CHAPITRE III :
UN BUDGET QUI N'EST PAS RÉELLEMENT
MAITRISÉ
En
apparence, la variation des crédits du BAAC entre 1999 et 2000 semble
modérée. Mais, ceci tient à un changement de
périmètre budgétaire. Surtout, elle n'apparaît pas
durable.
A structures constantes, les crédits progressent à peu
près comme l'an dernier. L'expérience montre qu'il est en effet
bien difficile de maîtriser les dépenses du budget annexe. En
corollaire, la réduction affichée des recettes affectées
aux différents comptes retraçant l'intervention publique dans le
transport aérien résulte pour partie d'un jeu d'illusion. Votre
rapporteur souhaite s'inscrire dans une démarche positive. Comme
parlementaire sa fonction est de contrôler l'usage des crédits du
budget annexe. En ce sens, il souhaite conduire l'an prochain une mission
d'évaluation consacrée au contrôle aérien qu'il
situera dans son contexte européen.
Mais le budget annexe est, avant tout, l'affaire des usagers du transport
aérien, compagnies mais aussi clients de celles-ci. En ce sens, il doit
être entouré d'une vraie concertation qui mérite de
fonctionner sans failles. Il faut également consacrer la vocation de
prestataire de services de la direction générale de l'aviation
civile pour celles de ses missions qui relèvent de cette
catégorie. Il faut enfin que cette administration qui, sauf contredit,
n'a pas la volonté de sortir de la sphère publique adopte des
comportements mieux en rapport avec ceux d'un ensemble auquel elle se dit
attachée. Cela conduit à recommander la mise en chantier d'une
vraie modernisation de son management.
I. LA POURSUITE DE L'ACCROISSEMENT DES CHARGES DE PERSONNEL
Le BAAC est, pour moitié, un budget de rémunérations. Les charges de personnel s'accroîtraient de près de 3,9 % par rapport à 1999 7( * ) après une augmentation moyenne de 5,6% au cours des deux dernières années (successivement 6 et 5 % entre 1997 et 1998 et 1998 et 1999)
Evolution des charges de personnel depuis 1995
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Evolution 2000/1995 |
Evolution
|
3.311,6 |
3.632,5 |
3.766 |
3.990,6 |
4.198,8 |
4.361,1 |
+ 31,7 % |
+ 3,9 % |
La
hausse des charges salariales s'explique largement par la négociation
périodique de protocoles sociaux triennaux qui donne lieu à des
tensions auxquelles les gouvernements successifs se sont toujours
montrés très soucieux d'apporter une réponse non
conflictuelle.
En 1998, dernière année de traduction budgétaire du
précédent protocole triennal du 3 novembre 1994, les charges
de personnel étaient supérieures d'1/5ème au niveau
atteint en 1995, première année d'application du protocole
triennal.
A. LE PROTOCOLE DU 3 NOVEMBRE 1997
Un
nouveau protocole a été conclu le 3 novembre 1997 qui
produira lui-même un accroissement important des charges.
Le protocole récemment conclu comporte en effet de nombreuses
dispositions allant dans ce sens. Il s'agit d'abord des recrutements.
Recrutements DGAC associés au protocole du 3 novembre 1997
Corps |
1998 |
1999 |
2000 |
Total |
ICNA |
80 |
80 |
110 |
270 |
TEEAC |
70 |
70 |
70 |
210 |
IESSA |
30 |
30 |
30 |
90 |
IAC |
4 |
4 |
4 |
12 |
IEEAC |
12 |
12 |
12 |
36 |
ADM.C |
1 |
1 |
1 |
3 |
ATT. |
5 |
5 |
6 |
16 |
ASSIS. |
8 |
9 |
9 |
26 |
ADJ. |
15 |
15 |
15 |
45 |
OUVRIERS |
18 |
21 |
27 |
66 |
INFIRMIERS |
- |
1 |
- |
1 |
ASSIS. SOC. |
- |
1 |
- |
1 |
Total |
243 |
249 |
284 |
776 |
Questionnée sur l'impact financier du protocole, la DGAC a fourni le tableau suivant.
Charges nouvelles annuelles résultant du nouveau protocole DGAC
(en millions de francs)
Années |
1998 |
1999 |
2000 |
Créations d'emplois |
13 |
35 |
100 |
mesures catégorielles |
107 |
114 |
118 |
TOTAL |
120 |
149 |
218 |
Le
niveau des charges de personnel devrait donc être augmenté de
120 millions de francs en 1998 puis de 149 et 218 millions de francs,
en 1999 et 2000 respectivement, par rapport à une situation sans
protocole catégoriel.
La dynamique de dépenses induite par le protocole est, il faut le
souligner, retardée dans ses effets puisque le plein impact
budgétaire des recrutements est reporté compte tenu de la
formation initiale des contrôleurs aériens. Les effets des
recrutements prévus par le protocole de 1997 ne se traduisent donc pas
encore pleinement dans les données budgétaires mais imposeront de
très lourdes charges à l'avenir.