B. LES CRÉDITS " D'ACTIONS STRUCTURELLES " (RUBRIQUE 2)

2000 : 36 640 millions d'euros

2006 : 32 470 millions d'euros

Les " actions structurelles " seraient dotées d'une enveloppe des crédits d'engagement de 246,7 milliards d'euros. Corrigée des biais de structure -le glissement vers la rubrique 1 de certaines actions en milieu rural ou encore la prise en compte de " mesures pré-adhésion "-, l'enveloppe réelle des " actions structurelles " serait de l'ordre de 255 milliards d'euros.

S'agissant des seuls crédits désormais inscrits sous la rubrique 2 des perspectives financières, ils peuvent être décomposés comme suit :

Fonds structurels : 218,4 milliards d'euros soit 88,5 % du total

Fonds de cohésion : 21 milliards d'euros soit 8,5 % du total

Instrument pré-adhésion : 7,28 milliards d'euros soit 3 % du total

Total : 246,68 milliards d'euros

L'utilisation des moyens disponibles s'inscrirait dans un dispositif réformé qui permettrait de réduire progressivement le montant des crédits d'engagement destinés à financer la politique de cohésion. Les principales caractéristiques du nouveau dispositif seraient les suivantes.

Tout d'abord, les principes fondamentaux de la réforme de 1988 seraient maintenus : la subsidiarité, le partenariat, l'additionnalité et la concentration.

Ensuite, l'existence des cinq fonds le FEDER, le FSE, le FEOGA-orientation, l'IFOP et le Fonds de cohésion serait elle aussi maintenue.

En revanche, le nombre des objectifs des actions structurelles serait réduit passant des sept objectifs actuels (4 objectifs régionaux : les objectifs 1, 2, 5b et 6 et 3 objectifs nationaux : les objectifs 3, 4 et 5 a) à 3 objectifs seulement :

2 objectifs régionaux : l'objectif 1 visant à promouvoir le développement et l'ajustement structurel des régions en retard de développement et l'objectif 2 visant à soutenir la reconversion économique et sociale des zones en difficulté structurelle ;

1 objectif national : l'objectif 3 visant à soutenir l'adaptation et la modernisation des politiques et systèmes d'éducation, de formation et d'emploi.

A cette concentration thématique, serait associée une concentration des interventions qui, touchant aujourd'hui plus de 50 % de la population européenne, serait centrées à l'avenir sur une frange de 35 à 40 % de cette population.

Les régions concernées par les interventions au titre de l' objectif 1 seraient, comme à présent, les régions dont le PIB par habitant aura été inférieur au cours des trois dernières années à 75 % de la moyenne communautaire ainsi que les régions ultrapériphériques et, nouveauté, les zones antérieurement concernées par l'objectif 6 paragraphe 1. Mais, réforme essentielle, les souplesses ménagées par la réglementation en vigueur pour étendre le champ d'intervention au titre de l'objectif 1 disparaîtraient.

Les zones visées par l' objectif 2 seraient celles qui sont confrontées à des problèmes structurels de reconversion économique et sociale et dont la population ou la superficie sont significatives.

La Commission propose de réserver les financements de l'objectif 2 à 18 % de la population européenne et de déterminer les populations et les zones éligibles dans chaque Etat à partir d'un système complexe reposant principalement sur des critères relatifs à la situation de l'emploi mais aussi tenant compte des priorités nationales et de la situation acquise au terme de la programmation en cours (filet de sécurité).

Les zones concernées par les financements de l' objectif 3 seraient celles qui ne sont pas visées par les deux autres objectifs.

Le fonds de cohésion serait maintenu au profit des Etats dont le PIB par habitant est inférieur à 90 % de la moyenne communautaire.

Au sein des fonds structurels , la Commission conserverait la latitude de promouvoir des programmes d'initiative communautaire (PIC). Les PIC, actuellement au nombre de 13 seraient désormais orientés autour de 3 thèmes : la coopération interrégionale, le développement rural et celui des ressources humaines.

Surtout, le montant disponible pour financer les PIC serait ramené de 9 à 5 % du total des ressources des fonds structurels.

Enfin, 1 % des dotations des fonds structurels pourrait être mobilisé pour financer des actions innovatrices et d'assistance technique.

La répartition des financements entre les différents objectifs n'est pas entièrement précisée . Hormis les capacités de tirage indiquées ci-dessous pour financer les PIC ou les actions innovatrices et les décisions proposées quant au montant du fonds de cohésion, il est posé en principe que les 2/3 des engagements disponibles seraient réservés à l'objectif 1 . La répartition des financements résiduels entre les deux autres objectifs n'est pas tranchée.

Toutefois, la Commission a proposé un mécanisme réduisant la portée de l'exercice de programmation : une " réserve de performance " de 10 % serait allouée à mi-parcours par la Commission. Cette innovation doit être récusée. Elle est en effet susceptible d'exercer des effets pervers, les Etats se trouvant incités à dépenser leurs enveloppes à tout prix.

Enfin, un dispositif de " sortie en sifflet " est proposé au bénéfice des régions et zones qui ne bénéficieraient plus de l'éligibilité aux fonds structurels.

Des modifications sont introduites quant à la gestion des crédits d'actions structurelles .

Si les règles relatives aux taux d'intervention seraient globalement peu modifiées, en revanche quelques inflexions méritent d'être soulignées :

- une volonté de décentralisation accrue qui passe en particulier par la désignation d'une autorité unique de gestion pour chaque intervention, par la constitution d'un comité de suivi national et par l'instauration d'une procédure de subvention globale gérée " in situ " par des intermédiaires agréés pour financer des initiatives locales ;

- une volonté de cohésion avec une unicité de programmation au sein d'un même document pour les objectifs 2 et 3, une période uniforme de programmation, une association en partenariat de tous les échelons concernés, l'affirmation du principe de compatibilité des interventions avec les autres politiques communautaires (politique de l'environnement, de la concurrence, de l'emploi...) ;

- une volonté de saine gestion financière avec en particulier le dégagement des crédits non utilisés au terme d'un délai de deux années, l'utilisation des intérêts acquis aux Etats membres à partir des avances communautaires au profit des objectifs poursuivis dans le cadre du versement de ces avances et la promotion d'un mécanisme d'avance de 10 % des programmes.

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