Projet de loi de finances pour 1999
MOREIGNE (Michel)
RAPPORT GENERAL 66 (98-99), Tome III, Annexe 36 - COMMISSION DES FINANCES
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES MOYENS -
CHAPITRE II
LE SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DE LA DÉFENSE NATIONALE- 1. Le pôle "défense et nation" (DeN)
- 2. Le pôle "affaires internationales et stratégiques" (AIS)
- 3. Le pôle "affaires juridiques et européennes" (AJE)
- 4. Le pôle "économie et défense" (EDE)
- 5. Le pôle "technologies et transferts sensibles" (TTS)
- 6. Les activités liées à la coordination du renseignement
- 7. L'administration générale
-
CHAPITRE III
LE CENTRE DE TRANSMISSIONS GOUVERNEMENTAL -
CHAPITRE IV
LE SERVICE CENTRAL DE LA SÉCURITÉ DES SYSTÈMES D'INFORMATION (SCSSI) -
CHAPITRE V
L'INSTITUT DES HAUTES ÉTUDES DE LA DÉFENSE NATIONALE (IHEDN) -
CHAPITRE VI
L'ENSEMBLE DES CRÉDITS AFFECTÉS A LA DÉFENSE NON MILITAIRE DE LA NATION - EXAMEN EN COMMISSION
N° 66
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès verbal de la séance du 19 novembre 1998
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 36
SERVICES DU PREMIER MINISTRE :
II
.
- SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DE LA DÉFENSE
NATIONALE
Rapporteur spécial
: M. Michel MOREIGNE
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
(1998-1999).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1. La nouvelle organisation du SGDN
La
réforme du SGDN avait pour objectif majeur le recentrage de
la
mission d'assistance du Premier ministre dans ses responsabilités de
direction générale de la défense et de son rôle de
secrétariat interministériel.
Si cette ambition a permis de réduire à cinq grands pôles
de compétence le format du SGDN, la réduction d'effectifs qui a
accompagné cette réforme pourrait bien finir par poser
problème. En effet, les activités du SGDN recouvrent de
nombreuses missions, requérant à la fois une grande
technicité et intéressant la sécurité nationale,
pour lesquelles il ne dispose, souvent, plus que d'un spécialiste
qualifié car la proportion de cadres et d'emplois hautement
qualifiés, parmi l'effectif global, ne représente qu'une
trentaine de personnes.
Pour compléter ce constat sur les moyens du SGDN, il faut
préciser qu'il perdra, en 1999, 20 emplois d'appelés du fait
de la suppression du service national, qui viendront accentuer les effets de la
réforme.
Le transfert du SCSSI
est surtout d'ordre budgétaire puisqu'il
était, depuis 1996, placé pour emploi sous l'autorité du
SGDN. Son rôle recouvre les trois domaines bien connus de la
sécurité de l'information : la cryptologie, la
sécurité informatique et la protection contre les signaux
parasites compromettants (dits Tempest).
Le nouveau Secrétaire général,
nommé en
juillet dernier, doit soumettre prochainement au Premier ministre ses projets
pour le SGDN. En tout état de cause, ils ne reposeraient aucunement sur
l'idée d'une réforme de plus, qui risquerait d'être celle
de trop. Ces projets se fondent simplement sur l'application des textes qui
définissent les missions et les attributions du SGDN (ordonnance de 1959
et décret de 1978).
Dans ses réflexions, le Secrétaire général met
l'accent sur quelques thèmes, tels que le suivi de la
réforme
de notre politique de défense, les
conséquences des
nouvelles technologies
pour la défense et
la sécurité, ainsi que le
contrôle des exportations
d'armement et la
lutte contre les proliférations
nucléaire, biologique et chimique.
Il souligne l'importance des procédures administratives qui
échoient au SGDN, telles que celles qui concernent les habilitations ou
les autorisations de détention de matériel d'écoute.
Enfin, un objectif plus général reposerait sur le
développement de son rôle dans le lien Armée-Nation, en
partenariat avec l'IHEDN.
2. L'appréciation de la commission des finances
Une fois
les missions du SGDN réaffirmées, il conviendrait de
s'inquiéter du
seuil critique atteint
, dans son format actuel,
par ses moyens
tant en crédits qu'en effectifs. D'ailleurs, si
par le passé bon nombre de personnels du SGDN étaient
détachés dans d'autres administrations, situation à
laquelle il a été mis bon ordre, celui-ci est maintenant
contraint, pour résoudre certains problèmes d'emploi, d'envisager
de faire appel, à son tour, à d'autres départements
ministériels.
Il est ainsi regrettable
que
le SCSSI
qui devait disposer, pour
1998, de 46 agents mis à disposition par d'autres administrations,
n'en emploie que 24
du fait que plusieurs d'entre elles ne tiennent pas
leurs engagements. Cela démontre, s'il en était besoin, que cette
formule n'est pas de bonne gestion. Il convient également de relever
que, même si ces dispositions étaient honorées, l'effectif
de ce service, visant pourtant la sécurité dans un secteur en
pleine expansion, ne représenterait que le quart de celui de ses
homologues chez nos voisins européens.
Le SGDN traverse,
depuis plusieurs années,
une crise
d'identité
qui transparaît dans la diminution continue de ses
moyens et la succession de ses responsables, puisqu'il a connu quatre
secrétaires généraux différents en quatre ans.
Quoi qu'il en soit, votre rapporteur formule le souhait, maintenant qu'un
nouveau Secrétaire général a été
nommé, que
le Premier ministre,
en s'appuyant
éventuellement sur les propositions que lui seront faites,
prenne
position sur l'avenir de cet organisme.
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DES MOYENS
1. L'évolution d'ensemble
Les
crédits demandés pour 1999, inscrits à hauteur de
130,451 millions de francs,
affichent une
hausse
apparente
de
9,62 %
par rapport aux crédits
votés pour 1998, qui s'élevaient à 119 millions de
francs.
En effet, à structure constante, ce budget est en réalité
en retrait de 15,42 millions de francs (-12,95 %) du fait du
transfert des crédits du Service central de la sécurité
des systèmes d'information (SCSSI) en provenance de ceux des services
généraux du Premier ministre (SGPM) pour un montant de
26,87 millions de francs.
Le secrétariat général de la défense nationale
(SGDN) avait déjà subi en 1998 une diminution de 11,8 % et,
surtout, en 1997 une baisse de 31,15 % par rapport à une dotation en
crédits votés de 201,17 millions de francs en 1996.
Ces diminutions de crédits correspondent, pour les
dépenses
ordinaires,
à la continuité de la restructuration et du
recentrage du SGDN, entreprise en 1995 sous l'impulsion du secrétaire
général, M. Jean Picq, concrétisée durant
l'exercice 1996 et dont la mise en oeuvre se fera sentir jusqu'à
l'année prochaine. En effet, cette réforme a
entraîné une forte réduction des effectifs, ainsi qu'une
diminution sensible des besoins de fonctionnement. Il convient d'y ajouter le
transfert en 1998, en raison de sa transformation en établissement
public administratif, des crédits destinés à l'Institut
des hautes études de la défense nationale (IHEDN) pour
10 millions de francs, sur ceux des services généraux du
Premier ministre.
En revanche, toujours à périmètre constant, les
dépenses en capital
subissent une forte
baisse de :
-
44,4 % pour les
crédits de paiement
qui diminuent
de 24,07 millions de francs en 1998 à 13,38 millions de francs
en 1999 (hors SCSSI).
- 30,4 % en
autorisations de programme dont
les
crédits
sont réduits de 23 millions de francs en
1998
à 16 millions en 1999
(hors SCSSI). Cette
dernière dotation qui bénéficiait de 68,79 millions de
francs en 1995, avait déjà été ramenée
à 41 millions de francs en 1996, puis à 28,6 millions de francs
en 1997.
Le tableau ci-dessous présente, classés par titre, les
crédits demandés pour le SGDN pour 1999, en indiquant leur
évolution par rapport au budget voté pour 1998.
Cette présentation sommaire met en évidence une nette diminution tant des crédits de dépenses ordinaires que des dépenses d'investissement. Il convient toutefois de relever que, contrairement aux années précédentes, ce budget n'a pas subi, à ce jour, de régulation budgétaire pour l'exercice 1998.
2. Le fonctionnement
a) Les dépenses ordinaires
Le champ
d'action du SGDN ne recouvre pas de dépenses d'interventions (titre IV).
Les dépenses ordinaires se limitent donc aux
moyens des services
(titre III) qui s'élèvent à 111,07 millions de francs dans
le projet de budget pour 1999. Inscrites à hauteur de 90,2 millions de
francs, hors SCSSI, ces dépenses diminuent en réalité de 5
% par rapport aux crédits votés pour 1998.
Les crédits de
rémunération et charges sociales
évoluent de 47,2 à 58,4 millions de francs, en augmentation de 24
%, mais à 44 millions de francs, hors SCSSI, soit une diminution de 6,6
%.
Les moyens destinés au
matériel et fonctionnement des
services
qui augmentent de 47,7 à 52,6 millions de francs, soit 10,4
% sont en réalité en baisse de 3,31 %, hors SCSSI, avec une
dotation de 46,1 millions de francs. Cette réduction concerne le
fonctionnement du SGDN et le programme civil de défense, les
crédits alloués au centre de transmissions gouvernemental (CTG)
étant maintenus au niveau de 1998.
Le tableau ci-après récapitule l'évolution de ces
crédits :
En
raison de la réduction des personnels, cette évolution ne traduit
pas, globalement, une détérioration des moyens de fonctionnement.
Cependant ces crédits permettront surtout l'entretien de l'existant,
l'absence de mesures nouvelles retardant certains travaux d'amélioration.
En ce qui concerne le SCSSI, les crédits de rémunération
et charges sociales progressent en raison du transfert de 8 emplois et des
crédits correspondants, soit 1,2 million de francs, en provenance du
ministère de la défense. Les moyens destinés au
matériel et fonctionnement des services sont dotés de
6,5 millions de francs mais leur évolution est difficilement
quantifiable du fait qu'outre les 3,4 millions de francs, inscrits pour
1998 dans le budget du SGPM, ils bénéficiaient également
de crédits inclus dans le budget de l'administration
générale.
b) La variation des effectifs
Le
recentrage des activités du SGDN s'est accompagné d'une
importante réduction de ses emplois budgétaires dont le nombre
est passé de
503 en 1996 à 218 en 1998.
Si le transfert en 1997 au ministère de la défense, des effectifs
assurant le fonctionnement du CTG, s'est soldé par une diminution de
180 emplois (163 militaires et 17 civils), en 1999 à
l'aboutissement de la réforme, au total
133 suppressions
nettes
d'emplois seront intervenues : 34 titulaires, 59 contractuels et 40
appelés du service national.
20 emplois d'appelés seront supprimés
en 1999
, ainsi que 8
postes de contractuels. Toutefois, le transfert du SCSSI viendra renforcer
l'effectif budgétaire du SGDN de 44 emplois civils, dont 28
contractuels, pour le porter à
234 emplois.
Le tableau ci-après présente cette évolution :
3. L'investissement
Les
crédits demandés en 1999 pour les dépenses en capital sont
réduits à
19,38
millions de francs, en
crédits de paiement
, en diminution de 19,51 % par rapport
au budget voté de 1998 malgré l'inscription de 6 millions de
francs pour le SCSSI. En budget constant, la baisse de ces crédits
s'établit ainsi à -44,43 %. Avec
21
millions
de francs les autorisations de programme
, sont en réduction
de 8,7 %. Mais si l'on tient compte des 5 millions de francs
affectés au SCSSI, la baisse est de 30,4 %.
Le SCSSI
se verra doté, comme auparavant dans les Services
généraux du Premier ministre, de 6 millions de francs en
crédits de paiement et 5 millions de francs en autorisations de
programme. Enfin, les crédits du CTG, s'ils seront maintenus à
8 millions de francs en autorisations de programme, se verront
réduits à 5,8 millions de francs en crédits de
paiement, mais devraient toutefois permettre d'assurer à la fois la
maintenance et la modernisation de cet indispensable outil de l'exécutif.
La baisse des crédits du titre V frappe surtout
le programme civil de
défense
(
PCD
) avec 8 millions de francs, tant en
crédits de paiement qu'en autorisations de programme, pour 1999 contre
respectivement 16,3 et 15 millions de francs en 1998, en diminution
de 51 % et 53,3 % après déjà une
réduction de 36,5 % en 1997.
Ces dépenses ont été conçues pour couvrir trois
domaines d'intervention : protection des populations, continuité de
l'action gouvernementale et sécurité générale et
action économique de défense.
Ce programme qui se voulait incitatif, mais avait fini par dériver vers
un saupoudrage de crédits, a fait l'objet en 1995 d'un recadrage par le
Premier ministre vers les seules actions à caractère
interministériel qu'il jugeait nécessaires. Ainsi il ne
concernait plus en 1998 que la lutte contre le terrorisme et l'installation du
réseau téléphonique protégé RIMBAUD. A la
suite d'une nouvelle décision du Premier ministre, le maintien de ce
réseau incombera budgétairement aux ministères
utilisateurs.
En 1999, ne seront plus financés par le Secrétariat
général de la défense nationale que la lutte
antiterroriste nucléaire, biologique et chimique et le paiement de la
contribution au système de messagerie NATO-WIDE (OTAN), chacun pour
4 millions de francs, tant en crédits de paiement qu'en
autorisations de programme.
L'évolution des opérations financées en 1997 et 1998 et
des prévisions pour 1999 est détaillée dans le tableau
ci-après.
CHAPITRE II
LE SECRÉTARIAT
GÉNÉRAL DE LA DÉFENSE NATIONALE
1. Le pôle "défense et nation" (DeN)
Il est
chargé de
maintenir la "continuité de l'action
gouvernementale"
(cellule CAG) en garantissant la liberté d'action
du gouvernement en toutes circonstances
et la cohérence de la
politique nationale de défense civile.
L'effort principal, dans le
domaine des transmissions, a porté en 1998 sur la montée en
puissance du réseau de cryptophonie sur l'infrastructure RIMBAUD et sa
valorisation. Par ailleurs, devrait également se concrétiser en
1999 la refonte de la réglementation interministérielle sur la
gestion du spectre radioélectrique en temps de crise. La cellule CAG
devrait aussi poursuivre en 1999 sa mission d'animation et d'évaluation
des exercices interministériels en adaptant notamment les dispositifs
"transmissions" à l'évolution des systèmes et des
organisations.
En outre, la
commission interministérielle des points et
réseaux sensibles
que préside le SGDN, a poursuivi son action
de contrôle et de sensibilisation en inspectant quarante-cinq points
sensibles en 1997. Parallèlement a été poursuivie la mise
en place des systèmes de gestion informatisée des points
sensibles PERSIL II. Le déploiement de cette application est à
présent terminé.
Le pôle DeN est également chargé de
coordonner la
"protection du secret de défense",
à travers le service de
sécurité de défense (SSD), qui a notamment en charge la
mise en oeuvre du décret du 10 juillet 1997, portant sur le
matériel d'écoute, et l'action menée pour la protection
des secrets de défense dans les accords internationaux,
interalliés ou alliés. Il a ainsi participé à la
préparation des textes sur le "secret défense". Sur le plan
international, le SSD a participé aux diverses réunions de
l'OTAN, de l'UEO et des différentes instances européennes
spécialisées et est intervenu dans la négociation directe
ou dans le contrôle des accords internationaux de sécurité.
Il lui appartient aussi
d'exercer une fonction de "veille et de
prospective",
face aux risques et menaces visant la cohésion
nationale et notre volonté de défense, pour laquelle l'essentiel
des activités de l'"observatoire nation et défense" a
été centré sur la sécurité
intérieure
.
Une réflexion a également
été poursuivie dans le cadre du service national avec le
lancement d'un projet de loi sur les volontariats civils.
L'observatoire a assuré de nombreuses actions interministérielles
: concertation sur la réforme des
plans de défense
,
coordination pour l'élaboration du nouveau plan PIRATAIR et sa diffusion
et continuité des travaux sur la
lutte contre le terrorisme
nucléaire,
chimique et biologique, suivant les directives
reçues du Premier ministre. Ainsi un nouveau plan gouvernemental
PIRATOME a été diffusé et le plan PIRATOX a
été remis à jour.
Enfin, l'acquisition de matériels s'est poursuivie dans le cadre des
crédits du programme civil de défense. La priorité a
consisté à mettre en place, à l'occasion de la Coupe du
monde de football, un
dispositif cohérent de protection et
d'intervention.
Ce programme qui comprend des moyens de protection des
intervenants, d'identification des produits, de neutralisation d'engins et de
décontamination des victimes, s'étalera sur plusieurs
années en fonction des crédits mis en place, notamment dans le
cadre du PCD.
2. Le pôle "affaires internationales et stratégiques" (AIS)
Le
pôle affaires internationales et stratégiques a un rôle de
synthèse,
de
préparation d'arbitrage
ainsi que de
veille prospective.
La fonction de veille est assurée sur les domaines géopoliques et
géostratégiques ainsi que sur les menaces transverses
susceptibles d'affecter à moyen terme les intérêts
fondamentaux et la sécurité du pays. Il participe de plus
à la préparation de la procédure de veille
stratégique interministérielle pour laquelle a été
créé, en 1996, un groupe qui se réunit
périodiquement pour débattre de sujets choisis. Ses débats
se concluent par un bref document porté à l'attention des
autorités politiques. Il est également chargé
d'arrêter le programme des veilles, à raison de deux ou trois
sujets par an, qui est ensuite approuvé en réunion "affaires de
défense".
Il continue de suivre le dossier OTAN, notamment tout ce qui concerne la
révision du concept stratégique, et s'est vu confier la
préparation de séminaires sur les sujets relatifs à
l'OTAN, l'Europe de la défense et la coordination des travaux conduits
par les centres de recherche de l'administration.
Il apporte également une contribution permanente aux travaux conduits
par le secrétariat permanent du CIR. Enfin, c'est au sein de ce
pôle qu'est élaboré le bulletin quotidien "Faits et
tendances". Outre la poursuite de ces tâches, l'année 1999 sera
consacrée à la conduite de plusieurs exercices de veilles
stratégiques interministérielles.
3. Le pôle "affaires juridiques et européennes" (AJE)
Sa
fonction est à la fois
d'assistance juridique
aux autres
pôles,
de coordination interministérielle
pour la
préparation des textes qui relèvent de la compétence du
SGDN
et de veille
, notamment
en matière de
réglementation européenne.
Le pôle comprend une cellule
affaires juridiques et un observatoire de la réglementation
européenne.
En matière
juridique
il a assuré, en 1998, la
coordination et le suivi devant le Conseil d'Etat et le Parlement, en ce qui
concernait le projet de loi "instituant une commission consultative du secret
de la défense nationale ". Il a également participé
à l'élaboration des textes réglementaires
consécutifs à cette loi, à la mise en oeuvre de la
convention sur l'interdiction des armes chimiques et à la loi de
réglementation sur les télécommunications. Il a enfin
apporté son soutien aux autres pôles dans des domaines très
variés.
En matière
européenne
, outre le suivi des textes
préparés à Bruxelles et pouvant avoir des
conséquences sur la sécurité de la France, il a
participé aux travaux concernant le code européen de bonne
conduite en matière d'exportations d'armement. Il a d'autre part
continué à assurer une veille sur les interventions de la
communauté européenne et de l'OCDE dans le domaine de la
sécurité des systèmes d'information.
1999 devrait voir l'aboutissement des travaux sur le volontariat du service
national et sur les réserves.
4. Le pôle "économie et défense" (EDE)
L'année 1998 a été marquée par une réduction
de l'activité de coordination interministérielle dans le domaine
de
l'intelligence économique.
Les réorganisations des
ministères sur cette matière ont eu pour effet de redistribuer
les rôles avec pour conséquence le non renouvellement des membres
du Comité pour la compétitivité et la
sécurité économique (CCSE), dont le mandat arrivait
à expiration en avril 98.
Si, le SGDN a mis en place une structure informelle de concertation
interministérielle en matière d'aide à l'exportation
d'armement, dont la fréquence de réunion devrait être
maintenue à un rythme bimestriel en 1999, pour le reste, la
réorientation de l'activité du pôle EDE a conduit à
la mise en sommeil de cette structure, à compter du 1
er
septembre.
5. Le pôle "technologies et transferts sensibles" (TTS)
Conformément aux missions dévolues au SGDN, l'action du pôle TTS s'exerce dans de nombreux domaines nécessitant une grande diversité de compétences.
a) Principales activités en 1998
Dans le
domaine du
contrôle des exportations des matériels de
guerre
ce pôle a assuré les réunions de la Commission
interministérielle pour l'étude des exportations de
matériels de guerre (CIEEMG), ainsi que la préparation des
projets de directives du Premier ministre en la matière, et il a
participé à l'élaboration du code de conduite de l'Union
européenne.
Dans les domaines
de la
lutte contre la prolifération et du
contrôle des exportations de biens à double usage
il a
orienté son activité vers : le suivi des négociations
liées à la lutte contre la prolifération et les
accumulations d'armes, la formation à la
" non-prolifération ", l'élaboration de documents de
référence, le développement des projets de
coopérations avec les pays étrangers, la mise en oeuvre nationale
du système européen, des documents de synthèse sur les
risques de prolifération de différents pays et, enfin, le devenir
des matières, issues des armes nucléaires, (Etats-Unis/Russie) au
travers des travaux menés dans le cadre du G7.
Le pôle TTS a également participé aux travaux
interministériels qui ont permis la promulgation de la loi traduisant en
droit français les dispositions de la convention internationale
d'interdiction des armements chimiques.
Dans le domaine de la
sécurité des systèmes
d'information
, hormis les activités détaillées dans le
chapitre IV sur le SCSSI, le pôle TTS a assuré
l'élaboration du nouveau régime juridique des moyens et
prestations de cryptologie, défini par l'article 17 de la loi n°
96-659 de réglementation des télécommunications, quatre
décrets ayant été soumis à la Commission
européenne.
b) Perspectives pour 1999
Hors SCSSI, l'année 1999 verra la poursuite des activités en cours, avec le Comité d'Action Scientifique de la Défense (CASD), le pôle veillera à renforcer l'articulation entre recherche civile et militaire et à mieux garantir la protection de notre patrimoine scientifique et technique, dans le cadre de la veille stratégique, il suivra les coopérations scientifiques internationales, dans le domaine nucléaire et spatial et poursuivra enfin son action interministérielle préalable à la présentation des positions françaises dans les négociations internationales.
6. Les activités liées à la coordination du renseignement
Le SGDN
assure le secrétariat du
comité interministériel du
renseignement (CIR),
conformément au décret n° 89-258 du
20 avril 1989, ainsi que du groupe permanent des directeurs de cabinet des
ministres concernés. Ce dernier s'est réuni en octobre 1997, pour
dresser un bilan de l'exécution du Plan National de Renseignement (PNR)
et du fonctionnement des groupes de projet prioritaires et réaffirmer
les axes de travail. En 1997 et 1998, ces derniers ont poursuivi leurs travaux
pour l'exécution du PNR.
Une séance plénière de mise au point devrait avoir lieu
au cours du dernier trimestre 1998 pour faire un nouveau bilan et
évoquer les perspectives 1999. Enfin, le secrétariat permanent du
CIR préparera, en liaison avec les Services et les ministères, le
futur (PNR) pour la période 1999-2001.
7. L'administration générale
Ce
pôle, qui assure les tâches de gestion administrative et
financière, ainsi que celles de soutien et de sécurité
habituelles du SGDN, a également continué en 1998 à mettre
en oeuvre la réforme de l'organisme en ce qui concerne les personnels,
les problèmes financiers et la mise en place continue de moyens
informatiques modernisés, à l'instar d'Internet.
Ces orientations demeureront valables pour 1999, avec la disparition
programmée d'un certain nombre de postes et les conséquences du
rattachement du SCSSI.
CHAPITRE III
LE CENTRE DE TRANSMISSIONS
GOUVERNEMENTAL
Le
secrétaire général de la défense nationale organise
les moyens de commandement et de liaisons, nécessaires au Gouvernement
en matière de défense, et en fait assurer le fonctionnement. Sous
l'autorité du SGDN, le Centre de Transmissions Gouvernemental (CTG) a
ainsi pour mission
d'assurer la permanence des liaisons gouvernementales
et, plus particulièrement, celles
du président de la
République et du Premier ministre
, lors de leurs déplacements
en France et à l'étranger.
Après la réforme du SGDN, le centre a pris le statut d'organisme
en participation externe du ministère de la défense : il forme
corps et est dirigé par un officier supérieur qui relève
organiquement du ministère de la défense, mais reste sous
l'autorité d'emploi du secrétaire général de la
défense nationale à l'instar de tout le personnel du CTG.
Autour du centre principal d'exploitation, sous les invalides, le CTG
possède diverses antennes, à l'Elysée, à Matignon
et à Taverny. Son personnel, civil et militaire, des trois armées
représente un effectif de 180 personnes, désormais en
gestion au ministère de la Défense, dont une partie est
détachée dans les ambassades, situées dans des zones
sensibles, pour armer le réseau des stations radioélectriques des
attachés de défense. Il assure le traitement de près de
4500 messages par jour.
Hormis, l'exécution de ces missions fondamentales, l'effort principal,
en 1998, dans le domaine des transmissions a porté sur la montée
en puissance du réseau de cryptophonie sur l'infrastructure RIMBAUD et
sur la valorisation de celle-ci . Par ailleurs,
dans le cadre du
contrôle technique du réseau radioélectrique des
attachés de défense plusieurs missions ont été
effectuées pour la maintenance et la modernisation des stations radio.
Les perspectives pour 1999 devraient suivre ces grandes orientations. Les
objectifs sont les suivants :
- modernisation de l'outil informatique du centre et adaptation aux
procédures nouvelles ;
- poursuite de l'informatisation des moyens de transmissions des
attachés de défense par l'acquisition de terminaux
sécurisés multiservices ;
- mise en service opérationnelle et montée en puissance du
réseau RIMBAUD (réseau interministériel chiffré et
durci) ;
- amélioration des liaisons entre Paris et les grandes capitales
étrangères.
Parallèlement, l'année 1999 devrait voir déboucher des
actions spécifiques de restructuration des services de messagerie
sécurisée d'autorité et de défense, sur un
périmètre interministériel plus large que la seule
infrastructure RIMBAUD. Ces actions sont menées conjointement par le
pôle Défense et Nation du SGDN et ses principaux partenaires
(défense, intérieur, affaires étrangères) et
s'inscrivent aussi dans une perspective de modernisation du CTG.
CHAPITRE IV
LE SERVICE CENTRAL DE LA
SÉCURITÉ DES SYSTÈMES D'INFORMATION (SCSSI)
1. Rôle et mission
Le
rattachement de ce service au budget du SGDN, à compter du
1
er
janvier 1999, par transfert de sa dotation en provenance
des crédits des Services Généraux du Premier ministre
n'est pas un véritable transfert de compétences. En effet, la
cellule Sécurité des systèmes d'information (SSI),
créée après la suppression en janvier 1996 de la
délégation interministérielle pour la
sécurité des systèmes d'information (DISSI), au sein du
pôle TTS du SGDN, a repris ses attributions dans le SCSSI placé
pour emploi sous l'autorité du SGDN.
Le rôle et les missions du SCSSI recouvrent les trois domaines bien
connus de la sécurité de l'information : la cryptologie, la
sécurité informatique et la protection contre les signaux
parasites compromettants (dits Tempest).
En
cryptologie
, l'activité du SCSSI a un double but: assurer la
qualité des logiques et des matériels employés pour les
besoins du gouvernement et contrôler la cryptologie commerciale.
En
sécurité informatique
, elle présente des
aspects très variés : évaluation et certification,
agrément des systèmes gouvernementaux, conseil aux
administrations et aux grands organismes, réglementation, participation
à l'élaboration de critères d'évaluation et
normalisation.
Dans le domaine de la protection contre les signaux parasites, elle porte
principalement sur : l'évaluation des matériels vis-à-vis
des rayonnements compromettants, le développement de matériels
protégés contre l'émission de tels rayonnements et
l'amélioration des méthodes d'évaluation et de
prédiction des signaux parasites compromettants.
2. Activités en 1997 et 1998
Au
delà de ses activités traditionnelles, dont l'importance ne cesse
de croître, le SCSSI concentre ses efforts sur deux axes particuliers :
- la mise en oeuvre des dispositions issues de la nouvelle
législation relative à la cryptologie, notamment celles qui
instituent les tierces parties de confiance. Inspirateur du nouveau dispositif,
il a largement contribué à l'élaboration des textes
d'application et s'attache aujourd'hui à démontrer que le
schéma français est viable et peut constituer un exemple pour les
autres pays.
- l'assistance aux départements ministériels et aux
organismes publics dans le cadre du Programme d'action du gouvernement pour
l'entrée de la France dans la société de l'information
(PAGESI).
Sur ce second axe, le SCSSI a identifié trois types d'actions
conditionnant la réussite du programme gouvernemental :
- des actions de sensibilisation à ces
vulnérabilités nouvelles et de formation à ces techniques
de sécurité par le Centre d'études supérieures de
la sécurité des systèmes d'information;
- Un effort permettant de faire émerger une offre de produits de
sécurité certifiés exploitant la compétence et
l'expérience de l'industrie française, au bénéfice
des utilisateurs du réseau Internet ou des réseaux
équivalents :
- La mise en place d'une structure d'alerte, d'assistance et de
surveillance du ou des réseaux.
Ce dernier point est seulement dans une phase exploratoire, mais doit se
concrétiser rapidement si l'on veut que la France tienne sa place dans
le cadre de la lutte contre le crime de haute technologie objet de travaux au
sein du G8, dans lequel les Américains entendent exercer un rôle
prédominant.
3. Effectifs en 1998 et 1999
Le personnel du SCSSI est constitué pour partie d'agents rémunérés, jusqu'au 1 er janvier 1999, au titre du budget, du Premier ministre et pour partie d'agents mis à disposition conformément au tableau suivant :
Plusieurs départements ministériels ne tiennent
pas
leurs engagements en matière de mise à disposition ; on peut
notamment signaler l'absence de -deux ingénieurs de l'Armement, -un
ingénieur du ministère de l'Industrie, -deux ingénieurs
des télécommunications, -un ingénieur des Affaires
étrangères, -deux techniciens des
télécommunications, -un technicien des Affaires
étrangères.
Il convient enfin de relever que la suppression du service national aura pour
conséquence la disparition des scientifiques du contingent, dont
l'apport est très appréciable, et des militaires du rang, qui
remplissent un grand nombre de tâches auxiliaires (accueil, courrier,
transport ... ).
CHAPITRE V
L'INSTITUT DES HAUTES ÉTUDES DE LA
DÉFENSE NATIONALE (IHEDN)
1. Le nouvel établissement public
Le
décret du 5 septembre 1997 a concrétisé les projets de
réforme de l'Institut qui visaient la redéfinition de ses
objectifs et l'instauration d'une autonomie de gestion clarifiant son
financement. Il a été érigé en établissement
public administratif (EPA) et doté d'un conseil d'administration de 17
membres, associant, outre le Parlement et les ministères
concernés, des personnalités qualifiées (militaires et
anciens auditeurs). Si le rattachement de l'Institut au Premier ministre est
confirmé puisqu'il est placé sous sa tutelle, celle-ci est
déléguée au Secrétaire général de la
défense nationale et la mission de coordination des enseignements de
défense du SGDN est réaffirmée.
Si les missions antérieures de l'Institut, définies par le
décret de 1979, sont maintenues, il est désormais chargé,
en liaison avec le ministère responsable de l'enseignement
supérieur, de promouvoir les enseignements universitaires de
défense. Il dispose pour l'accomplissement de cette action de la section
des enseignements et études de défense (SEED), ancienne MEED, qui
avait déjà été déplacée du SGDN au
sein de l'IHEDN en 1996.
Le statut du nouvel EPA prévoit également que des conventions ad
hoc soient conclues pour préciser les mises à disposition de
personnels et les prestations en nature, apportées par l'Etat. D'ores et
déjà une convention cadre et trois conventions spécifiques
avec la Défense sont venues confirmer l'important soutien que ce
ministère fournit à l'Institut.
Enfin, maintenant doté de la personnalité morale et de
l'autonomie financière, l'IHEDN pourra bénéficier, hormis
la dotation annuelle de l'Etat, de contributions des ministères et des
employeurs, au titre de la formation professionnelle pour ces derniers,
correspondant à des prestations fournies et de subventions venant de
collectivités et organismes. Ses recettes comprendront également
les produits tirés des travaux qu'il exécute et des publications
qu'il édite.
2. Budget et moyens
Si
l'Institut dispose désormais d'une autonomie de gestion et si la
clarification de son financement est concrétisée, il ne
bénéficie pas pour autant d'une véritable autonomie
financière. En effet, en 1998, sa dotation budgétaire ne
s'élève qu'à 10,6 millions de francs et il ne dispose, en
propre, que de cinq emplois. En 1999, celle-ci ne sera plus que de 9 millions
de francs, soit une diminution de 15 %, à laquelle il faut toutefois
ajouter le transfert de trois emplois pour un montant de 0,6 millions de francs
(dont deux agents contractuels en provenance du SGDN).
En réalité, le coût réel de l'IHEDN est beaucoup
plus élevé, de par les mises à disposition de personnel et
les nombreuses prestations fournies à titre gratuit, telles que les
locaux de l'école militaire et leur entretien et les transports
d'auditeurs, principalement par le ministère de la défense.
Ainsi, dans les conventions déjà conclues, le coût de la
mise à disposition des locaux et le soutien aux infrastructures
s'élève à 8,4 millions de francs et celui des prestations
en nature à 3,4 millions de francs. Quant aux moyens en personnel, leur
coût est fixé à 14,2 millions de francs pour ceux fournis
par le ministère de la défense. Mais en tenant compte des mises
à disposition par d'autres administrations on peut estimer
approximativement à 20 millions de francs le coût du personnel
travaillant à l'IHEDN.
Au total, le coût budgétaire global de l'Institut s'établit
donc à 41 millions de francs, somme qu'il convient de comparer avec
ses 9,6 millions de francs de crédits budgétaires pour 1999. Le
tableau ci-après détaille, par catégories, le personnel
dont dispose réellement l'IHEDN en 1998 :
3. Les activités en 1997 et 1998
La mission de l'Institut étant de réunir les responsables de haut niveau, en vue d'approfondir leurs connaissances et d'étudier en commun les grands problèmes de défense, et de contribuer à promouvoir les enseignements universitaires de défense, le nombre de journées-auditeurs est le meilleur indicateur global de son activité. Il enregistre pour l'année scolaire 1997-1998 une nouvelle augmentation de 19,75 % qui reste significative, même si elle était plus importante (35 % et 30 %) les deux années précédentes, puisqu'elle coïncide avec la diminution de 15 % des effectifs de l'IHEDN.
Le
tableau ci-dessus qui présente les activités de formation de
l'année scolaire 1997/1998, met en évidence une augmentation de
plus de 50 % du nombre d'auditeurs qui passe de 2.261 à 3.562.
Il convient également de noter que, en réalisant une action de
promotion de l'esprit de défense au profit de 84 personnes en moyenne
chaque jour ouvrable (pour 51 en 1995/1996, soit une augmentation de
64,7 %), l'IHEDN entretient un lien unique entre la Nation et sa
défense.
Il a, en outre, été expérimenté avec succès,
en juin 1998, une nouvelle forme de diffusion de l'esprit de défense, le
séminaire pour élus locaux, et la seconde journée de
découverte de l'intelligence économique, organisée la
première année à l'attention des élèves de
grandes écoles de commerce, a été étendue aux
grandes écoles d'ingénieurs et aux principales universités
parisiennes. Dans un même souci d'ouverture, cette fois à
l'international, des auditeurs des pays anglophones et lusophones ont
participé à la session africaine et malgache.
D'autres actions destinées aux jeunes citoyens ont été
poursuivies et développées : séminaires IHEDN-jeunes,
séminaires de défense des instituts régionaux
d'administration (IRA) et la coordination des conférences sur la
défense au profit des appelés volontaires des formes civiles du
service national (FCSN).
Le développement de ces activités les place désormais, en
journées-auditeurs, quasiment au niveau des sessions nationales et
régionales de formation des cadres de la nation, l'ensemble de ces
dernières ayant d'ailleurs, pour la première fois,
dépassé celui de la session nationale. Cette
50
ème
session nationale avait pour thème :
"vulnérabilité, défense et sécurité de la
France", elle a effectué une mission en Inde et au Pakistan et
clôturé ses travaux par un colloque marquant le cinquantenaire de
l'Institut sur le sujet : "France-Europe : l'esprit de défense
à l'aube du XXI
ème
siècle".
Le centre de documentation de l'IHEDN a fait l'objet d'un effort de
modernisation sur le plan des locaux, du matériel informatique et de la
gestion du fonds documentaire. Le nouveau site Internet de l'Institut y a
été installé en février 1998.
Les activités de la section des enseignements et études de
défense (SEED) ont été réorientées et
développées pour répondre à la nouvelle mission
définie par le décret du 5 septembre 1997. Elle réalise
entre autres actions, un ouvrage intitulé "comprendre la défense
nationale" et a organisé la première remise de prix pour la
meilleure thèse de doctorat et les trois meilleurs mémoires de
troisième cycle (2 DEA et 1 DESS) sur les questions de défense.
Enfin l'IHEDN poursuit la publication semestrielle de la revue
Athéna.
4. Les perspectives pour 1998 et 1999
L'Institut essayera naturellement de tirer le meilleur profit
des
crédits qui lui sont attribués pour préserver les
activités de hautes études les plus prioritaires, notamment la
session nationale, les sessions régionales, les séminaires
IHEDN-Jeunes, ainsi que les dépenses strictement nécessaires au
fonctionnement de la structure. Il s'efforcera, dans le même temps,
d'être en mesure de développer en 1999 certaines activités
telles que les séminaires organisés soit pour les élus
locaux, soit pour les élèves professeurs des IUFM ou pour mettre
en oeuvre les activités encore différées, notamment :
l'ouverture internationale, européenne en particulier
(échanges et visites à d'autres instituts),
le développement de la communication,
l'ouverture vers la réflexion, la recherche avec en particulier
les universités.
Enfin, il et précisé que la suspension du service national
à l'horizon de l'an 2002 se traduira par une perte de compétences
professionnelles dans divers domaines et qu'une réflexion est donc
engagée sur ce point en vue de rechercher les solutions les plus
satisfaisantes.
CHAPITRE VI
L'ENSEMBLE DES CRÉDITS
AFFECTÉS A LA DÉFENSE NON MILITAIRE DE LA NATION
L'effort
budgétaire, destiné en 1999 à la défense civile de
la Nation, comprend non seulement les crédits affectés au SGDN
mais également ceux que les ministères civils lui consacrent.
D'ailleurs l'article 95 de la loi de finances du 18 janvier 1980 dispose que le
Gouvernement présente, "par ministère et par chapitre, chaque
année, en annexe du fascicule budgétaire du Secrétariat
général de la défense nationale, les crédits de
toute nature qui concourent, à l'exclusion des crédits du
ministère de la Défense, à la défense de la Nation
telle qu'elle est définie par l'article premier de l'ordonnance
n° 59-147 du 7 janvier 1959 portant organisation
générale de la défense nationale".
Ces montants sont donc récapitulés dans un "
Jaune
budgétaire
" qui paraît depuis 1988. Ils concernent les
dépenses permettant d'assurer la
continuité de l'action
gouvernementale
et le
maintien de l'ordre public
et celles
concourant à
la protection des populations et à la
défense économique.
Cette seconde action étant la plus
importante puisqu'elle représente 93 % de l'ensemble.
Le tableau, ci-après, retrace les crédits des différents
ministères concourant à la défense de la Nation et leur
évolution par rapport à 1998.
L'ensemble des crédits, en dépenses ordinaires et
crédits de paiement, qui seront consacrés par les divers
ministères civils à la défense de la nation
s'élèvera, en 1999, à
8.264 millions de
francs.
Cette dotation est donc, en francs courants, en diminution de
2,6 % par rapport à celle de 1998.
La plus grande part des crédits consacrés à cette action
est fournie par le ministère de l'Intérieur qui représente
74 % du total, 32.000 de ses agents y participant à temps plein.
Enfin les autorisations de programme sont en nette diminution, de 14,39 %,
par rapport à 1998.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le 28 octobre 1998, sous la présidence de
M. Alain Lambert, président, la commission a procédé
sur le rapport de M. Michel Moreigne, rapporteur spécial, à
l'examen des crédit des services du Premier ministre : II.-
Secrétariat général de la défense nationale.
S'appuyant sur les observations du rapporteur spécial concernant le
SCSSI, M. François Trucy lui a demandé si les moyens dont il
disposerait en 1999 lui permettraient de remplir sa mission. Il s'est ensuite
interrogé sur le rattachement de cette institution aux services du
Premier ministre plutôt qu'au ministère de la défense.
Après avoir insisté sur l'importance du SGDN, notamment pour la
préservation du lien défense-Nation, M. Denis Badré a
considéré que la transformation en EPA de l'IHEDN était
une démarche de clarification positive, cette réforme devant
être prolongée pour permettre à l'institut de proposer des
prestations nouvelles. Il a ainsi évoqué le maintien du lien
armée-Nation après la suspension de la conscription, la
prestation de services dans le domaine de la recherche-défense et la
promotion des idées françaises en matière de
défense européenne, notamment en direction des Pays d'Europe
centrale et orientale (PECO).
M. Roland du Luart a fait observer que les divers transferts de crédits
et de personnels qui affectaient le SGDN n'étaient pas de nature
à favoriser la lisibilité de ses moyens et a redouté
qu'ils ne traduisent un affaiblissement dommageable pour ses services,
notamment pour le SCSSI.
M. Alain Lambert, président, a rejoint les inquiétudes des
intervenants sur le niveau des moyens attribués au SCSSI et
approuvé l'analyse de M. Denis Badré sur l'importance du
rôle de l'IHEDN, notamment pour la promotion des idées de
défense européenne.
En réponse aux intervenants, M. Michel Moreigne, rapporteur
spécial, a indiqué que les textes définissaient le SGDN
comme un organe permanent d'assistance du Premier ministre. Il a
confirmé son rôle en faveur du lien défense-Nation et
précisé que cette action allait au-delà de ses modestes
crédits, rappelant ceux figurant dans le "jaune" budgétaire pour
8,2 milliards de francs. Enfin, il s'est montré rassurant sur les
moyens du SGDN, et notamment du SCSSI, pour 1999, tout en estimant qu'ils
avaient atteint un niveau qui ne pouvait plus diminuer.