2. La réforme des enseignements
a) Au collège
La
réforme des collèges se met en place depuis la rentrée
1996, conformément aux dispositions du décret n° 96-465
du 29 mai 1996, relatif à l'organisation de la formation au
collège.
La nouvelle organisation des enseignements entre en vigueur par étapes :
- à la rentrée 1996 en classe de sixième ;
- à la rentrée 1997 en classe de cinquième ;
- à la rentrée 1998 en classe de quatrième ;
- à la rentrée 1999 en classe de troisième.
Le brevet doit continuer à sanctionner la formation dispensée au
collège. Les modalités d'attribution de ce diplôme à
la session 1999 sont inchangées. Des précisions sur leur
évolution, afin de tenir compte, notamment, des objectifs de formation
définis dans les nouveaux programmes applicables en classe de
troisième à la rentrée 1999, seront données
ultérieurement, au terme de la réflexion actuellement
engagée sur le collège et le lycée.
En préalable à cette réflexion, un audit dans une dizaine
de collèges a été lancé en mai 1998. Cet audit
visait à identifier les problèmes, mais aussi les solutions
expérimentées dans les collèges pour améliorer la
qualité de la vie scolaire, corriger les inégalités
sociales et lutter contre l'échec scolaire.
De la synthèse établie par le sociologue François Dubet,
vingt propositions susceptibles d'engendrer des changements sensibles ont
été rendues publiques le 8 juillet 1998.
Une réflexion est en cours sur les propositions concrètes qui ont
été formulées dans cet esprit. Après concertation,
les ministres présenteront l'ensemble de ces mesures, avec le calendrier
de leur mise en oeuvre.
b) Au lycée
Le
ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie
a engagé une consultation de très grande ampleur sur les
enseignements en lycée. Celle-ci a concerné l'ensemble des
acteurs du système éducatif : élèves, enseignants,
chefs d'établissement. Un colloque national synthétisant
l'ensemble des réflexions et consultations a été tenu
à Lyon fin avril 1998.
A partir des rapports qui lui ont été remis par MM. Philippe
Meirieu et Edgar Morin, le ministre de l'éducation nationale a
dégagé quelques
orientations et principes qui ont
été présentés devant les membres de la commission
des affaires culturelles du Sénat.
Les principales lignes de force qui doivent guider l'aménagement des
structures du lycée sont les suivantes : le lycée doit
préparer efficacement, soit l'entrée dans l'enseignement
supérieur, soit l'accès à la vie professionnelle, ce qui
implique la prise en compte de tous les talents en garantissant
l'égalité des chances pour tous les élèves. Ceci
passe, notamment, par une orientation progressive fondée sur des
critères positifs et conçue de manière à permettre
des réorientations éventuelles grâce au
développement de "passerelles" entre les voies de formation.
La diversité actuelle des voies de formation doit être maintenue :
les voies générales, technologiques et professionnelles
conservent leur spécificité. Elles permettent toutefois aux
élèves d'acquérir des éléments communs de
culture générale et pratique et, en particulier, une
éducation à la citoyenneté, une sensibilisation aux formes
d'expression artistique et l'apprentissage des nouvelles technologies dans une
perspective d'application pratique.
Les programmes d'enseignement doivent être revus en
privilégiant davantage les connaissances de base, les apprentissages
fondamentaux, la maîtrise des savoirs appuyée sur de meilleures
liaisons entre les disciplines.
S'agissant des horaires globaux d'enseignement, ils doivent être
réduits pour permettre aux élèves de consacrer plus de
temps au travail
personnel
: les horaires obligatoires ne pourront
pas dépasser vingt-six heures dans les voies générales,
trente heures dans les voies technologiques et professionnelles, auxquelles
pourront s'ajouter deux heures d'option facultative.
Ces orientations sont soumises à l'avis des régions, des
confédérations syndicales et des organisations d'employeurs. Les
fédérations syndicales représentant les personnels des
lycées sont actuellement consultées, comme les différentes
associations concernées, puis le Conseil national des programmes sera
saisi.
Ces principes doivent trouver une application dans des textes
réglementaires qui préciseront, dans le détail, les
modifications à apporter.