CONCLUSION
Votre
rapporteur constate que les efforts d'économie du ministère de
l'équipement, des transports et du logement, tant en ce qui concerne les
dépenses de personnel que les dépenses de fonctionnement,
s'inscrivent dans la politique générale appliquée à
la fonction publique de l'Etat, à savoir des réductions d'emplois
très faibles (0,4%).
Le coût des rémunérations progresse plus rapidement que les
crédits du budget de l'Etat (+2,1% contre +0,9 %), si bien que
l'effort budgétaire porte non pas sur le personnel, mais sur les moyens
d'action du ministère.
Cette progression mécanique laisse malheureusement peu de place
à une action déterminée de réforme des moyens de
l'Etat.
EXAMEN EN COMMISSION
Mercredi 3 novembre 1999, la commission a procédé, sur le
rapport de M. Jacques Pelletier, rapporteur spécial,
à l'examen des crédits de l'équipement, des transports et
du logement consacrés aux
services communs
dans le projet de loi
de finances pour 2000.
M. Jacques Pelletier
a fait part de ses observations.
Il a tout d'abord constaté que le ministère de
l'équipement, des transports et du logement réalisait un effort
de réduction de ses effectifs et des crédits de fonctionnement
pour 2000. En 1999, le ministère de l'équipement, des transports
et du logement avait procédé à la suppression de 490
postes. Pour 2000, il a relevé que l'effort de compression des effectifs
serait moins important, puisqu'il porterait sur 385 emplois
dont 115
adjoints administratifs des services déconcentrés, 130 agents
d'exploitation des travaux publics de l'Etat et 65 ouvriers des parcs et
ateliers. Il a expliqué cette évolution par le souci du
ministère de ne pas trop affecter les personnels qui concourent à
l'entretien et à l'exploitation des routes et des voies navigables, afin
de maintenir les effectifs dans les départements qui connaissent des
contraintes particulières, notamment pendant la période hivernale.
Il a ajouté que les emplois du budget des services communs diminueraient
par ailleurs de 10 unités, par transfert, si bien qu'au total, les
effectifs inscrits sur le budget des services communs baisseront de 395
unités, pour atteindre 98.341 emplois.
M. Jacques Pelletier
a observé que les mesures statutaires
concernant les personnels auraient un impact budgétaire, puisque les
rémunérations progresseront de 2,1 % pour 2000. Il a
cité les nombreuses transformations d'emplois, et notamment le
repyramidage du corps des techniciens supérieurs des travaux publics de
l'Etat, du corps des adjoints administratifs et des dessinateurs, de la
filière technique et de la filière administrative. Il a
expliqué ces mesures par l'application de l'accord salarial de la
fonction publique pour les corps de catégorie C et par un
phénomène de "rattrapage" pour l'application du protocole
"Durafour", en ce qui concerne les personnels de catégorie B.
Il a noté que le budget des services communs ne comportait pas de
créations nettes de postes, mais uniquement des redéploiements,
notamment en matière de sécurité routière, et dans
le domaine du contrôle des transports routiers.
Concernant
les dépenses de fonctionnement,
M. Jacques
Pelletier
a observé que le budget du ministère de
l'équipement enregistrait pour 2000 une stabilité, après
une diminution régulière de 2 % sur les chapitres de
fonctionnement des services, conforme à l'application du contrat
triennal (1997-1999) conclu avec le ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie.
Toutefois, en termes réels, en
excluant les nouvelles charges résultant du crédit-bail de
l'Arche de la Défense, il a considéré que les
crédits de fonctionnement seraient réduits, de l'ordre de
3 %.
En conclusion de cette première observation,
M. Jacques Pelletier
a constaté que les efforts d'économie du ministère de
l'équipement, des transports et du logement, tant en ce qui concerne les
dépenses de personnel que les dépenses de fonctionnement,
s'inscrivaient dans la
politique générale appliquée
à la fonction publique de l'Etat, à savoir un traitement de la
masse salariale plus favorable que celui des autres dépenses.
Il a particulièrement noté que le coût des
rémunérations progresserait plus rapidement que les
crédits du budget de l'Etat (+ 2,1 % contre
+ 0,9 %), si bien que l'effort budgétaire portait non pas sur
le personnel, mais sur les moyens d'action du ministère.
Puis,
M. Jacques Pelletier
a estimé, à l'examen de la
gestion des années précédentes et du projet de loi de
finances pour 2000, qu'il était devenu impératif de clarifier la
présentation budgétaire du budget des services communs.
Il a noté que le projet de loi de finances pour 2000 était
marqué par une clarification importante, puisqu'il proposait
l'intégration des recettes des missions d'ingénierie publique au
budget des services communs.
Ainsi, l'opération de rebudgétisation de ces recettes portera sur
948,16 millions de francs dont 910,56 millions de francs pour les
indemnités versées à 25.000 agents, soit un quart des
agents du ministère de l'équipement, des transports et du
logement. Il a observé que la réintégration de ces sommes
s'accompagnerait d'un dispositif destiné à maintenir aux agents
des droits constants. Les critères de répartition des recettes
d'ingénierie publique étaient fonction du grade, mais aussi de la
situation géographique des agents et de leur service. Ces
critères devraient être maintenus.
M. Jacques Pelletier
s'est félicité de cette clarification
budgétaire, qui parachève le mouvement de rapatriement au sein du
budget de l'Etat de dépenses permanentes.
Il a toutefois estimé que de nouvelles clarifications budgétaires
seraient bienvenues.
D'une part, il a observé que
les très nombreux transferts
internes de crédits et transferts entre sections nuisaient à
l'analyse du budget : le budget des services communs compte cette année
pas moins de 10 transferts internes et 18 transferts entre sections, sans
qu'il soit possible de connaître précisément les articles
budgétaires affectés par ces transferts. Dans ces conditions, il
a estimé qu'une analyse détaillée des crédits
était impossible, et que l'information du Parlement pouvait être
considérée comme insuffisante.
D'autre part, il a remarqué, à l'appui du rapport du
contrôleur financier, que d'importants transferts d'emplois et de
crédits avaient lieu en cours de gestion.
Il s'est félicité
du choix de faire gérer
l'ensemble des agents par la direction du personnel du ministère de
l'équipement, des transports et du logement, en permettant certaines
économies d'échelle et une plus grande cohérence dans la
gestion des carrières. Toutefois, il a souhaité, autant que
possible, que les crédits de rémunération des personnels
gérés par l'administration centrale du ministère de
l'équipement figurent au budget des services communs, lorsque ces
personnels font partie du ministère. Il n'a pas trouvé de raison
objective pour que les personnels de la direction de l'aviation civile et ceux
des transports terrestres soient inscrits au budget "services communs", mais
pas ceux de la section "mer". La logique voudrait que ce transfert soit
réalisé à moyen terme, afin de faciliter la
lisibilité des documents budgétaires et la gestion du personnel.
En conclusion, il a rappelé combien le budget des "services communs",
correspondant pour l'essentiel à la rémunération des
personnels du ministère de l'équipement, des transports et du
logement, était, du fait de sa structure même, un budget d'une
grande rigidité. Au total, ce budget progressera de 1,4 % pour
2000, soit 0,5 point de plus que le budget général,
principalement en raison de l'incidence en année pleine des mesures de
revalorisation du point fonction publique et des mesures statutaires. Il a
conclu que cette progression mécanique laissait malheureusement peu de
place à une action déterminée de réforme des moyens
de l'Etat.
Lors de sa réunion du jeudi 18 novembre 1999 sous la présidence
de
M Alain Lambert, président
, la commission a
décidé de proposer au Sénat de rejeter les crédits
du ministère de l'équipement, des transports et du logement.
Réunie le
mercredi 3 novembre 1999
, sous la présidence de
M. Alain Lambert , président,
la commission des
finances a procédé à l'examen des crédits du
ministère de l'Equipement, des transports et du logement
(I. Services
communs).
Réunie le
jeudi 18 novembre 1999,
sous la présidence de
M. Alain Lambert, président,
la commission des finances a
décidé de proposer au Sénat
de rejeter
les
crédits
de l'Equipement, des transports et du logement pour 2000.