C. L'ÉVOLUTION CONTRASTÉE DES AUTRES POSTES DE DÉPENSES

Votre rapporteur spécial salue les efforts de clarification de nomenclature mais regrette que suite à des changements successifs d'une année sur l'autre et à la globalisation de lignes très importantes, le contrôle parlementaire devienne plus difficile. Ainsi, la fusion des crédits en faveur de la lutte contre le tabagisme au sein de ceux de la lutte contre les pratiques addictives rend désormais impossible, à la lecture du bleu, d'identifier les moyens que l'Etat dégage à ce titre.

Au delà de ces remarques importantes, votre rapporteur spécial voudrait souligner que la hausse des prestations recouvre l'essentiel des moyens nouveaux dont dispose le ministère, et que le solde (400 millions de francs) est affecté à des actions dont il souhaite discuter de la priorité.

La moitié de la progression des moyens de fonctionnement du ministère va à la montée en puissance des agences de sécurité sanitaire, ce que ne remet pas en cause votre rapporteur spécial.

En revanche, il peut paraître étonnant qu'au moment même où se mettent en place, avec des moyens importants, des structures autonomes qui assument plusieurs fonctions essentielles du ministère, le budget de l'emploi et de la solidarité bénéficie de 102 créations d'emploi et de 150 millions de francs de moyens de fonctionnement supplémentaires. S'agissant d'ailleurs des emplois, votre rapporteur spécial souhaite souligner :

• la subsistance de 209 postes mis à disposition de l'administration centrale par les organismes de sécurité sociale et les hôpitaux (environ 170 postes dans le même cas pour les services déconcentrés) ; cela revient à financer une partie du personnel de l'administration par les cotisations sociales et les dotations hospitalières ; même si le projet de loi de finances a prévu 10 millions pour résorber cet état de fait, votre rapporteur spécial espère que le budget 2001 verra disparaître ces pratiques ;

• le transfert de 37 emplois à l'IFCASS de Dieppe, et des 7,3 millions de francs nécessaires à leur rémunération, revient à faire financer des personnels permanents sur titre IV et non plus sur titre III ce qui n'est pas conforme à la nomenclature budgétaire.

Dans ce contexte de très forte progression des moyens, plusieurs postes budgétaires font l'objet d'une évolution discutable :

• les bourses restent à niveau constant, sans même prendre en considération la hausse du coût de la vie, ou diminuent ;

• les crédits en faveur des rapatriés diminuent de 25 % alors que leurs légitimes revendications devraient trouver un écho plus favorable ;

• les crédits destinés aux frais de justice restent largement sous-estimés au regard des années précédentes ;

• les dépenses relatives à l'offre de soins restent faibles et diminuent même en valeur relative. L'agrégat relatif à l'offre de soins s'établit ainsi à 1,54 milliard de francs pour 2000, ce qui correspond à 1,7 % du budget de la santé et de la solidarité, contre 2 % en 1999. Or ces crédits sont stratégiques, parce qu'ils correspondent à la contribution budgétaire de l'Etat aux instruments de régulation des dépenses d'assurance maladie.

De plus, les autorisations de programme demeurent les sacrifiées des budgets successifs puisqu'elles ne représentent plus que 539 millions de francs contre 700 millions de francs en 1999.

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