E. LE SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES ET LE SERVICE DES ESSENCES DES ARMÉES : UNE ATTENTION PARTICULIÈRE POUR LES SPÉCIALISTES
1. Le service de santé des armées
.
Les besoins
La première réserve du service de santé assume deux
missions principales.
En premier lieu, elle permet de compléter les éléments
organiques des services de santé.
Elle doit permettre aussi la montée en puissance :
1° au profit de
l'armée de terre
(50 % des effectifs
prévus)
- des différentes formations d'active dont le renforcement est
nécessaire (bataillons médicaux aux effectifs professionnels
limités, mais aussi régiments disposant d'unités de
réserve ou de compléments opérationnels) ;
- des unités de soutien médical constituées en
totalité par des réservistes dans le cadre d'une crise majeure (1
régiment médical, 4 hôpitaux mobiles de campagne, 3
antennes chirurgicales et les unités de transport sanitaire du
territoire) ;
2° au profit de
l'armée de l'air
(20 % des effectifs
prévus)
- des services médicaux des bases aériennes, dont les effectifs
sont augmentés par apport de réservistes ;
- des unités de transit sanitaire aérien qui doivent, comme les
unités de soutien terrestre, s'adapter à l'hypothèse
majeure d'emploi des forces ;
3° au profit de la marine (10 % des effectifs prévus) :
- des services médicaux des unités dont le besoin est lié
à l'accroissement des moyens engagés par cette armée ;
4° au profit de la gendarmerie (10 % des effectifs prévus).
Conformément aux
conditions générales d'emploi
de
la réserve militaire et en dehors
de tout appel massif
à
celle-ci, les réservistes du service de santé des armées
sont impliqués dans l'action du service de santé
professionnalisé.
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Principes d'organisation
La réserve du service de santé des armées comprend 25 %
d'officiers, 40 % de sous-officiers et 35 % de militaires du rang, soit
quelque
7 000 hommes
(personnels techniques, médicaux,
paramédicaux).
Par ailleurs, la constitution de formations de soutien médical impose
également l'engagement par les armées, à partir des
ressources dont elles disposent en personnels, de
3 000 hommes
" toutes armes " supplémentaires nécessaires au
fonctionnement de ces unités.
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Instruction des réservistes
Dépourvus en principe de culture militaire préalable, les
volontaires pour servir dans la réserve du service de santé des
armées devront acquérir une formation militaire de base mais
aussi et surtout, une instruction spécifique d'adaptation à
l'emploi opérationnel du service de santé. L'instruction portera
en particulier sur :
- les traitements spécifiques des blessés de guerre,
- la prise en charge des pertes liées à l'emploi d'armes NBC,
- la mise en oeuvre des matériels et des structures de dotation dans les
différents types d'environnement,
- les procédures de prise en charge des blessés dans la
chaîne des évacuations.
Le service de santé des armées prévoit également
des périodes de recyclage pour les personnels de la deuxième
réserve qui seraient affectés en première réserve.
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Modalités d'appel et de convocation
Situations |
Personnels concernés |
Modalités |
Temps
normal
|
tous
disponibles
|
5 jours
sur 5 ans (projet de loi)
|
Crise
de haute intensité
|
toutes catégories |
Application des articles 2 et 6 de l'ordonnance 59-147 du 7 janvier 1959 modifiée |
.
La mise en place de la réserve
1° L'organisation
La réforme des réserves implique une réduction importante
des structures de soutien médical mises sur pied lors des
opérations de mobilisation :
- suppression de la totalité des structures hospitalières
d'infrastructure de réserve,
- limitation de la montée en puissance des hôpitaux d'active
à 10 % des capacités du temps normal,
- dissolution des 23 hôpitaux mobiles de campagne de l'armée de
terre et de 70 % des structures de soutien médical divisionnaires,
- dissolution de l'ensemble des soutiens intégrés des
unités.
2° La réduction des effectifs
Depuis 1996, les effectifs gérés par le service de santé
des armées ont été réduits de 25 %. Cette
déflation s'est accompagnée d'un effort parallèle pour
valoriser
le volontariat
afin de préparer la montée en
puissance de la nouvelle réserve. 507 engagements spéciaux dans
la réserve ont été signés en 1997 et 792 en 1998.
COMPARATIF ENTRE LA SITUATION DES RÉSERVES
EN 1993 ET L'OBJECTIF POURSUIVI DANS LE CADRE DE LA RÉFORME
SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES
|
1993 |
Objectif réforme |
I.
Effectifs de réservistes affectés
|
SSA + TTA*
|
SSA + TTA*
|
II. Les
missions
|
386
formations sanitaires de réserve dont :
|
38
formations sanitaires de réserve :
et renforcer chaque Unité de Réserve de Régiment Professionnalisé |
III. Les moyens budgétaires |
Budget de l'armée de terre |
Budget du
SSA
|
* Techniciens toutes armes - Personnel de chaque armée (Terre/Mer/Air/Gendarmerie) mis pour emploi auprès du SSA (conducteurs, cuisiniers, transmetteurs, etc...)
Le
service de santé des armées s'interroge aujourd'hui sur les
ressources dont il disposera pour réunir les effectifs
nécessaires de volontaires :
- la ressource constituée par les anciens personnels de carrière
ou sous contrat restera faible compte tenu, d'une part, de la faible rotation
des officiers et des paramédicaux et, d'autre part, de l'effectif
limité en militaires du rang engagés ou volontaires ;
- les militaires du rang de réserve pourront être recrutés
par transfert de gestion parmi les anciens engagés volontaires ayant
occupé des fonctions dans la chaîne " active " de
soutien médical au sein des forces ;
- les paramédicaux pourront venir d'un vivier jusqu'à
présent non exploité représenté par les
infirmières ou les élèves infirmiers parmi lesquels se
sont régulièrement exprimés des intentions de
volontariat ;
- les officiers de réserve volontaires proviendront dans un premier
temps de l'actuelle réserve obligatoire. Cependant cette période
transitoire devra être mise à profit pour engager une action de
recrutement en direction des jeunes volontaires grâce au relais, en
particulier, des associations de réservistes.
3° Les matériels
Les unités de réserve bénéficient des mêmes
équipements techniques que les unités de soutien médical
d'active. Les autres matériels relèvent des armées qui ont
en charge la constitution des unités de soutien médical de leurs
forces.
Ces matériels sont en général stockés de la
manière la plus centralisée possible afin d'en assurer le plus
efficacement la maintenance.