DÉCENTRALISATION

Rapporteur spécial : M. Michel MERCIER

La commission des finances doit se prononcer sur l'évolution des crédits consacrés à la décentralisation contenus dans le fascicule budgétaire " Intérieur et décentralisation " (agrégat 05). Toutefois, traditionnellement, le rapporteur spécial se livre à une présentation de l'effort financier total de l'Etat en faveur des collectivités locales.

Cette présentation est nécessaire car les crédits du bleu ne constituent que 10 % environ de l'effort total de l'Etat en faveur des collectivités locales, dont le montant pour 2000 s'élève à 291 milliards de francs. L'effort de l'Etat est réparti en quatre grandes masses d'inégale importance :

- les dotations comprises dans le périmètre de l' " enveloppe normée " des concours financiers de l'Etat aux collectivités locales ;

- les compensations d'exonérations et de dégrèvements législatifs , dont le montant progresse fortement depuis l'année dernière en raison de la réforme de la taxe professionnelle et de la baisse des droits de mutation ;

- les concours des différents ministères et des comptes spéciaux du trésor ;

- deux dotations restées en dehors de l'enveloppe normée : le FCTVA et les amendes de police.

I. LES CRÉDITS DE LA DÉCENTRALISATION DANS LE BUDGET DU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR

Les crédits de l'agrégat 05 " Collectivités locales " s'établissent à 31 milliards de francs dans le projet de loi finances pour 2000, soit 36,4 % de l'ensemble des crédits du ministère de l'intérieur. En 1999, cette proportion s'élevait à 39,5 % dans le projet de loi de finances. Ces crédits sont répartis de la manière suivante :

La dotation inscrite dans le projet de loi de finances pour 2000 est inférieure de 11,5 % à celle du projet de loi de finances pour 1999 et de 12,2% à la loi de finances initiale pour 1999 91( * ) .

Cette diminution s'explique principalement par les mouvements affectant la dotation générale de décentralisation (DGD) des départements.

L'évolution des crédits des collectivités locales de PLF à PLF

A. LA DIMINUTION DES CRÉDITS DES COLLECTIVITÉS LOCALES S'EXPLIQUE PAR LES MOUVEMENTS AU SEIN DE LA DGD

Le montant des crédits du ministère de l'intérieur consacrés aux collectivités locales baisse de 3,4 milliards de francs entre 1999 et 2000. Cette évolution s'explique principalement par la réduction de 4,1 milliards de francs du montant de la dotation générale de décentralisation (DGD) .

Si la DGD est une dotation dont le montant est censé évoluer au même rythme que la DGF, elle est affectée en 2000 par d'importantes modifications de périmètre , qui concernent plus particulièrement la DGD des départements .

La DGD des départements connaît deux mouvements significatifs :

une réduction de 9,1 milliards de francs, conformément aux dispositions de la loi portant création de la couverture maladie universelle qui " nationalise " les dépenses d'aide médicale des départements ;

Une majoration de 4,6 milliards de francs correspondant à la compensation de la nouvelle baisse des droits de mutation à titre onéreux ( DMTO ) perçus par les départements.

La compensation versée aux départements est intégrée à la DGD car les DMTO leur ont été transférés dans le cadre des lois de décentralisation, qui ont codifié à l'article L. 1614-5 du code général des collectivités territoriales les modalités de la compensation en cas de baisse du produit perçu.

La compensation versée aux régions fait en revanche l'objet d'un chapitre spécifique.

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