CHAPITRE PREMIER

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES MOYENS

1. L'évolution d'ensemble

Les crédits demandés pour 1999, inscrits à hauteur de 130,451 millions de francs, affichent une hausse apparente de 9,62 % par rapport aux crédits votés pour 1998, qui s'élevaient à 119 millions de francs.

En effet, à structure constante, ce budget est en réalité en retrait de 15,42 millions de francs (-12,95 %) du fait du transfert des crédits du Service central de la sécurité des systèmes d'information (SCSSI) en provenance de ceux des services généraux du Premier ministre (SGPM) pour un montant de 26,87 millions de francs.

Le secrétariat général de la défense nationale (SGDN) avait déjà subi en 1998 une diminution de 11,8 % et, surtout, en 1997 une baisse de 31,15 % par rapport à une dotation en crédits votés de 201,17 millions de francs en 1996.

Ces diminutions de crédits correspondent, pour les dépenses ordinaires, à la continuité de la restructuration et du recentrage du SGDN, entreprise en 1995 sous l'impulsion du secrétaire général, M. Jean Picq, concrétisée durant l'exercice 1996 et dont la mise en oeuvre se fera sentir jusqu'à l'année prochaine. En effet, cette réforme a entraîné une forte réduction des effectifs, ainsi qu'une diminution sensible des besoins de fonctionnement. Il convient d'y ajouter le transfert en 1998, en raison de sa transformation en établissement public administratif, des crédits destinés à l'Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN) pour 10 millions de francs, sur ceux des services généraux du Premier ministre.

En revanche, toujours à périmètre constant, les dépenses en capital subissent une forte baisse de :

-
44,4 % pour les crédits de paiement qui diminuent de 24,07 millions de francs en 1998 à 13,38 millions de francs en 1999 (hors SCSSI).

- 30,4 % en autorisations de programme dont les crédits sont réduits de 23 millions de francs en 1998 à 16 millions en 1999 (hors SCSSI). Cette dernière dotation qui bénéficiait de 68,79 millions de francs en 1995, avait déjà été ramenée à 41 millions de francs en 1996, puis à 28,6 millions de francs en 1997.

Le tableau ci-dessous présente, classés par titre, les crédits demandés pour le SGDN pour 1999, en indiquant leur évolution par rapport au budget voté pour 1998.

Cette présentation sommaire met en évidence une nette diminution tant des crédits de dépenses ordinaires que des dépenses d'investissement. Il convient toutefois de relever que, contrairement aux années précédentes, ce budget n'a pas subi, à ce jour, de régulation budgétaire pour l'exercice 1998.

2. Le fonctionnement

a) Les dépenses ordinaires

Le champ d'action du SGDN ne recouvre pas de dépenses d'interventions (titre IV). Les dépenses ordinaires se limitent donc aux moyens des services (titre III) qui s'élèvent à 111,07 millions de francs dans le projet de budget pour 1999. Inscrites à hauteur de 90,2 millions de francs, hors SCSSI, ces dépenses diminuent en réalité de 5 % par rapport aux crédits votés pour 1998.

Les crédits de rémunération et charges sociales évoluent de 47,2 à 58,4 millions de francs, en augmentation de 24 %, mais à 44 millions de francs, hors SCSSI, soit une diminution de 6,6 %.

Les moyens destinés au matériel et fonctionnement des services qui augmentent de 47,7 à 52,6 millions de francs, soit 10,4 % sont en réalité en baisse de 3,31 %, hors SCSSI, avec une dotation de 46,1 millions de francs. Cette réduction concerne le fonctionnement du SGDN et le programme civil de défense, les crédits alloués au centre de transmissions gouvernemental (CTG) étant maintenus au niveau de 1998.

Le tableau ci-après récapitule l'évolution de ces crédits :

En raison de la réduction des personnels, cette évolution ne traduit pas, globalement, une détérioration des moyens de fonctionnement. Cependant ces crédits permettront surtout l'entretien de l'existant, l'absence de mesures nouvelles retardant certains travaux d'amélioration.

En ce qui concerne le SCSSI, les crédits de rémunération et charges sociales progressent en raison du transfert de 8 emplois et des crédits correspondants, soit 1,2 million de francs, en provenance du ministère de la défense. Les moyens destinés au matériel et fonctionnement des services sont dotés de 6,5 millions de francs mais leur évolution est difficilement quantifiable du fait qu'outre les 3,4 millions de francs, inscrits pour 1998 dans le budget du SGPM, ils bénéficiaient également de crédits inclus dans le budget de l'administration générale.

b) La variation des effectifs

Le recentrage des activités du SGDN s'est accompagné d'une importante réduction de ses emplois budgétaires dont le nombre est passé de 503 en 1996 à 218 en 1998.

Si le transfert en 1997 au ministère de la défense, des effectifs assurant le fonctionnement du CTG, s'est soldé par une diminution de 180 emplois (163 militaires et 17 civils), en 1999 à l'aboutissement de la réforme, au total 133 suppressions nettes d'emplois seront intervenues : 34 titulaires, 59 contractuels et 40 appelés du service national.

20 emplois d'appelés seront supprimés en 1999 , ainsi que 8 postes de contractuels. Toutefois, le transfert du SCSSI viendra renforcer l'effectif budgétaire du SGDN de 44 emplois civils, dont 28 contractuels, pour le porter à 234 emplois.

Le tableau ci-après présente cette évolution :

3. L'investissement

Les crédits demandés en 1999 pour les dépenses en capital sont réduits à 19,38 millions de francs, en crédits de paiement , en diminution de 19,51 % par rapport au budget voté de 1998 malgré l'inscription de 6 millions de francs pour le SCSSI. En budget constant, la baisse de ces crédits s'établit ainsi à -44,43 %. Avec 21 millions de francs les autorisations de programme , sont en réduction de 8,7 %. Mais si l'on tient compte des 5 millions de francs affectés au SCSSI, la baisse est de 30,4 %.

Le SCSSI se verra doté, comme auparavant dans les Services généraux du Premier ministre, de 6 millions de francs en crédits de paiement et 5 millions de francs en autorisations de programme. Enfin, les crédits du CTG, s'ils seront maintenus à 8 millions de francs en autorisations de programme, se verront réduits à 5,8 millions de francs en crédits de paiement, mais devraient toutefois permettre d'assurer à la fois la maintenance et la modernisation de cet indispensable outil de l'exécutif.

La baisse des crédits du titre V frappe surtout le programme civil de défense ( PCD ) avec 8 millions de francs, tant en crédits de paiement qu'en autorisations de programme, pour 1999 contre respectivement 16,3 et 15 millions de francs en 1998, en diminution de 51 % et 53,3 % après déjà une réduction de 36,5 % en 1997.

Ces dépenses ont été conçues pour couvrir trois domaines d'intervention : protection des populations, continuité de l'action gouvernementale et sécurité générale et action économique de défense.

Ce programme qui se voulait incitatif, mais avait fini par dériver vers un saupoudrage de crédits, a fait l'objet en 1995 d'un recadrage par le Premier ministre vers les seules actions à caractère interministériel qu'il jugeait nécessaires. Ainsi il ne concernait plus en 1998 que la lutte contre le terrorisme et l'installation du réseau téléphonique protégé RIMBAUD. A la suite d'une nouvelle décision du Premier ministre, le maintien de ce réseau incombera budgétairement aux ministères utilisateurs.

En 1999, ne seront plus financés par le Secrétariat général de la défense nationale que la lutte antiterroriste nucléaire, biologique et chimique et le paiement de la contribution au système de messagerie NATO-WIDE (OTAN), chacun pour 4 millions de francs, tant en crédits de paiement qu'en autorisations de programme.

L'évolution des opérations financées en 1997 et 1998 et des prévisions pour 1999 est détaillée dans le tableau ci-après.

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