C. LA VALORISATION DE LA PLACE DE LA DEUXIÈME RÉSERVE
L'articulation de la réserve en deux ensembles -une
première réserve resserrée et opérationnelle, une
deuxième réserve plus particulièrement destinée
à renforcer le lien Armées-Nation- répond au schéma
posé par la loi de programmation.
Votre commission approuve cette organisation. La réforme des
réserves passait en effet nécessairement par une rupture avec les
réserves de masse. Il valait mieux compter sur des effectifs
limités mais bien formés et opérationnels plutôt que
sur une réserve nombreuse dont les capacités apparaissaient
largement " virtuelles ".
Par ailleurs, le
système devait être aménagé avec
souplesse
: il convenait, d'une part, de ne pas décourager les
bonnes volontés et d'accueillir les candidatures au-delà
même des besoins des armées ; il importait, d'autre part de
disposer, dans l'hypothèse où les effectifs de la première
réserve s'avéreraient insuffisants, d'un
vivier
où
les armées pourraient se procurer les renforts nécessaires.
La deuxième réserve répond à cette double
préoccupation. Toutefois le texte du Gouvernement ne lui donne pas
toujours sa juste place. Au-delà du changement de désignation
proposé, votre commission a donc souhaité valoriser le rôle
de cette composante en suivant trois voies :
.
Elle a d'abord
précisé les missions
de la
réserve citoyenne en indiquant que celle-ci avait pour objet de
renforcer le lien entre les forces armées et la Nation et de fournir, le
cas échéant, les renforts nécessaires à la
première réserve.
.
Elle a ensuite souhaité que l'admission au sein de la
réserve citoyenne ne résulte pas seulement de
l'impossibilité d'accéder à la première
réserve mais puisse faire l'objet d'un
choix
délibéré
de la part des réservistes. En effet,
certains volontaires désireux de servir dans la réserve, ne
souhaitent pas toujours, compte tenu notamment de leur activité
professionnelle, accomplir l'ensemble des activités prévues au
titre de l'engagement pour servir dans la réserve. La réserve
citoyenne constitue alors un cadre tout à fait adapté pour
accueillir des femmes ou des hommes qui, s'ils n'ont pas toujours une grande
disponibilité, ne doivent pas moins avoir la possibilité de
mettre leur bonne volonté et leur expérience au service des
armes. C'est ainsi que les pouvoirs publics pourront pleinement donner sens au
rôle des réserves dans le renforcement du lien
Armées-Nation.
.
Votre commission a enfin estimé que la participation à
des activités bénévoles qui intéresse
principalement les membres de la réserve citoyenne puisse porter non
seulement sur des activités définies par l'autorité
militaire comme le prévoit le projet de loi mais aussi sur les
activités agréées par ces
autorités
.
Il s'agit en effet de laisser une place aux initiatives des réservistes
et de leurs associations.