestion de crises
internationales. C'est ainsi qu'à l'occasion du conflit du Kosovo, ses
fonctions de synthèse, d'évaluation et de mise en valeur du
renseignement dans le processus de décision politique ont
été confirmées.
En matière de sécurité informatique, domaine sensible
(passage à l'an 2000), de lutte contre le risque terroriste et la
prolifération NBC et de réforme de notre politique de
défense dans sa dimension européenne,
le SGDN est
repositionné comme lien de convergence de la sécurité
intérieure et extérieure
.
Il est un
instrument majeur à la disposition des plus hautes
autorités politiques de notre pays
pour lequel les moyens doivent
être d'autant plus à la hauteur de l'importance des missions qui
lui sont confiées qu'ils resteront modestes au regard de la masse
budgétaire correspondant à ses domaines d'intervention.