II. UNE RÉDUCTION DU DÉFICIT VOLONTAIREMENT LIMITÉE

A. DES OBJECTIFS DÉSORMAIS FIXÉS À MOYEN TERME

1. Le programme de stabilité de décembre 1998

Transmis à la Commission européenne l'année dernière en décembre 1998, ce programme fixe à l'échéance de 2002 des objectifs en terme de besoin ou de capacité de financement des administrations publiques, qu'il s'agisse de l'Etat, des régimes de sécurité sociale, des collectivités locales ou des organismes divers d'administration centrale. Conformément au Pacte de stabilité et de croissance, les pays membres de l'Union européenne doivent en effet, à terme, tendre vers un équilibre de leurs finances publiques, voire être en excédent. Cet objectif doit permettre aux Etats-membres de faire face aux fluctuations conjoncturelles.

Les objectifs alors fixés sont retracés dans le tableau suivant :

Besoin/capacité de financement des administrations publiques
selon le programme de stabilité de décembre 1998

(en points de PIB)

 
 
 

Hypothèse prudente (4)

Hypothèse favorable (5)

 

1998

1999

2000

2001

2002

2000

2001

2002

Etat

- 3,05

- 2,7

- 2,5

- 2,2

- 2,0

-

-

-

ODAC (1)

+ 0,15

+ 0,1

+ 0,2

+ 0,2

+ 0,2

-

-

-

APUL (2)

+ 0,15

+ 0,15

+ 0,1

+ 0,2

+ 0,3

-

-

-

ASSO (3)

- 0,15

+ 0,15

+ 0,2

+ 0,2

+ 0,3

-

-

-

Total

- 2,9

- 2,3

- 2,0

- 1,6

- 1,2

- 1,7

- 1,2

- 0,8

(1) Organismes divers d'administration centrale.

(2) Administrations publiques locales.

(3) Administrations de sécurité sociale.

(4) Croissance du PIB = 2,5 % par an.

(5) Croissance du PIB = 3,0 % par an. Le gouvernement ne décompose pas par secteur car il y aurait, dans cette hypothèse, des baisses de prélèvements obligatoires différenciées.

2. Un déficit budgétaire à 2,4 % du PIB

Pour 2000, les objectifs présentés par le gouvernement sont les suivants :

Capacité ou besoin de financement des administrations publiques

(en points de PIB)

 

1997

1998

1999

2000

Administrations publiques

- 3,0 *

- 2,7

- 2,2

- 1,8

Etat

- 3,5

- 3,0

- 2,7

- 2,4

Administrations de sécurité sociale

- 0,5

- 0,1

0,1

0,25

Autres organismes :

 
 
 
 

- organismes divers d'administration centrale*

0,7

0,1

0,15

0,15

- administrations publiques locales

0,3

0,3

0,25

0,2

* Dont 0,5 point au titre de France Telecom

Source : Rapport économique, social et financier

Dans le cadre ainsi délimité, le niveau du déficit budgétaire pour 2000 a été fixé par le gouvernement à - 215,4 milliards de francs, soit 2,4 % du PIB.

Le déficit se situe donc à un niveau très proche de celui retenu par " l'hypothèse prudente " qui correspond à une croissance du PIB de 2,5 % par an, l'hypothèse favorable étant elle, établie sur la base d'une croissance de 3 %, soit un niveau proche de celui prévu par le gouvernement qui l'estime devoir se situer en 2000 dans une fourchette de 2,6-3 %.

L'amélioration escomptée pour 2000 quant au niveau de la croissance aurait donc pu trouver une traduction plus volontariste, selon les hypothèses mêmes du gouvernement, en terme de réduction du déficit budgétaire. Celui-ci semble donc s'être résolu à ne pas lui faire jouer pleinement son rôle contra-cyclique, ce que l'on peut regretter.

Besoin de financement de l'Etat

 


1997


1998


1999


PLF 2000

Rappel " hypothèse prudente "

Différence réalisations prévisions/

Niveau du déficit budgétaire

-3,5

- 3,0

- 2,7

- 2,4

- 2,5

+ 0,1

Croissance escomptée du PIB

 

2,6 à 3 %

2,5 %

+ 0,1 à + 0,5 %

En tout état de cause, même réduit, le niveau du déficit budgétaire reste supérieur au seuil symbolique des 200 milliards de francs, qu'il avait dépassé pour la première fois en 1992.

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