II. OBSERVATIONS DE VOTRE RAPPORTEUR
La
dispersion des aides directes à la presse au départ un peu
surprenante, s'agissant d'interventions dont l'unité de compte est
parfois inférieure au million de francs, se justifie par la
fragilité, si ce n'est du secteur dans son ensemble, du moins de
certains titres qui en font toute la richesse et le dynamisme.
Dix articles se partagent 260 millions de francs. Si l'on retire les
remboursements à la SNCF et le plan social des NMPP, c'est 145 millions
qui se répartissent sur huit postes ; soustraction faite de l'aide
au portage qui constitue désormais le point de concentration de l'effort
budgétaire, cela donne une moyenne par article inférieure
à 12 millions de francs.
La diversité que ces aides tendent à perpétuer, est
une condition de la démocratie
. Et c`est dans cette perspective que
votre rapporteur examine le présent budget sans oublier pour autant
que la presse agit désormais dans un espace éminemment
concurrentiel
: elle est en concurrence avec des grands groupes
internationaux et avec d'autres médias qu'il s'agisse de la
télévision ou, peut-être, demain, d'Internet.
A. AIDES DIRECTES : UNE DISPERSION CONDITION DU PLURALISME
Le
Gouvernement a fait " clairement le choix d'un plan de
développement de la presse quotidienne ". Cette
priorité se traduit par un effort particulier en faveur du portage mais
aussi de l'investissement et de la modernisation par rapport au fonctionnement.
L'intention ne peut qu'être approuvée, même si
appliqués de façon trop rigide, de tels principes peuvent aboutir
à une répartition plus arbitraire voire ponctuellement
contestable.
1. La priorité au portage
Il
s'agit de relancer la vente de la presse quotidienne d'information politique et
générale. Dans un monde saturé d'information, les patrons
de presse comme les responsables gouvernementaux ont pris conscience de
l'importance d'un mode de distribution, qui seul peut fidéliser une
clientèle qui veut des nouvelles au tout début de sa
journée.
La diffusion par portage connaît de fortes disparités selon les
familles de presse et les zones géographiques. Alors que dans l'Est et
le Nord de la France, ce mode de diffusion est bien implanté, il demeure
encore marginal sur le reste du territoire et peu développé pour
la presse quotidienne nationale. La situation du secteur de la presse
écrite au regard du portage est donc contrastée.
Une des questions qui fait l'objet de
débat
s au sein de la
presse et par voie de conséquence entre une partie de la presse et le
gouvernement, porte sur les
parts respectives qu'il faut accorder à
l'aide au stock par rapport à celle favorisant l'effort à la
marge
. S'il faut bien admettre que la majeure partie de l'aide doit aller
aux journaux qui font l'effort de développer un réseau de
portage, il est paradoxal que l'aide ne concerne que marginalement la presse
notamment dans l'Est où le portage est traditionnellement très
développé et donc les marges d'expansion relativement faibles.