III - VILLE
Rapporteur spécial : M. Alain
JOYANDET
En 2000,
les crédits inscrits au bleu " ville " sont en hausse de
près de 40 % par rapport au budget voté de 1999. Cependant,
le projet de loi de finances est marqué par d'importants transferts
de crédits
en provenance d'autres ministères, dans le cadre
du fonds d'intervention pour la ville (FIV), dont les crédits
étaient transférés en gestion par les autres
ministères jusqu'à cette année. Une partie des
crédits du Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France (FARIF),
précédemment inscrits sur le compte d'affectation spéciale
n° 902-22, est également transférée au budget de
la ville. Au total, ces transferts représentent un montant de
297 millions de francs.
A structure constante, le budget de la ville augmente donc de
10,5 %.
Il convient de rappeler que, du fait du caractère
interministériel de la politique de la ville, les crédits
inscrits au "bleu" ville ne constituent qu'une partie des crédits
"spécifiques ville", qui ne représentent eux-mêmes qu'une
fraction de l'effort consenti par l'Etat à la politique de la ville.
Cette note prend en considération l'ensemble de ces crédits, qui
appartiennent donc à des périmètres concentriques selon
l'intensité de leur lien à la politique des villes et au
développement social urbain.
En prenant en compte les autres sources de financement publiques comme celle
des Fonds structurels européens, ou les contributions des
collectivités locales, on atteint un total de près de
35 milliards de francs en faveur de la politique de la ville, soit un
montant conforme à l'objectif fixé par le rapport Sueur. Les
crédits inscrits au "bleu" ville ne représentent que 4 % de
cet ensemble, et constituent le coeur de la discussion budgétaire, mais
votre rapporteur considère qu'il est indispensable de prendre en
considération l'ensemble de l'effort financier de l'Etat étant
donné le caractère interministériel de la politique de la
ville.
I. LA PROGRESSION DES "CRÉDITS SPÉCIFIQUES VILLE"
Le volume des crédits inscrits dans le "bleu" "Ville" est relativement faible, mais leur importance est certaine. En effet, ces crédits produisent un " effet de levier " indispensable à l'initiation et à l'accompagnement des programmes de la politique de la ville.
A. EXAMEN PAR TITRE DES CRÉDITS INSCRITS AU BLEU "VILLE"
Ville : Évolution des crédits 1999-2000 (à structure constante)
(en millions de francs)
DÉPENSES |
LFI 1999 |
PLF 2000 |
2000/1999
|
TITRE III
|
113,97 |
118,97 |
+ 4,38 % |
TITRE IV
|
658,30 |
727,03 |
+ 10,44 % |
TOTAL DÉPENSES ORDINAIRES |
772,27 |
846,00 |
+ 9,55 % |
TITRE V
|
16
|
6
|
-
62,50 %
|
TITRE VI
|
223,23
|
266,00
|
+
19,15 %
|
TOTAL
DÉPENSES EN CAPITAL CP
|
239,23
|
272,00
|
+
13,70 %
|
TOTAL (DO+CP) |
1.011,5 |
1.118 |
+ 10,53 % |
- au
Titre III "Moyens des services" figurent le chapitre 37-60, qui retrace les
moyens de fonctionnement de la délégation
interministérielle à la ville, et le chapitre 37-82 relatif aux
dépenses déconcentrées de la politique de la ville ;
- le Titre IV "Interventions Publiques" est constitué d'un chapitre
unique, le 46-60, consacré aux "interventions en faveur de la ville et
du développement social urbain". Les crédits de ce chapitre
financent les dépenses contractuelles, les subventions aux associations
dans le cadre du "partenariat national", le soutien aux opérations
"villes, vie, vacances", ainsi qu'une partie des subventions aux services
publics de quartiers et aux grands projets.
Des transferts de crédits importants sont effectués sur ce
chapitre : 100 millions de francs en provenance du Fonds pour
l'aménagement de l'Ile-de-France (FARIF) pour les actions
déconcentrées en faveur du développement social urbain en
Ile de France, et 160 millions de francs transférés des
budgets de la Justice, de la Jeunesse et Sports, de l'Emploi et de la
Solidarité, et de l'Aménagement du territoire, dans le cadre du
fonds d'intervention pour la ville (FIV) ;
- le Titre V, avec un chapitre unique (57-71) est consacré aux
dépenses d'études et d'assistance technique ;
- le Titre VI retrace, au chapitre 67-10, les subventions d'investissement
accordées par l'Etat au fonds d'intervention pour la ville, aux
dépenses contractuelles, et aux grands projets. Ce titre
bénéficie également de l'inscription d'une partie des
crédits du Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France
précédemment ouverts sur le chapitre IX du compte d'affectation
spéciale n° 902-22, qui a été
rebudgétisé.
Il convient de souligner l'importance du poids relatif des dépenses
ordinaires dans l'ensemble du budget de la ville, soit 75,7 % à
structure constante, et 78,1 % en tenant compte des transferts de
crédits.