2. L'introduction des nouvelles technologies dans le système éducatif
L'équipement informatique et les infrastructures de
communication des établissements doivent aujourd'hui être
appréhendés dans la perspective ouverte par la finalisation, dans
chaque académie depuis la mi-juillet 1998, d'un
plan triennal de
développement des technologies d'information et de communication dans
l'enseignement (TICE), visant à en généraliser les usages
dans tous les établissements et tous les niveaux d'enseignement.
Les chiffres globaux qui permettent d'évaluer le niveau moyen des
équipements des établissements en micro-ordinateurs ne rendent
pas compte des disparités importantes qui subsistent entre les
académies et que les plans ont justement pour fonction de réduire
; ils indiquent pourtant le sens du mouvement.
Ainsi, en mai 1997, on pouvait globalement estimer que les situations
suivantes étaient atteintes : 1 micro-ordinateur pour
12 élèves dans les lycées d'enseignement
général et technologique, 1 pour 8 dans les
lycées professionnels, 1 pour 26 dans les collèges, un
peu plus d'un micro-ordinateur par école élémentaire et de
l'ordre de un micro pour 4 écoles maternelles. Il faut toutefois
noter que seulement le tiers environ de ce parc important est constitué
de matériel récent.
En matière de raccordement à Internet, 80 % des
établissements scolaires disposent d'une connexion.
L'objectif fixé par le ministre, pour la fin de l'an 2000, de permettre
à chaque élève, chaque enseignant et chaque classe
d'accéder, dans un cadre pédagogique, aux usages des technologies
de l'information et de la communication, nécessite donc de
réaliser une mise en réseau généralisée,
interne et externe des établissements.
Pour la fin de l'année 1999, on peut estimer que la
quasi-totalité des lycées et collèges disposera d'un
raccordement à Internet. L'effort pour les années à venir
consistera principalement à compléter l'équipement des
établissements et à réaliser leur mise en réseau
interne.
La connexion à Internet des écoles primaires sera plus longue
à réaliser et inégale sur le territoire. On peut penser
que la plus grande partie des écoles situées dans des zones
câblées et environ 30 % des écoles situées hors
zones câblées disposeront d'un accès à Internet
avant la fin de l'année 1999 ou peu après, soit environ
25.000 écoles, représentant 50 % du total.
La mise en place des équipements et des infrastructures est
supportée par les collectivités locales, conformément
à leurs attributions en matière scolaire. Toutefois, pour
faciliter leur effort en préservant les conditions d'égal
accès de tous les élèves à l'usage des technologies
d'information et de communication et notamment l'accès à
Internet, l'Etat a pris un certain nombre de dispositions. Un fonds de soutien
aux collectivités locales a été mobilisé par le
Gouvernement. Ce fonds de 500 millions de francs, géré par
la caisse des dépôts et consignations, a pour finalité de
soutenir l'effort d'équipement informatique des collectivités
locales au bénéfice des établissements scolaires et des
écoles. Il permettra d'accorder aux collectivités, dès
1999, des prêts à taux zéro, afin de réaliser des
travaux de câblage et de mise en réseau interne dans les
établissements, dans le respect de la qualité pédagogique
des projets et en tenant compte du caractère sensible ou de la
localisation en zone rurale des établissements et des écoles
concernées ainsi que de la situation financière de la
collectivité locale (les modalités de la mise en oeuvre du fonds
ont été précisées par la circulaire
n° 98-133 du 22 juin 1998).
L'Etat apporte, quant à lui, sa contribution et son soutien de
plusieurs façons :
- en négociant avec de grandes entreprises de l'informatique et des
télécommunications pour qu'elles offrent aux collectivités
de meilleures conditions financières et techniques pour l'accès
à Internet ou l'acquisition de matériels et de logiciels ;
- en fournissant un effort financier dans ses propres domaines de
compétence, soit près de 75 millions de francs en 1998 pour
le soutien aux innovations et projets pédagogiques des équipes
(40 millions de francs), le premier équipement des lycées et
collèges (30 millions de francs) et le réseau
d'interconnexion RENATER (3,85 millions).
Le projet de budget pour 1999
prévoit près de 140 millions de francs pour la poursuite du
plan, soit 65 millions de francs dans le cadre du soutien aux innovations
et projets pédagogiques (35 millions de francs pour le premier
degré et 30 millions de francs pour le second degré),
72 millions de francs pour le premier équipement des lycées
et collèges et 5,4 millions de francs pour le réseau
Renater.